Chronique cinéma 2016-2

Contrairement à la chronique précédente de février, laquelle référençait pas mal de bonnes, voire très bonnes, choses, celle-ci est plutôt décevante.

La déception est d’autant plus forte que, pour la plupart des films à qui je n’ai accordé qu’un modeste 😐 ,  ces derniers ont par ailleurs fait l’objet d’une bonne voire très bonne critique de la part de la presse spécialisée et c’était justement pour cela que je les avais inscrits dans ma liste de films à voir. C’est principalement le cas de Timbuktu, Loin des hommes et Le dernier loup.

Pour les autres, si je devais établir un classement, je crois que je mettrais en avant Good bye Lenin, puis à égalité car dans deux registres très différents, Imitation game et Les brasiers de la colère.

Vous pouvez bien évidemment être d’un avis différent, alors n’hésitez pas à réagir en postant des commentaires associés à cet article…!

  • Le dernier loupLe dernier loup. 😐 En pleine révolution culturelle chinoise, de jeunes étudiants sont envoyés dans les derniers confins du pays. C’est le cas de Chen qui est affecté en Mongolie intérieure pour soi-disant éduquer les nomades qui vivent dans ces hauts plateaux où le seigneur, à la fois respecté et redouté, est le loup. Pour le jeune étudiant qui n’avait pas encore quitté sa ville de Pékin, c’est un choc à tout point de vue, tant humain que culturel. Il va petit à petit apprendre à vivre comme les bergers de la steppe et à observer ces animaux fascinants que sont les grands loups de Mongolie. Naïvement il va capturer un jeune louveteau espérant l’apprivoiser et l’observer. Ses illusions vont rapidement s’évaporer face à la nature sauvage de l’animal, la réprobation des autochtones et le tout face à une administration centrale qui a décidé d’éradiquer massivement les loups de la région pour y favoriser le développement de l’agriculture et de l’élevage. Avec ce film Jean-Jacques Annaud ne m’a pas du tout convaincu. L’indigence du scénario, la naïveté du propos et les dialogues stéréotypés et un brin artificiels sont à peine compensés par les belles images de paysages grandioses et d’animaux superbes. Nous sommes plus dans le registre de « Rendez-vous en terre inconnue » ou du document animalier. A mon avis, Annaud a été bien mieux inspiré dans quelques-unes de ses œuvres antérieures. Ceci étant, on doit quand même saluer l’énorme travail qu’a du représenter le tournage d’un tel film. Plus d’information sur Allociné.
  • Mains arméesMains armées. 🙁 Lucas est un policier respecté et réputé de Marseille où il travaille activement à traquer les différents trafic d’armes qui sévissent dans la cité Phocéenne. A Paris, Maya est une jeune flic affectée à la brigade des stupéfiants sous la houlette de Julien Bass un patron énigmatique au comportement quelque peu étrange. A l’occasion d’une affaire où le trafic d’armes se double d’un trafic de drogue, Lucas est amené à se déplacer à Paris où il va croiser, a priori par hasard, la jeune Maya. En fait le hasard n’y est peut-être pas pour grand chose car nous comprenons que Maya est en fait la fille de Lucas, lequel l’a semble-t-il abandonnée avec sa mère lorsqu’elle était toute petite. La jeune femme en nourrit un sérieux ressentiment tandis que son père semble au contraire rongé par le remord et ressent le besoin de renouer les liens. Franchement je n’ai pas du tout accroché à ce film qui tente maladroitement de mêler le thriller avec le sentimental. Malgré tous les efforts déployés par Roschdy Zem et Leïla Beckhti, la mayonnaise ne prend pas. Pour couronner le tout une erreur de casting ne fait que plomber le film avec Marc Lavoine, peu convaincant dans le rôle du flic parisien Julien Bass. Je ne suis certes pas un inconditionnel de Pierre Jolivet mais je l’ai trouvé nettement mieux inspiré dans d’autres de ses films. Plus d’information sur Allociné.
  • Les brasiers de la colèreLes brasiers de la colère. 🙂 Banlieue ouvrière américaine. La misère règne à tous les niveaux de la société ou presque. Deux frères tentent de survivre dans cette précarité. Pour sa part, l’aîné Russell travaille comme son père dans une usine de chaudronnerie tandis que son cadet Rodney choisira de s’engager dans l’armée et partira en Irak pour plusieurs missions.  De retour au pays, Rodney est un homme brisé psychologiquement qui n’arrive plus à s’intégrer dans cette société déjà fortement déprimée. Il s’adonne alors progressivement aux paris de courses hippiques. Tandis que Russell purge une peine de prison à la suite d’un accident de la route dans lequel il a tué un enfant, pour survivre et combler ses dettes de jeu, Rodney s’engage dans des combats clandestins de boxe sur lesquels règne Harlan DeGroat, un type aux pratiques louches et violentes. Sorti de prison, Russell va tenter de sortir son frère de cet enfer et ceci d’autant plus qu’il connait parfaitement la dangerosité de la bande à DeGroat. Hélas, son frère disparaît, probablement séquestré, sinon assassiné. C’est ainsi que Russell va s’engager dans la spirale de la vengeance et n’aura de cesse que de traquer DeGroat et ses acolytes. Sur fond de misère sociale, ce film de Scott Cooper nous livre à la fois une peinture sans concession d’une Amérique que l’on méconnaît et en même temps un thriller où l’on retrouve les classiques du western avec cette tendance à chercher à se faire justice soi-même. En résumé, le film vaut quand même le détour et aussi en partie par l’interprétation au cordeau de Christian Bale et Casey Affleck dans les rôles respectifs de Russell et Rodney. Pour sa part, Harlan DeGroat est interprété avec beaucoup de conviction par Woody Harrelson que l’on déjà pu apprécier dans l’excellente série « True Detective ». Plus d’information sur Allociné.
  • Imitation gameImitation game. 🙂 En 1940, les services de renseignement anglais s’inquiètent de plus en plus des ravages causés par les sous-marins allemands sur leurs navires. Ils savent en effet que l’Allemagne utilise désormais un système très sophistiqué de cryptage de leurs messages, dénommé « Enigma » lequel, du fait de la très grande multiplicité des combinaisons, apparaît comme inviolable dans des délais suffisamment courts pour éviter les attaques. Malgré tout, une section spéciale de recherche dans le domaine a été créée en recrutant les meilleurs spécialistes. Parmi eux, Alan Turing, un brillant mathématicien surdoué mais quelque peu fantasque et asocial. Très rapidement Turing mesure les capacités fabuleuse du système « Enigma » et il est convaincu que la solution pour « casser les codes » passe par une « machine » capable de réaliser des itérations à grande vitesse. Il se lance donc dans la construction de cette machine sur des bases d’électromécanique, l’électronique n’étant pas encore opérationnelle à cette époque. En dépit de relations un peu difficiles au début avec ses collègues, il va finir par les convaincre qu’il a raison. l’opiniâtreté d’Alan Turing va finir par payer et ce sera certainement un élément important dans la victoire des alliés. Hélas, l’Angleterre des années 40 restait très conservatrice vis à vis des mœurs et Turing fût victime de son homosexualité ce qui l’a conduit au choix entre la prison et une odieuse castration chimique. Ce biopic sur l’un des plus grands savants du XXème siècle est intéressant à plusieurs titres mais il a surtout le mérite de faire connaître ce génie qui a largement contribué à ce que l’Allemagne nazie soit vaincue mais qui n’en a, hélas,  pas du tout été récompensé. A ce propos, j’ai déjà eu l’occasion de parler d’Alan Turing dans ce blog. Personnellement je trouve ce film un peu trop romancé et qui n’aborde pas de manière suffisamment rigoureuse la véritable vie de Turing, tout du moins de ce que l’on en sait. A noter l’interprétation remarquable de Benedict Cumberbatch qui contribue beaucoup à relever l’intérêt que l’on peut porter à ce film. Plus d’information sur Allociné.
  • Good Bye LeninGood Bye Lenin. 🙂 Fin des années 80 en RDA. Alex et sa sœur sont deux jeunes berlinois de l’est dont la mère vient d’être terrassée par un infarctus et qui est dans le coma à l’hôpital. Cette dernière est une fervente communiste, très engagée et fidèle aux idées collectivistes. C’est dans ce contexte q’intervient, un peu plus tard, la chute du mur auquel les deux jeunes gens assistent avec soulagement et les yeux plein d’espoir pour l’avenir. De longs mois passent et, alors que toute la ville s’est déjà transformée et que les berlinois ont changé leurs habitudes, La mère d’Alex se réveille de son coma, a priori sans aucune séquelle. Elle doit toutefois se reposer car le cœur reste faible et il ne lui faut subir aucun choc émotionnel. Pour Alex, sa sœur et leur entourage c’est le début d’une vaste opération de reconstitution de l’univers que sa mère avait connu 8 mois plus tôt afin qu’elle ne soupçonne rien du changement opéré entre temps. Ce film est à la fois une comédie jubilatoire où l’on s’amuse franchement des péripéties et des subterfuges utilisées afin d’éviter un choc à la malade. D’autre part, c’est une chronique incisive et grinçante sur la situation de l’Allemagne de l’est d’avant la réunification. Bref, pour du cinéma d’outre-Rhin, je ne m’attendais pas à ce ton de comédie à l’italienne. C’est bien vu et les acteurs sont tous épatants et en particulier l’excellent Daniel Brühl dont c’était les vrais débuts et qui a su crever l’écran par la suite. Plus d’information sur Allociné.
  • Loin des hommesLoin des hommes. 😐 Algérie 1954. Daru est instituteur dans un endroit très isolé au sein des montagnes de l’Atlas. Il vit de manière totalement recluse, animé par son seul métier. Un jour, quelqu’un vient d’un village de la vallée pour lui confier un paysan algérien qui vient d’assassiner son cousin et qui doit donc passer devant la justice. C’est Daru, représentant local de l’autorité, qui est donc chargé de conduire Mohamed à la ville la plus proche pour le remettre aux mains des gendarmes. Pris en étau entre les villageois qui demandent le prix du sang et qui sont prêt à faire justice eux-mêmes, et les colons qui sont prêts eux aussi à appliquer leur justice dans un contexte de rébellion des autochtones, Daru est un humaniste qui va refuser de jouer ce jeu. Il va ainsi partir avec Mohamed à travers les montagnes pour fuir la folie meurtrière des hommes. Tiré d’une nouvelle d’Albert Camus, ce film est un beau plaidoyer humaniste et une dénonciation sans ambiguïté de la colonisation algérienne. Malgré tout, en dépit des bonnes critiques dont il a fait l’objet, je ne l’ai pas vraiment apprécié du fait de son incroyable lenteur, de ses longs silences que compensent à peine les sublimes paysages arides de l’Atlas. Bref, le sujet est sérieux, le propos est pacifiste, les décors sont somptueux, les deux acteurs principaux sont crédibles (en particulier Reda Kateb) mais cela n’empêche pas que l’on s’y ennuie ferme. A mon avis, l’oeuvre de Camus méritait mieux même si je reconnais que celle-ci ne se prête pas facilement à la transposition cinématographique. Plus d’information sur Allociné.
  • TimbuktuTimbuktu. 😐 Aux confins du Sahara, sur les rives du fleuve Niger, la ville de Tombouctou est désormais sous le joug d’extrémistes islamistes qui font régner un ordre nouveau consistant à réduire toutes les libertés fondamentales telles que jouer au foot, fumer des cigarettes, écouter de la musique, se déplacer tête et mains nues pour les femmes, etc. En dépit d’une résistance passive de la part de ce peuple pacifique et joyeux, les contrevenants passent par des tribunaux islamiques sommaires et sont fouettés, voire pire enterrés vivants puis lapidés. Non loin de la ville, Kidane, sa femme Satima, leur fille Toya et le petit berger Issan mènent une vie a priori heureuse de nomades pastoraux, pas encore vraiment concernés par la folie des djihadistes. Hélas, à la suite d’une bagarre avec le pêcheur du coin qui a abattu une vache de Kidane pour s’être aventurée dans ses filets sur le bord du fleuve, Kidane le tue accidentellement. Loin de ses propres traditions il va être confronté à ces nouveaux occupants islamistes et à leurs pratiques terrifiantes. Ici également, comme avec le film précédent, je crains d’être en décalage avec la critique unanime qui a encensé ce film, lequel a été par ailleurs couvert de récompenses. Si le sujet est courageux, le propos philosophique, les acteurs épatants, les décors superbes, on a quand même du mal à croire à cette histoire qui s’écoule aussi lentement que les eaux du Niger. Les gentils sont un peu trop cool et gentils tandis que les méchants ne le sont pas autant qu’on pourrait l’imaginer. Bref, c’est plein de bons sentiments mais cela s’arrête là. A noter tout de même que certaines personnes de mon entourage m’ont fait remarquer que, pour qui a vécu dans le contexte africain, ce film reconstitue semble-t-il assez bien l’esprit de ce peuple pacifiste et fataliste. Ne pouvant en juger, j’admets donc que mon avis puisse être erroné. Plus d’information sur Allociné.

 

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