Chronique cinéma 2012-4

Avec la fin de la période estivale et des vacances, l’activité cinéma sur le petit écran a repris avec un certain nombre de films dont beaucoup bénéficiaient d’une bonne critique.

Parmi ceux que j’ai pu regarder, il y a un peu de tout mais hélas peu de choses qui m’aient véritablement enthousiasmé, à l’exception notable toutefois, et dans deux registres très différents, de Benjamin Button et de l’Exercice de l’Etat.

Rappel sur les billets mensuels précédents : février, mars, avril, mai, juin et juillet-septembre.

La signalétique, du meilleur au pire soit :  😀  🙂  😐  🙁  😡

  • The Artist. 🙂 Le trio Hazanavicius, Bejo, Dujardin ne m’ayant pas du tout enthousiasmé dans la série des OSS 117, et Jean Dujardin ayant en général tendance à m’agacer, j’abordais ce film avec méfiance, en dépit de tout le bien qui en a été dit, et des récompenses qu’il a récoltées cette année. Force est de constater que j’avais tort car il s’agit d’un assez bon film. Ce qui prime avant tout c’est  l’originalité de l’œuvre (il faut avoir du courage pour se lancer dans un tel projet de film muet en N&B), la qualité de la réalisation et le talent des acteurs qui font que The Artist est un film qui mérite en effet le succès qu’il a eu, même si j’estime que cela a été un peu trop surévalué. On pourrait trouver que l’histoire en elle-même n’est pas renversante mais, pour un film muet, il convenait que le scénario ne soit pas trop alambiqué. Jean Dujardin, pour une fois, n’en fait pas trop, le ton de son jeu est juste, et par ailleurs Bérénice Béjo est épatante de naturel, pétillante, drôle et attachante.
  • Polisse. 😐 Ce film a été salué quasi unanimement par la critique lors de sa sortie en salles. Il est vrai qu’il bénéficie d’une très belle distribution et la plupart des acteurs sont assez convaincants dans leur rôle. Ce qui pèche à mon avis dans ce film, c’est le fait de vouloir justement trop convaincre et d’empiler les situations à un rythme effréné ce qui, finalement, décrédibilise le message que le réalisateur a voulu faire passer. Par ailleurs cette juxtaposition avec les situations personnelles des uns et des autres ne fait que brouiller le message. Il est certain que ces problématiques de maltraitance d’enfants existent mais de ce que j’en sais, les choses ne sont pas toujours aussi frénétiques. Enfin, certaines scènes laissent un peu perplexe (engueulades devant les personnes en interrogatoire, ou scènes de défoulement qui n’en finissent pas). De même le rôle de la photographe me parait un peu de trop, si ce n’est pour la romance qu’elle finit par avoir avec l’un des policiers.
  • Rapt. 🙂 Librement inspiré de l’enlèvement du Baron Empain dans les années 70, ce film est captivant de bout en bout. Au-delà de la reconstitution plus ou moins fidèle (et transposée de nos jours) de ce fait divers, le réalisateur dissèque parfaitement la descente aux enfers d’un homme (certes pas très exemplaire dans sa vie personnelle) jusqu’à son retour à la liberté où le monde continue à s »écrouler autour de lui. Yvan Attal est très crédible dans le rôle principal et les second rôles sont également très bons.
  • L’exercice de l’État. 😀 Ce film est époustouflant et captivant du début à la fin. Au travers de la vie d’un ministre, a priori plus ou moins autodidacte et non formaté, de son entourage immédiat (chef de cabinet, chauffeur, conseillers), et de son environnement (Elysée, Matignon, Bercy, etc.) Pierre Schoeller dissèque peu à peu tous les rouages du pouvoir politique en donnant l’impression au spectateur de tout comprendre de ce qui peut animer et parfois aussi briser les personnes politiques. C’est également, et surtout, une réflexion sur la capacité, réelle ou supposée, de l’État à disposer vraiment des moyens pour diriger l’avenir du pays. Olivier Gourmet est plus que convaincant dans ce rôle de ministre qui a su garder une part d’humanité, secondé par un chef de cabinet tout aussi magistralement interprété par Michel Blanc. Seul petit bémol, la scène de l’accident de voiture aurait pu être moins sanglante. Cela n’apporte rien de plus au film lui-même. Malgré tout, chapeau, c’est du grand cinéma.
  • L’arnacoeur. 😡 Ce film ne vaut certainement pas toutes les éloges qui lui ont été faites. C’est un mauvais film, soit-disant romantique, cousu de fil blanc, et qui se veut en plus d’être amusant. Pour ma part le gros comique de François Damiens et de Julie Ferrier ne me convainc pas du tout. Pour le reste, Romain Duris ne fait que promener sa « belle gueule » et la grâce de Vanessa Paradis ne sauve même pas le film.
  • Ne le dis à personne 😐 Ce film m’avait assez impressionné lors de sa sortie et j’avais besoin de le regarder à nouveau car je ne me souvenais plus vraiment de tous les méandres de l’intrigue. En fait, si j’ai en effet mieux compris certains passages, j’ai été en revanche un peu déçu par la mise en scène, le jeu des acteurs, ainsi que par un scénario un tantinet alambiqué. Au final c’est tout de même un bon film mais il est parfois un peu trop laborieux et confus.
  • La source des femmes 🙁 Ici aussi, je m’attendais à bien mieux, surtout après le battage médiatique qui a été fait autour de ce film. Certes tout ceci est certainement pétri de bonnes intentions mais franchement, qui va croire à une telle fable. Et puis, quand bien même aurait-elle eu lieu ? il est assez peu probable que cela se soit passé ainsi. C’est d’une naïveté affligeante et d’aucune crédibilité. Ici le réalisateur a voulu faire passer beaucoup trop de choses (de la condition féminine, à l’écologie en passant par l’islamisme, etc.) et le résultat est très confus et au final sans intérêt. Sur la forme, tout ceci est également assez décevant. Les dialogues sont artificiels, les acteurs n’ont même pas l’air de croire à ce qu’ils incarnent, c’est caricatural, bourré de stéréotypes, et en plus certaines scènes frisent le ridicule, je pense en particulier à celles où les femmes sont censées exprimer leurs revendications en chantant de manière improvisée. Restent des décors étonnants… mais c’est bien mince pour faire un bon film.
  • L’étrange histoire de Benjamin Button. 😀 Attention Chef d’œuvre !! Si vous n’avez pas encore vu ce film sublime, ne le ratez pas à la prochaine occasion. C’est tout à la fois, une histoire d’amour, une réflexion sur le temps qui passe, un conte fantastique, une fable romanesque, etc. Il y a là de la tendresse, de l’émotion, du drame, de l’humour aussi… David Fincher (auteur de l’inoubliable Seven) tient là un film qui devrait rester longtemps dans les annales du cinéma. De plus, l’image est superbe, les couleurs parfois irréelles, et les effets spéciaux se laissent oublier tellement on y croit, à cette fabuleuse histoire. Brad Pitt y est touchant, émouvant, superbe dans sa douce mélancolie, et à ses côtés Cate Blanchett est adorable, lumineuse de beauté et d’amour.
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1 Response to Chronique cinéma 2012-4

  1. Antoine dit :

    Très bonnes critiques. Pour les films que j’ai pas vus, ça donne envie de les voir (l’exercice de l’état).

    Pour les autres, je suis d’accord sur « Benjamin Button », c’était un bon film, ainsi que « The Artist », pour la mise en scène et le jeu d’acteurs.

    Je serais moins dur avec « Polisse » qu’on avait bien aimé, même si, pareil, le rôle de la photographe (au passage la réalisatrice du film, Maiween) m’avait un peu énervé… Plutôt un bon souvenir au final, et surtout j’aime bien Marina Foïs comme actrice.

    Par contre pas d’accord pour « l’Arnacoeur ». Je m’étais bien marré en le voyant et ça avait été une bonne surprise dans le genre comédie romantique ! Contrairement à d’autres comédies romantiques françaises, j’ai trouvé ça drôle et sympa, et pas trop gnangnan… Dans le même style que « prête moi ta main » avec Chabat et Charlotte Gainsbourg, mais du coup tu n’aimeras sûrement pas trop non plus…!

    Continue les critiques en tout cas !

    Ce serait bien aussi de mettre, sur le titre de chaque film, un lien vers la fiche « allo ciné » par exemple ?

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