Carnet de voyage en Corse – Se déplacer

Avant de découvrir la Haute-Corse elle-même, et les différentes régions qui la composent, je vous propose à nouveau un petit article à vocation purement pratique, dans la même veine que celui de début juillet, consacré aux préparatifs avant de partir.

Il m’est apparu en effet nécessaire de dire quelques mots sur les diverses manières de se déplacer sur l’île et de citer les précautions élémentaires qu’il convient, à mon sens, d’adopter.

Courage... La route est longue !Si certains n’hésitent pas à parcourir le pays en bicyclette, il n’en demeure pas moins que ceci nécessite une bonne condition physique, pas mal d’entraînement et une belle dose de courage. En effet, il ne faut pas oublier que, en dehors de quelques rares bords de côtes, le relief de la Corse est assez accidenté et que les routes n’ont rien des pistes cyclables urbaines  😉 (cliquez sur l’image ci-contre).

gr20-etape12-rochers-decoresS’agissant de la randonnée, le fin du fin est, bien évidemment, la traversée du pays par le célébrissime GR20, lequel fait partie des parcours les plus techniques et les plus difficiles. Ceci étant, il semblerait que certaines sections peuvent être empruntées pour effectuer des randonnées plus modestes.

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De même, nombreuses sont les vallées qui se terminent en cul de sac au pied de la montagne, point à partir duquel des randonnées d’1/2 journée à une journée sont possibles.  En général, ce ne sont pas non plus des « promenades de santé » car le dénivelé y est souvent important et le sol très caillouteux. Il vaut mieux ne s’y engager que bien équipé et s’adjoindre les conseils d’un bon guide dans le sac à dos, comme ceux que je citais dans l’article précédent.

Pour notre part, nous nous sommes cantonnés à quelques modestes petits sentiers de promenades de moins d’une heure, et à faible dénivelé.

Certains fonds de vallée offrent parfois de telles occasions en longeant le torrent, comme ci-contre dans la vallée de l’Asco. Hélas, de tels circuits sont relativement rares.

S’agissant du train, il existe principalement une ligne qui relie Ajaccio à Bastia et qui est, paraît-il, un bon moyen de goûter à des paysages superbes, à condition toutefois de ne pas être trop pressé.

Sinon, pour notre part, nous avons expérimenté le petit train côtier qui permet de relier L’île-Rousse à Calvi.

C’est un moyen sympathique pour découvrir la Balagne depuis le  bord de mer et de ne pas avoir à galérer avec le stationnement dans Calvi. Le retour par la dernière navette est un moment privilégié pour admirer la citadelle au coucher de soleil (voir ci-contre). Seul bémol, mieux vaut ne pas craindre les odeurs de gas-oil… :-(.

La plupart des moyens cités ci-dessus ne sont utilisés, en général, que comme des compléments aux déplacements en automobile ou en moto, cette dernière étant d’ailleurs très prisée par les amateurs de « gros cubes ».

Ainsi donc, nous avons toujours eu recours à l’automobile, et majoritairement avec notre propre véhicule (voir les raisons dans l’article précédent).

Le réseau routier de la Corse est relativement dense, en dépit d’un relief important et des difficultés pour passer d’une vallée à l’autre. Il est ainsi relativement facile d’accéder aux pieds des montagnes sans avoir recours à de longues et difficiles randonnées.

Toutefois, il convient de préciser dès maintenant que le réseau n’est pas constitué majoritairement que de routes « rouges » ou « jaunes » (pour faire référence à la signalétique habituelle des cartes routières) ;-). Si vous voulez vraiment vous imprégner de la Corse profonde, et admirer les plus beaux points de vue, il conviendra de ne pas rechigner à emprunter des routes « blanches », voire certaines d’une telle étroitesse qu’il faut s’attendre à devoir effectuer à tout moment des manœuvres un peu stressantes pour se croiser, et ceci bien souvent sur des routes en corniche avec le ravin à pic et sans réelle protection…

De tout ceci, une première conclusion s’impose. Si vous ne voulez pas vous cantonner uniquement aux grands axes, évitez de partir avec un véhicule de moyen ou grand gabarit. Pour notre part, la Clio s’est montrée particulièrement bien adaptée durant les quatre séjours où nous y avons eu recours.

Ceci étant, il ne faut pas non plus s’en « faire une montagne » (si j’ose dire… :-D) car on rencontre de nombreux visiteurs dotés de véhicules plus importants qui s’en sortent très bien. En revanche, le camping-car, ou pire encore la caravane, sont clairement déconseillés sur la plupart des trajets.

Si certains circuits empruntent en effet des routes un peu difficiles, il faut tout de même noter que le réseau routier de l’île s’est beaucoup amélioré durant les 10 années écoulées, depuis que nous y sommes allés pour la première fois. En particulier, le tour du Cap est désormais tout à fait correct, en dehors d’un dernier tronçon nord-ouest qui est encore en travaux. Il en est de même pour la liaison entre Calvi et Porto qui s’améliore petit à petit.

Il faut dire que les travaux d’élargissement sont très complexes car le terrain est bien souvent constitué de roches « à vif » qui s’effritent sans cesse provoquant de fréquents éboulements. De même, le ravinement des eaux est très important ce qui explique que les pouvoirs publics ont désormais pris le parti de consolider les bords de route par du béton afin d’éviter l’effondrement chronique des bas-côtés.

Enfin, s’agissant des protections du côté du ravin sur les routes en corniche, de gros efforts ont été faits, soit avec de superbes murets bâtis, soit des barrières habillées de bois soit encore avec ces imposantes (et inquiétantes) pierres posées debout, comme l’illustre la photo ci-contre.

Circuler en voiture en Corse signifie que l’on doit partager les routes avec les gens du pays, lesquels les connaissent parfaitement et ont parfois tendance à vous « talonner ». Hormis deux ou trois cas en 5 séjours, nous n’avons pas eu vraiment à déplorer d’incivilités flagrantes, ou d’attitudes agressives, voire moins que ce que l’on subit assez quotidiennement en région Toulousaine… 🙁

Il suffit déjà de ne pas vouloir jouer les « fiers à bras », de mettre son ego en veilleuse et de montrer que l’on est disposé à laisser passer dès que possible. Pour cela, il faut reconnaître que beaucoup de routes, et même les plus petites, disposent plus ou moins de petits dégagements qui permettent de se déporter temporairement sur la droite. Un petit signal de clignotant juste avant et vous avez toutes les chances d’avoir en retour un coup de klaxon amical ou un bras à la portière pour vous remercier.

Pour s’orienter, le GPS n’est d’aucune utilité d’autant plus qu’il risque de vous faire passer à côté d’itinéraires, certes difficiles, mais ô combien de charme. La bonne vieille carte Michelin (ou autre) est de loin préférable.

S’agissant des panneaux de signalisation, il ne faut pas trop compter sur eux. Il arrive fréquemment de se trouver à une croisée de chemins sans aucune indication. Enfin, l’esprit nationaliste frappe souvent et beaucoup d’indications en Français sont taguées à la bombe de peinture sinon criblées de balles de fusil de chasse… 🙁

Circuler en automobile en Corse, comme partout ailleurs, nécessite, de temps à autre, à faire le plein de carburant ;-). Il faut déjà savoir que les stations-services ne sont pas si nombreuses que cela dès que l’on sort des grands axes. Il convient donc de ne pas jouer avec une jauge au bord du clignotement… D’autre part, il n’existe en général que deux types de carburant, du gasoil et de l’essence SP95, à l’exception peut-être de quelques grandes villes comme Bastia, Ajaccio, etc. Enfin, les prix y sont plus élevés, de l’ordre de 15 à 20 centimes par litre de SP95 par exemple. En conséquence, il vaut mieux faire le plein sur le continent avant de prendre le bateau.

Pour être complet, de nombreuses excursions en mer sont proposées un peu partout. A partir du golfe de Porto par exemple, la visite des Calanches de Piana ou de la baie de Scandola s’imposent. Sinon, certaines zones protégées, comme le désert des Agriates, qui ne sont accessibles qu’à pied, peuvent l’être également par des trajets organisés en groupe, dans un véhicule tout terrain, avec un guide accompagnateur. Enfin, pour les plus fortunés, il existe semble-t-il des découvertes vue d’en haut en hélicoptère au départ de l’aéroport de Calvi.

Et voilà… Maintenant préparez vos itinéraires !

Les prochains articles vont être désormais consacrés à la visite de quelques régions que je connais relativement bien (Cap-Corse, Balagne, etc.).

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2 Responses to Carnet de voyage en Corse – Se déplacer

  1. Gilles dit :

    On dirait que tu es le seul et unique lecteur de ce blog en cette période de torpeur estivale. Cela va finir par paraître louche… 😉
    Ceci étant, cela ne va pas m’empêcher de préparer un prochain article, a priori consacré au Cap Corse… À suivre…!
    En tout cas, content que tu sois satisfait de ces trois premiers articles.

  2. Antoine dit :

    … Nous voilà bien informés !
    Maintenant… On veut des infos et anecdotes sur les régions visitées et les coins sympas !

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