Ce mois de mai à la télévision aura été marqué par le cinéma de Woody Allen puisque j’ai pu voir pas moins de 3 films de ce réalisateurs, parmi ceux de sa période consacrée aux capitales Européennes.
Par ailleurs, je n’ai pas rencontré de films particulièrement mauvais mais je ne peux pas dire pour autant que la présente sélection soit vraiment brillante. Les deux notes de 4/4 ont été attribuées, un peu par défaut, par comparaison avec le reste.
Pour mémoire, les chroniques des mois précédents ainsi que le récapitulatif 2012 sont consultables en suivant ce lien.
La signalétique, sur une échelle de 1 à 5, du meilleur au pire soit : 😀 🙂 😐 🙁 😡
- Louis XI le pouvoir fracassé. 🙂 Le Roi Louis XI, de plus en plus affaibli par la maladie, s’est retiré dans son château de Touraine, entouré de sa fidèle garde et de sa fille Anne de Baujeu et son mari. Encouragés par son ambitieux second gendre, ses « ministres » conseillers projettent de l’assassiner à l’occasion d’une réunion. Un proche de l’un de ces conseillers, ayant eu connaissance de ce projet, est justement venu en avertir le Roi. Ce dernier, l’esprit toujours clair, va leur tendre un piège. C’est à un bien beau téléfilm historique que France-3 nous a convié ici, même si on peut avoir quelques doutes sur la véracité des faits tels qu’ils ont été relatés. Louis XI dit « le Prudent » avait le culte du secret et il est probable qu’il n’ait pas laissé filtrer grand-chose de cet ultime épisode avant sa mort. Par ailleurs les biographies de ce roi décrivent un homme roué et très cruel, ce qui a un peu de mal à transparaître au travers de l’interprétation de l’excellent Jacques Perrin, lequel nous campe un Louis XI plutôt attachant, à défaut d’être vraiment sympathique.
- La journée de la jupe. 😀 Sonia est une jeune femme perturbée par son couple qui se déchire. Professeur de Français dans un collège que l’on qualifiera de « difficile », elle se fait chahuter en permanence par ses élèves, sans que quiconque fasse grand chose pour l’aider. Fortuitement elle se rend compte que l’un des élèves dispose d’un revolver dans son sac. En tentant de le lui retirer, elle le blesse involontairement. Paniquée, elle « pète un câble » et prend alors toute la classe en otage. C’est alors le début d’un huis-clos tragique pendant lequel une nouvelle relation s’installe entre elle et ses élèves d’une part, et avec le négociateur du RAID d’autre part. Ce film est poignant de bout en bout jusqu’à une issue tragique que l’on attend pas forcément. C’est un portrait sans concession de la condition peu reluisante des enseignants de ces espaces éducatifs qui n’en sont plus, et où tout le monde baisse les bras. Isabelle Adjani est bouleversante dans le rôle de cette enseignante dévouée qui veut porter très haut les valeurs de l’éducation et de la République et qui persévère là où les autres ont pris le parti de « laisser faire ». Plus d’information sur Allociné.
- L’affaire Pélican. 🙁 Etats-Unis, années 90, deux juges de la Cour Suprême sont assassinés sans que, ni le FBI ni la CIA n’en trouvent les coupables. De son côté un professeur de droit lance l’une de ses élèves (laquelle est au passage sa maîtresse…) sur l’affaire. Celle-ci s’y investit totalement et découvre petit à petit les mobiles de ceux qui ont pu faire ceci. La Maison Blanche, qui a eu connaissance de ce travail d’investigation, se lance à sa poursuite et elle échappe à plusieurs reprises à des tentatives pour la faire disparaître. Méfiante, elle décide de ne faire confiance qu’à une seule personne, un journaliste qui enquête également sur cette affaire. Avec ce film, AJ Pakula fait plutôt moins bien que ce qu’il a pu faire antérieurement avec « les Hommes du Président ». L’intrigue, pourtant bien ficelée, est finalement tirée par les cheveux et truffée de petites choses qui n’apportent rien au scénario. Julia Roberts dans le rôle principal « fait du Julia Roberts » (comme elle l’a fait dans « Erin Brokowitch ») et Denzel Washinton a l’air de s’ennuyer ferme. Plus d’information sur Allociné.
- Alice au pays des merveilles. 🙂 Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu’elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s’embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge. Le talentueux Tim Burton nous invite ici à un prolongement du conte de Lewis Carroll en imaginant une Alice devenue adolescente qui fuit ce monde triste où on cherche à la marier à un jeune homme de bonne famille un peu demeuré. tout est somptueux dans cette oeuvre qui mêle habilement des acteurs et de l’animation numérique. Certes, cela reste du Disney et ceci est fait pour le jeune public. Dans ce style, on pourrait certainement préférer l’extraordinaire « Charlie et la chocolaterie », mais ne boudons pas notre plaisir, Burton sait quand même nous enchanter avec son Alice. Plus d’information sur Allociné.
- Match point. 😀 Issu d’un milieu modeste, Chris est embauché dans un club de tennis huppé de la banlieue Londonienne dans lequel il a pour élève Tom, un jeune homme de la haute société avec lequel il sympathise. De fil en aiguille il devient un intime de la famille et il s’apprête à épouser Chloé, la sœur de Tom, lequel est pour sa part fiancé à Nola, une jeune et belle américaine qui rêve de devenir actrice. Tandis que Tom et Nola se séparent, Chris épouse Chloé mais n’a d’yeux que pour Nola qui finit par devenir sa maîtresse. Bien que cette dernière soit très amoureuse de lui, Chris hésite à rompre son mariage avec Chloé, et en particulier pour ne pas perdre les avantages de la vie dorée du milieu dans lequel il est désormais entré. Tout ceci jusqu’au jour où Nola lui annonce qu’elle attend un enfant de lui. Sur cette base de mélo digne d’un « roman de gare », le premier tiers du film n’engage pas vraiment à poursuivre mais, comme il s’agit de Woody Allen, on se dit que cela ne peut pas continuer ainsi. Alors on reste et on a pas tort…! D’une situation on ne peut plus banale, il sait nous emmener dans une intrigue complexe où chaque détail a son importance, jusqu’à une issue tout à fait improbable et pas très morale. On retiendra aussi la métaphore de la balle de tennis qui frôle le haut du filet pour illustrer le thème de la chance qui sous-tend toute l’histoire de ce jeune arriviste qui n’en a pas l’air. Ajoutons à cela des acteurs impeccables dans leurs rôles respectifs. C’est un film qu’il faut voir, sans aucun doute. Plus d’information sur Allociné.
- Vicky Christina Barcelona 🙂 Vicky termine ses études et elle est sur le point de se marier. Elle a l’occasion de passer deux mois à Barcelone et elle y sera accompagnée par Christina, sa meilleure amie. Autant Vicky a une vision très conventionnelle de l’amour, autant Christina prend les aventures comme elles se présentent et en fonction de ses intuitions. Très rapidement Christina « flashe » sur Juan-Antonio, un artiste peintre ténébreux qui tente de les séduire toutes les deux sans prendre le moindre détour, ce qui n’est pas pour déplaire à Christina mais qui bouscule davantage Vicky. Cette dernière va pourtant succomber pour un soir. Christina de son côté devient la maîtresse de Juan-Antonio tandis que Vicky continue à penser à lui, en est ébranlée, et du coup plus tout à fait sûre de ses sentiments pour son futur mari. Tout se complique avec l’arrivée de ce dernier, et par le retour de l’ex épouse de Juan-Antonio avec laquelle il avait eu des relations très orageuses dans le passé. Comme à son habitude Woody Allen affectionne de telles situations de chassé-croisé amoureux un peu alambiquées. Ici il n’y déroge pas et le résultat est un film sensuel, agréable à regarder mais au final tout de même un peu décevant. C’est une vision assez désenchantée de l’amour qui est distillée par cette histoire. Cela n’a pas la force poétique de « Minuit à Paris », ni le côté un peu thriller de « Match Point » évoqués précédemment. Certes, l’image est toujours aussi soignée, les décors naturels de la Catalogne sont enchanteurs, les acteurs sont sympathiques et attachants, bref, tous les ingrédients sont là mais… il manque quelque chose, quoi ? je ne sais pas trop ? Plus d’information sur Allociné.
- To Rome with love 🙂 Une jeune américaine en visite à Rome rencontre un bel autochtone, fils d’un croque-mort capable de chanter de l’opéra uniquement sous sa douche. Une jeune provinciale un peu naïve se perd dans la ville et son fiancé se trouve empêtré dans les bras d’une prostituée à la suite d’un quiproquo. Un obscur agent de bureau devient la cible de tous les médias sans comprendre pourquoi on lui attribue ainsi une telle célébrité. Enfin un architecte désabusé et un brin nostalgique cherche à revenir dans les pas de sa jeunesse et croise un jeune étudiant tiraillé entre sa copine et la copine de celle-ci. Bref, vous avez bien compris que l’on est dans l’univers favori de Woody Allen avec ces situations amoureuses qui se font et se défont, sans que toutefois les protagonistes de ces histoires ne se croisent. C’est un peu déroutant, parfois un peu nostalgique, parfois décalé, voire carrément loufoque. En y réfléchissant un peu plus, il semblerait qu’il existe une sorte de fil rouge sur le thème de la célébrité, recherchée ou non. Ceci étant, cela reste un film agréable à regarder même si Mister Woody nous a habitué à mieux que ça. On a l’impression qu’il s’est payé une belle récréation et en effet, certains passages sont franchement jubilatoires. Si les acteurs ne me sont pas apparus tous très convaincants, les décors de la ville éternelle sont chaleureux et filmés, comme à l’accoutumée, avec cette saturation des ocres et des jaunes. Les films de Woody Allen sont comme ceux d’Almodovar, il ne faut pas les juger immédiatement. Il y a seulement 24 h je ne lui aurait attribué qu’un 2/4, voire peut-être même moins et il en était de même avec les deux films précédents de cette chronique. Plus d’information sur Allociné.
- L’empreinte 🙂 Elsa (Catherine Frot), en instance de divorce et visiblement perturbée, rencontre une fillette lors d’un goûter d’anniversaire où elle est allée chercher son fils. Immédiatement elle est persuadée que cette enfant est sa fille et elle cherche alors à l’approcher en liant connaissance avec les parents, dont la Maman (Sandrine Bonnaire) qui commence à trouver étrange et un peu inquiétant cette présence de tous les instants. On apprend que la fille d’Elsa est en fait décédée à la naissance à la suite d’un incendie dans un hôpital. Son entourage l’incite à ne plus y penser et à arrêter cette fixation et ce harcèlement auprès de la famille de cette enfant. Elsa continue malgré tout et l’affrontement devient de plus en plus tendu et violent entre les deux femmes. Ce thriller psychologique de Safy Nebbou vous tient en haleine pratiquement jusqu’au bout, même si, au bout d’une heure, on commence à échafauder un ou deux scénarios possibles pour l’issue. L’histoire est inspirée d’un fait réel au Etats-Unis. Ce film vaut en grande partie pour l’excellente interprétation des deux actrices dont Catherine Frot qui campe un personnage inquiétant de bout en bout, laissant Sandrine Bonnaire un peu en retrait. Un petit reproche toutefois pour une fin un peu bâclée et pas très convaincante. A noter que le titre initial était « l’empreinte de l’ange » mais il a dû être modifié pour ne pas créer une confusion avec un roman écrit antérieurement et portant le même titre. Plus d’information sur Allociné.