Yves Jamait – chanteur à textes

Yves Jamait ne fait pas partie de ces artistes qui sont régulièrement invités sur les plateaux de télévision. En effet, les producteurs TV préfèrent bien souvent donner la vedette aux ex-lauréats de pseudos académies (façon télé-réalité), ou autres chanteurs qui « font leur beurre » en interprétant les succès de BergerGoldman ou Balavoine (1), sinon de dérouler le tapis rouge à quelques ex-gloires, de retour après 30 ou 40 ans de carrière, sans avoir plus grand-chose à faire valoir ;-).

Je profite donc de la sortie récente du cinquième album d’Yves Jamait, pour en parler bien évidemment, mais également et surtout pour vous faire connaître cet artiste, à moins que vous ne le connaissiez déjà, auquel cas n’hésitez pas à compléter en déposant ci-après un commentaire.

C’est vers fin 2006 que des amis m’ont fait connaître Yves Jamait. Jusque-là, je n’en avais qu’à peine entendu parler en dehors d’une évocation de la part de Jean-Louis Foulquier à La Rochelle, et d’une possible nomination aux victoires de la musique, me semble-t-il.

A cette époque Jamait venait de sortir son second album intitulé « Le Coquelicot », lequel me paraît être le meilleur de tous. C’est en effet à partir de cet album que j’ai sélectionné une grande partie des titres de ma liste de favoris proposée à la fin de cet article.

Ce qui m’a immédiatement attiré vers cet artiste ce sont ses textes d’une sensibilité et d’une intelligence remarquables, le tout avec des assemblages recherchés de mots justes tout en restant simples. Cet homme là sait parler, comme peu savent le faire, à la fois de solitude, d’amour, d’amitié, de la difficulté d’être, de société, etc. et ceci sur tous les tons, du joyeux et du sensuel, au mélancolique, jusqu’au tragique et parfois même au désespérant. Bref, des textes ciselés qui sont touchants et parfois même bouleversants. Je reprendrais volontiers à mon compte cet extrait de l’article qui lui est consacré dans Wikipédia : La solitude, les bars, la culture ouvrière, les soirs de cuite, l’amour, la séparation, la mélancolie sont en effet des thèmes récurrents de cet artiste dont on dit qu’il « transforme les vicissitudes de la vie en hymne pour les humbles ».

Mais l’art d’écrire de beaux textes n’est pas le seul talent d’Yves Jamait. En effet il sait également les accompagner superbement avec des musiques originales, rythmées, et parfois très dansantes, tout en empruntant à un peu tous les styles (modernes, populaires, voire traditionnels). Pour leur part les arrangements sont soignés et font généralement appel à des instrumentations très diversifiées.

Voici pour le fond. S’agissant de la forme, Yves Jamait adopte un look bien personnel et à contre-courant de la mode lisse et glamour qui prévaut souvent par ailleurs. Sa signature est une casquette de poulbot Parisien éternellement vissée sur le crâne. Il en est de même de la voix qui est un tantinet rugueuse tout en restant étonnamment juste et harmonieuse. Je suis tenté de dire que Jamait a la voix qui colle à la nature profonde de ses textes. J’ai eu le privilège fortuit de rencontrer cet artiste en 2007 lors d’un concert privé (2). Ce type de concert présente une proximité qui m’a permis de mesurer le capital de sympathie qui se dégage de cet artiste simple et modeste.

Yves Jamait_AlbumsMais revenons à ce dernier album intitulé « Amor Fati » (3). C’est certainement le meilleur qu’il ait fait depuis le « Coquelicot ».

Ceux qu’il a produit entre les deux (« Je passais par hasard » et « Saison 4 ») ne déméritent pas pour autant mais ils se situent malgré tout en retrait, surtout « Saison-4 » sur lequel j’ai un peu moins accroché.

En dépit d’un premier abord assez rude, et parfois même désespérant, le tout premier album intitulé « De verre en vers » révèle de très beaux textes dont le sublime « Dimanche ».

Dans « Amor Fati » on retrouve avec bonheur tous les thèmes récurrents d’Yves Jamait, des musiques variées et cette touche d’humanité qui le caractérise, sous-tendue par ce fil rouge centré sur le thème du « prendre la vie comme elle est, et comme elle vient ».

Je vais en rester là car il convient maintenant que je vous laisse découvrir par vous-même. Pour commencer, je vous propose un premier tour parmi les titres de cette sélection que j’ai effectuée sur la base de ses 5 albums (4). Si cela vous inspire, je vous engagerais alors à vous lancer dans l’écoute des autres titres et, le cas échéant, à nous faire partager votre expérience.

Même si Yves Jamait ne fait pas la Une des magazines pipoles, ni celles des émissions de variétés, sachez que nombreux sont ceux qui l’apprécient et, parmi ceux-là, certains qui en parlent dans des blogs comme je viens de le faire ici. Donc, pour en savoir davantage sur cet artiste et son actualité vous pouvez visiter son site officiel, l’article qui lui est consacré dans Wikipédia, sinon tapez « Yves Jamait » dans un moteur de recherche quelconque. 😉

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(1) Ceci ne veut pas dire que je n’aime pas ces trois artistes, bien au contraire. Ce qui m’agace en revanche c’est la surexploitation qui est faite autour d’eux depuis quelques temps. Je préfère les gens qui créent quelque-chose de nouveau.
(2) Il s’agissait d’un concert privé organisé conjointement par Radio-France et le magasin FNAC de Limoges.
(3) Locution latine signifiant « amour du destin » que l’on peut transposer par « accepter son destin tel qu’il est » et qui colle assez bien à l’esprit des textes de Jamait.
(4) Mis à part les premiers titres qui ont été ajoutés à la liste par ordre de préférence, les autres l’ont été un peu au hasard.
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