Les outils de la macro-photographie

SONY DSCDepuis plus de quarante ans que je fais de la photo, j’ai toujours pris plaisir à fixer sur la pellicule (ou sur le capteur) les objets qui, sans être vraiment du domaine de l’infiniment petit, le sont suffisamment pour que nous ne les remarquions pas forcément du premier coup d’œil.

La nature nous offrant de multiples occasions dans le domaine, c’est ainsi que j’ai passé pas mal de temps à observer autour de moi, même les choses les plus insignifiantes, et à les photographier pour en donner une autre vision (1).

Sans parler de macro-photographie à proprement parler, ce que j’ai pu faire n’est tout au plus que de la « photo rapprochée » désignée parfois par le terme de proxiphotographie.

soufflet

(C) Nikonpassion

A partir du moment où j’ai disposé d’un appareil reflex (2) j’ai commencé à me frotter à la problématique en constatant que, à partir d’une certaine distance du sujet, il devenait impossible d’effectuer une mise au point acceptable.

L’alternative était alors de recourir à un équipement encombrant, et relativement complexe à manipuler, appelé « soufflet ». Un tel dispositif s’intercale entre le boitier et l’objectif, augmentant ainsi ce que les photographes appellent le « tirage », lequel influe sur le rapport d’agrandissement (1:1, 1:2, etc.). Pour qui voudrait en savoir plus je les renvoie à cette explication du site de Claude Bouchot.

Bagues allonges

(C) Kenko

Pour s’affranchir des inconvénients liés à l’encombrement, il est également possible d’intercaler des « bagues allonges » lesquelles sont plus simples à manipuler. En revanche elles ne proposent que des distances de « tirage » fixes et non réglables comme avec le soufflet.

Ces deux dispositifs ont l’inconvénient d’atténuer sensible-ment la quantité de lumière qui arrive dans le boîtier, nécessitant l’utilisation de flash. Ceci est désormais un peu moins gênant avec le numérique car les capteurs sont de plus en plus sensibles. D’autre part, sauf cas particuliers, ils ne savent pas relayer les commandes entre le boitier et l’objectif. Enfin, il est important de noter qu’il est recommandé de n’associer un soufflet ou des bagues allonge qu’avec un objectif à focale fixe.

Objectif macro Sony

(C) Sony.fr

Le « top » de la macrophotographie est, bien évidemment, d’utiliser un objectif spécialement conçu pour cela.

Alors qu’un objectif classique ne permet généralement que des rapports de grossissement de 1:10 (3), un objectif macro va permettre d’aller jusqu’à 1:1 (taille de l’image sur le capteur égale à la taille réelle de l’objet) voire parfois davantage. Il s’agit d’équipements complexes et coûteux, à focale fixe, constitués de lentilles mobiles. Pour en savoir plus, cet article de wikipédia est un bon début.

A noter qu’il existe des solutions intermédiaires proposées sur certains objectifs, de type zoom, qui comportent une position « macro » permettant de s’approcher davantage de l’objet photographié. Ceci ne permet pas toutefois d’obtenir un grossissement meilleur que 1:4 voire 1:2 pour les meilleurs (4).

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SONY DSCAprès ce long préambule, j’en viens à l’objet initial de ce billet qui était de vous parler d’une autre manière d’effectuer de la photo rapprochée, à défaut d’être de la macro au sens strict du terme. L’équipement en question s’appelle une « bonnette ».

Il s’agit en fait d’une lentille convergente additionnelle qui se fixe à l’avant de l’objectif  et qui agit tout simplement comme une « loupe » permettant ainsi de réduire la distance de mise au point et donc de pouvoir s’approcher davantage du sujet photographié.

Bonnettes Hoya

(C) posephoto.net

Comme pour une simple loupe, la puissance d’une bonnette est mesurée en dioptrie (D). La règle pour déterminer la distance minimale de prise de vue est de diviser 100 par la valeur de dioptrie. Ainsi, une bonnette 4D permettra d’obtenir une distance minimale d’approche de 25 cm. Il est possible de combiner plusieurs bonnettes empilées (par ordre décroissant de valeur) afin d’en additionner les valeurs. Toutefois il n’est pas recommandé de le faire au delà de deux afin de ne pas rencontrer de problèmes d’aberrations. A noter enfin que des bonnettes peuvent être ajoutées à tout type d’objectif, qu’il soit à focale fixe ou de type zoom.

Contrairement à un soufflet ou une bague allonge, une bonnette ne change pas le tirage et n’atténue pratiquement pas la quantité de lumière incidente. En revanche, du fait qu’elle s’ajoute au système optique de l’objectif, elle en change la formule ce qui peut engendrer des aberrations optiques (déformations, vignettage, etc.). Pour en savoir davantage sur ces accessoires optiques, cliquez ici. Sinon, de nombreux blog sur la toile proposent des tutoriels sur le sujet. Il suffit de taper « bonnette macro » dans n’importe quel moteur pour trouver la réponse à vos questions.

Bonnette Raynox

(C) Raynox.co.jp

En pratique, une bonnette se présente comme un filtre à visser au bout de l’objectif. Il faut donc savoir à l’avance avec quel objectif on va travailler avant de se lancer dans un achat. Il existe sur le marché de nombreux fabricants et les prix sont abordables, quelques dizaines d’euros tout au plus (5).

A noter enfin une marque qui commercialise des bonnettes livrées avec un adaptateur à diamètre variable. Si un tel système est un peu moins discret, il permet de s’affranchir du diamètre de l’objectif (6).

Un autre article prolonge celui-ci. Il s’agit de mes premiers retours d’expérience avec l’utilisation de bonnettes optiques.

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Notes :

(1) A titre d’exemple vous pouvez regarder cet album dans lequel j’ai réuni quelques-unes des photographies que j’ai pu réaliser. Toutes ne relèvent pas de la macro-photographie. Beaucoup on été prises avec des objectifs classiques et quelques autres avec un appareil de type « bridge » possédant un objectif doté une position « macro ». Enfin d’autres ont fait l’objet d’un fort recadrage, donnant ainsi l’illusion de macro-photo qui n’en est pas…
 
(2) Mon premier appareil reflex date du début des années 70, comme j’ai eu l’occasion d’en parler dans cet article.
 
(3) Quand on parle d’un rapport 1:10, cela signifie que l’on peut photographier plein cadre des objets ayant 10 fois les dimensions du capteur. C’est généralement le cas des objectifs classiques. Un zoom avec position macro pourra, par exemple, avoir un rapport 1:4 qui signifiera que l’objet photographié pourra être une taille égale à 4 fois celle du capteur, ce qui reviendra à s’en rapprocher.
 
(4) Je dispose en effet d’un tel zoom mais avec lequel je n’ai pas obtenu, pour l’instant, des résultats très convaincants. En revanche j’ai également un appareil de type « bridge », de la marque Konica-Minolta (Dimage A-200) qui se montre plutôt efficace dans le domaine.
 
(5) Attention, il existe des bonnettes dites « achromatiques » qui permettent d’éviter les aberrations mais qui coûtent nettement plus cher, voire pour certaines presque autant qu’un objectif macro d’entrée de gamme.
 
(6) Il s’agit de la marque Raynox. Elles sont un peu plus coûteuses (2 à 3 fois plus) que celles qui se vissent directement sur l’objectif mais la qualité est bonne et il est ainsi possible d’effectuer des tests avec différents objectifs.
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