Lorsqu’on écrit une chronique comme celle-ci sur des films qui sont sortis, au mieux, il y a un an, il arrive de se demander si l’on n’est pas en train de « réinventer l’eau tiède ». En effet, tous ces films ont été déjà largement commentés, tant par la presse spécialisée que par les spectateurs eux-mêmes. Il suffit pour s’en convaincre, de lire les avis publiés par un site tel que allociné par exemple, site auquel je fais d’ailleurs référence à la fin de chaque article.
En fait, cette fois-ci, je n’ai pas trop eu ce sentiment car, contrairement à ce que je pouvais craindre, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’avoir un avis totalement orthogonal à celui qui émanent de la presse et parfois même des spectateurs.
Il n’empêche que, sur des œuvres comme « La vie d’Adèle », « Le géant égoïste », « Suzanne » ou encore « Mon âme par toi guérie » il m’était vraiment impossible de nuancer mon avis. Ce sont objectivement de très bons films. En revanche, malgré toute ma bonne volonté, je ne suis pas arrivé à trouver quelque-chose qui puisse me convaincre pour « Inside Llewyn Davis », « Gravity » ou encore « The immigrant », lesquels ont pourtant recueilli de bonnes critiques.
Pour mémoire, vous pouvez consulter les chroniques des mois précédents en suivant ce lien. Vous y trouverez également les récapitulatifs des années 2012 et 2013.
La signalétique, sur une échelle à 5 niveaux, soit du meilleur au pire :
- La vie d’Adèle. 😀 Adèle est une jeune fille de 17 ans, comme toutes les autres de son âge. Elle mène sa vie sans problème entre une famille aimante, ses études au lycée, les copines, son petit ami du moment et son projet de devenir un jour institutrice. Un jour, à l’occasion d’une soirée, elle croise Emma, une jeune fille, un peu plus âgée qu’elle, qui est étudiante à l’école des beaux-arts. Cette rencontre va être le début d’une passion amoureuse sans partage. Emma va doucement amener Adèle à découvrir l’amour, le vrai, le désir charnel et l’amener ainsi à construire son avenir de femme et à quitter petit à petit l’adolescence. Ce film est une oeuvre poignante et d’une humanité touchante. C’est un des meilleurs films que j’ai pu voir depuis un an ou deux. Contrairement à quelques-uns qui ont pu être choqués par cette manière d’évoquer l’homosexualité, je l’ai au contraire appréciée pour la délicatesse et l’esthétisme dont a fait preuve Abdellatif Kechiche. Ce film dure trois heures mais on ne voit pas le temps passer. Quand le générique arrive on est totalement dans la vie d’Adèle, elle fait partie, avec Emma, de notre famille et on les aime comme nos enfants. Que dire de plus, sinon que Léa Seydoux est, une fois de plus, au top et que la jeune Adèle Exarchopoulos nous bouleverse par son jeu émouvant et tout en naturel. Plus d’information sur Allociné.
- La Marche. 🙂 Nous sommes en 1983. Les tensions sont de plus en plus fortes entre la population, la police et les Français issus de l’immigration. Plusieurs crimes racistes ont même été perpétrés durant l’année. Dans le quartier des Minguettes, des échauffourées ont eu lieu durant lesquelles un jeune homme, suspecté d’être l’auteur d’un braquage de supermarché, a été blessé grièvement. Rétabli, il décide, avec deux amis et le curé de la paroisse, d’organiser une grande marche pacifique, inspirée de celles organisées par Gandhi ou Martin Luther King en leur temps. Ce projet utopiste va petit à petit prendre forme, puis grossir en engendrant un vaste élan de solidarité dans toute la France. Au bout du compte, ce seront une centaine de milliers de personnes qui arriveront à Paris. Le film raconte de manière plus ou moins fidèle cette formidable épopée. Si la stricte réalité des faits n’est pas totalement respectée (voir les détails sur Wikipédia), l’esprit général est tout de même bien restitué en dépit de quelques séquences un peu romancées et non dénuées d’un certain angélisme. Les acteurs sont plutôt convaincants et sympathiques. Une mention toute particulière à Olivier Gourmet qui campe avec une grande sincérité et beaucoup d’énergie le Père Christian Delorme dont le rôle a été déterminant dans l’organisation de cette marche pacifique. En conclusion un petit film sympathique et salutaire qui nous rappelle quelques heures sombres des années 80 et ne manque pas de nous interroger sur le contexte actuel… Plus d’information sur Allociné.
- Neuf mois ferme. 🙂 Ariane est une jeune femme, juge d’instruction, plutôt stricte et célibataire jusqu’au bout des ongles. Le soir du réveillon, elle se laisse tout de même tenter pour aller fêter cela avec ses collègues du Palais de Justice. Quelques temps plus tard, Ariane se rend compte qu’elle est enceinte. Suspectant, dans un premier temps, un de ses collègues d’avoir abusé d’elle lors de la soirée un peu trop arrosée du réveillon, elle doit se rendre à l’évidence qu’il ne s’agit pas de lui après avoir demandé, sous un faux prétexte, une analyse d’ADN. Le père de son enfant n’est ni plus ni moins que Bob un criminel recherché pour avoir commis un crime particulièrement atroce. La suite, je vous la laisse découvrir. Sur le ton déjanté qui est propre à Albert Dupontel (aussi bien devant que derrière la caméra) ce film est un excellent moment pour rire de bon coeur. Le duo improbable formé par Dupontel et Kiberlain fonctionne à merveille. Une mention particulière pour Nicolas Marié qui est irrésistible dans le rôle de l’avocat bègue. Plus d’information sur Allociné.
- Cherchez Hortense. 😐 Damien (Jean-Pierre Bacri) est un professeur de civilisation orientale plutôt désabusé. Son couple avec Iva (Kristin Scott-Thomas), metteur en scène de théâtre, tourne un peu en rond. Un jour Iva demande à Damien d’intervenir auprès de son père (Claude Rich), conseiller d’Etat, d’intervenir afin que Zorica (Isabelle Carré), une jeune femme immigrée, ne soit pas expulsée de France. Damien traîne des pieds car ses relations avec son père sont plus que tendues. L’affaire s’enlise jusqu’à ce que Damien soit abordé par une jeune femme prétendant s’intéresser à ses cours. J’attendais beaucoup de ce film, non pas pour le synopsis mais en grande partie pour le casting. Au final, j’ai fini par m’ennuyer avec cette comédie qui traîne un peu trop en longueur. Ceci étant, c’est tout de même un honnête petit film, qui se laisse regarder, mais qui ne méritera certainement pas de le revoir avant longtemps. Plus d’information sur Allociné.
- Gravity. 🙁 Le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock) est experte en ingénierie médicale et part en mission dans l’espace afin de rejoindre la navette spatiale. Elle est accompagnée d’un astronaute chevronné en la personne de Matt Kowalsky (Georges Clooney). Lors d’une banale opération hors de la navette, cette dernière est pulvérisée par un objet. Les deux astronautes doivent se rendre à l’évidence, ils sont seuls dans l’immensité de l’espace et semblent avoir perdu tout contact avec la Terre. Après avoir paniqué un peu, l’instinct de survie va les amener à agir pour tenter de revenir sur terre tout en économisant au mieux leurs ressources en énergie et en oxygène. Ce film qui a obtenu les meilleures critiques au moment de sa sortie ne m’a pas vraiment convaincu. Le scénario est on ne peut plus indigent et certaines scènes d’actions me paraissent plus qu’improbables, et en particulier la fin très rocambolesque. En revanche, il est certain que la performance se situe davantage au niveau de la reconstitution du monde spatial et dans l’ambiance anxiogène qui convient bien pour un tel film. Mis à part cet aspect, davantage à caractère technologique que artistique, je ne vois pas ce qui fait que Gravity ait été porté aux nues comme il l’a été. Plus d’information sur Allociné.
- Le médecin de famille. 🙂 Nous sommes en 1960, en Argentine, sur la longue route qui mène vers la Patagonie. Eva et Enzo vont rejoindre l’hôtel que la mère d’Eva vient de leur léguer afin de le remettre en exploitation. A l’occasion d’un arrêt, ils rencontrent un homme distingué qui souhaite aller dans la même direction qu’eux. Il leur demande s’il peut les suivre. Chemin faisant, au hasard des haltes, la famille fait connaissance avec cet homme affable et cultivé. Il se dit médecin et souhaite joindre une communauté Allemande (son pays d’origine) qui est installée depuis longtemps dans la même ville que celle où vont justement Eva et Enzo. Petit à petit la confiance s’installe et lorsque le médecin s’intéresse à la petite taille, pour son âge, de l’un des enfants, puis à la grossesse d’Eva, cette dernière a plutôt tendance à lui faire confiance, à l’inverse d’Enzo qui est bien plus méfiant. Ce film raconte, de manière, certes un peu adaptée, l’histoire du tristement célèbre docteur Josef Menguele. En effet, à cette époque, comme beaucoup de criminels nazis, il s’était réfugié en Argentine, pays où le pouvoir en place de Juan Perón les accueillait sans trop d’états d’âme. Au-delà de cette histoire qui ne s’est peut-être pas exactement déroulée comme cela, le contexte est en revanche parfaitement conforme à la réalité. Ce film est instructif à plus d’un titre, d’une part il permet de se rappeler que de tels criminels ont existé et ont vécu un temps à l’abri de la justice des hommes, et d’autre part de s’interroger sur les rapports ambigus qui ont longtemps existé entre l’Argentine et les nazis. Si ce film n’a pas été plébiscité par la presse, je l’ai trouvé pour ma part très intéressant et je rejoins ainsi les spectateurs qui l’ont nettement mieux noté. Plus d’information sur Allociné.
- Inside Llewyn Davis. 🙁 Llewyn Davis est un jeune chanteur de folk qui vit la galère à Greenwich Village, vivant de petits cachets minables dans des bars, ou de petits boulots. Il survit grâce à des amis qui acceptent parfois de lui fournir le gite et le couvert. Son premier album « inside Llewyn Davis » n’a pas eu le succès escompté et il n’arrive même pas à recouvrir ses gains. Du coup il envisage de retourner travailler sur les bateaux de la Marine Marchande mais, là aussi, cela ne marche pas. C’est ainsi qu’il finit par partir pour Chicago afin de rencontrer un magnat de l’édition. Jusqu’à ce jour, j’étais un inconditionnel des films des frères Coen. Avec celui-ci, je suis très déçu. Ce film est d’une lenteur désespérante, il ne se passe pas grand-chose, c’est creux et truffé de séquences dont on se demande à quoi elles peuvent bien servir pour étayer le scénario. Bref, tout ceci est loin, très loin de films comme « No country… » ou « Fargo » ou encore « Burn after… ». Oublions ce film et attendons le prochain pour voir si Joël et Ethan n’ont pas perdu la main. Plus d’information sur Allociné.
- Rush. 🙂 Nous sommes dans les années 70 et deux jeunes pilotes commencent à forger leurs armes sur les circuits de formule-2. Il s’agit de James Hunt et de Niki Lauda. Tous les deux sont issus de la haute bourgeoisie (Anglaise pour l’un et Autrichienne pour l’autre) mais ils sont par ailleurs très différents. Autant Niki Lauda est un garçon méthodique, pugnace et un tantinet ombrageux, autant James Hunt est un joyeux vivant, séducteur et au mode de vie très débridé. Ces deux-là ne vont pas tarder à se croiser sur les circuits, de F2 puis de F1 et, conscients l’un comme l’autres de leurs qualités respectives, une forte rivalité va s’installer entre eux, avec parfois une violence psychologique assumée. Je comprends que, pour ceux qui n’aiment pas le sport automobile, ce film ne représente pas beaucoup d’intérêt. En revanche pour tous les autres, y compris pour qui ne connait pas ce milieu mais n’ai pas d’a priori, c’est un excellent film. Rarement l’ambiance de course n’a été aussi bien rendue. Le contexte dans lequel se déroule l’action est non seulement bien reconstitué techniquement mais également parfaitement juste au niveau de la chronologie des événements. Au-delà de cet aspect, il faut donner un grand coup de chapeau aux deux acteurs (Daniel Brühl et Chris Hemsworth) qui sont plus vrais que nature par leur ressemblance mais également par leur jeu. N’oublions pas pour autant les seconds rôles qui sont également bluffant de ressemblance (Clay Regazzoni, Enzo Ferrari, pour ne citer que ces deux-là). Plus d’information sur Allociné.
- The immigrant. 🙁 Ewa et Magda sont deux soeurs d’origine Polonaise qui décident d’émigrer aux Etats-Unis, au lendemain de la seconde guerre mondiale. En 1921 elles arrivent enfin à Ellis Island, zone de transit pour les émigrés avant d’atteindre New-York. Magda étant malade, atteinte de la tuberculose, elle est maintenue sur place tandis que Ewa peut partir. toutefois son oncle et sa tante qui étaient censés l’attendre ne sont hélas pas venus. Ewa tombe alors très vite sous la coupe de Bruno, un proxénète qui lui fait miroiter gite et couvert en attendant, et un travail pour financer les frais de santé de sa sœur et la faire sortir de Ellis Island. En fait de travail, c’est la prostitution qui l’attend dans le contexte d’un cabaret. L’arrivée d’Orlando, cousin de Bruno, dans la troupe lui donne espoir car ce dernier est gentil avec elle. Ils finissent par tomber amoureux mais Bruno ne le voit pas d’un bon oeil et fait preuve d’une jalousie violente. Je n’ai absolument pas accroché à ce film dont le scénario est d’une platitude affligeante. Même les acteurs sont assez peu convaincants, et Marion Cotillard pas mieux que les autres avec sa tête de chien battu qu’elle sait un peu trop bien faire. Passez votre chemin, il y a des tas de choses bien meilleures à voir. Plus d’information sur Allociné.
- Suzanne. 😀 Nicolas est veuf depuis longtemps et il a élevé seul ses deux filles tout en menant son métier de conducteur routier. Suzanne, la plus jeune, découvre qu’elle est enceinte et décide de garder l’enfant, lequel va grandir dans ce milieu familial soudé autour d’un (grand-)père un peu bourru mais bienveillant et de deux sœurs inséparables. Tout va changer quand Suzanne va rencontrer Julien, petit malfrat qui va l’entraîner dans des cambriolages et autres méfaits qui aboutiront à l’incarcération de Suzanne et au placement en famille d’accueil de son fils, tandis que Julien aura échappé à la police. La suite va être une laborieuse réhabilitation sociale et familiale, jusqu’à ce que Suzanne retrouve Julien et sombre à nouveau. Voici un film d’une rare intensité émotionnelle, porté de plus de manière magistrale par trois interprètes, on ne peut plus sincères et attachants, que sont François Damiens, Sara Forestier et Adèle Haenel avec une mention particulière pour le premier dont je n’étais pas fan jusque-là mais qui compose ici, avec une force incroyable, ce rôle de père malmené par la vie mais qui s’accroche et garde toujours espoir. Parmi les seconds rôles on remarquera la présence de Corinne Masiero et dans une moindre mesure de Anne Le Ny. Plus d’information sur Allociné.
- Le géant égoïste. 😀 Arbor et Swifty sont deux pré-adolescents qui habitent un quartier défavorisé de Bradford dans le nord de l’Angleterre. Ils grandissent, un peu livrés à eux-mêmes, au sein de familles rongées par la précarité. Peu assidus à l’école ils finissent par s’en faire exclure. Pour gagner un peu d’argent, ils rencontrent Kitten, le ferrailleur du coin, et ils commencent à travailler pour lui en chapardant ici où là toutes sortes de métaux. Par ailleurs, Kitten élève des chevaux de courses qu’il engage parfois dans des compétitions clandestines. Il se trouve que Swifty a un attachement tout particulier pour les chevaux et surtout le don de les calmer et de les diriger. Ceci va très vite intéresser Kitten, lequel accordera désormais plus d’attention à Swifty qu’à Arbor. Ce dernier essaie alors de compenser cette désaffection en ramenant toujours plus de métaux au ferrailleur, quitte à devoir les voler à d’autres ou à s’en prendre aux câbles électriques en prenant des risques inconsidérés pour sa vie. D’un tel film on en sort complètement laminé. La jeune réalisatrice Clio Barnard, dont c’est le premier long métrage, signe ici une oeuvre digne de Ken Loach. Cette histoire dramatique baigne dans un contexte social tout à fait réaliste et les deux jeunes acteurs (non professionnels) sont d’un naturel époustouflant. En regardant ce film, j’ai eu un peu la même émotion qu’en regardant « Fish Tank » d’Andrea Arnold qui se déroule également dans un milieu social défavorisé et où les enfants en sont les victimes. Plus d’information sur Allociné.
- Mon âme par toi guérie. 😀 Fredi fait partie de ces gens qui sont contraints à vivre dans un mobil home dans un quartier à l’écart de la ville. Parmi ses voisins, son père qui se remet difficilement du décès récent de son épouse. Avant de mourir, la mère de Fredi lui a transmis un don de guérisseur dont ce dernier aimerait pouvoir se passer. Il doit pourtant admettre qu’il a bien ce don et qu’il est parfois en situation d’apaiser, voire de guérir des souffrances. Il mène ainsi une vie morne entre un travail précaire d’élagueur, le bistrot et quelques copains, son père, sa moto et les crises d’épilepsie qui le surprennent de temps à autre. Un soir, en rentrant chez lui, il heurte accidentellement un enfant qui traversait imprudemment la route. Celui-ci est transporté à l’hôpital dans un état désespéré et Fredi s’en veut beaucoup. Il s’arrange pour approcher l’enfant et tenter, sans réussite, de le guérir. La vie continue ainsi, jusqu’au jour où Fredi croise une jeune femme hagarde, a priori plombée par l’alcool. Quelque-chose se passe et il ne va avoir de cesse que de vouloir protéger cette personne. François Dupeyron nous raconte ici une superbe histoire aux limites du surnaturel et de la poésie, une sorte de conte, tout en restant dans un contexte on ne peut plus réaliste. Mais, au-delà du scénario, c’est une formidable interprétation du rôle de Fredi qui nous colle au fond du fauteuil. Gregory Gadebois est absolument remarquable dans son jeu, fait tout à la fois de rudesse et de sensibilité. On lit dans cet homme tout ce qui le torture d’une part mais aussi ce qui l’anime. A côté, malgré leurs grands talents respectifs, Céline Sallette ou Jean-Pierre Darroussin sont un peu éclipsés, c’est tout dire. C’est un très bon film qui mérite vraiment que l’on s’y arrête. Plus d’information sur Allociné.
- La terre outragée. 🙂 Nous sommes le 26 avril 1986, en Ukraine, et plus précisément dans la ville de Pripiat, à quelques kilomètres de la centrale de Tchernobyl.
En cette belle journée de printemps, Anya et Piotr célèbrent leur mariage. La fête est écourtée par une violente explosion suivie d’un orage qui déverse une eau souillée. Personne ne sait encore ce qu’il vient de se passer mais Piotr est immédiatement requis pour aller combattre le gigantesque incendie qui s’est déclaré. Il ne reviendra jamais. Pour sa part, Anya fait partie des personnes qui sont évacuées, sans qu’on leur dise exactement ce qu’il vient de se passer. C’est également le cas de la famille d’Alexeï, ingénieur qui a tout compris mais qui est contraint par les autorités à ne rien dire. Ce dernier décide alors de disparaître. Dix ans plus tard, les mêmes personnes, tout du moins les rescapés, continuent à vivre tant bien que mal, non loin de la zone interdite. Pour sa part, Anya travaille pour la société « Tchernobyl tour » comme guide de tourisme industriel qui fait visiter la ville fantôme de Pripiat. Pour sa part, Valery, le fils d’Alexeï est obsédé par ce passé et cherche à revenir sur les lieux de son enfance. Il est persuadé que son père n’est pas mort et qu’il va revenir. Ainsi, au travers de la vie d’Anya d’une part et de Valery d’autre part, c’est toute l’horreur au quotidien de ce qu’il s’est passé il y a 28 ans maintenant, toutes les blessures invisibles enfouies au sein de l’âme de chacun qui sont mise au jour. Au-delà de la terrible catastrophe technologique et écologique, c’est surtout la composante humaine, dans tout ce qu’elle a d’impalpable, que la réalisatrice Franco-Israélienne Michale Boganim s’est attachée à décrire. Ce film a vraiment valeur d’exemple pour mieux comprendre toute l’horreur qui se cache derrière ce type de catastrophe, bien plus que tous les meilleurs documentaires. L’émotion engendrée l’est d’autant plus que le film a été en très grande partie tourné sur les lieux mêmes. Cela nous amène donc à réfléchir mais… On finit quand même par se lever de son fauteuil, par éteindre le poste de télévision, allumer la lumière, mettre son portable en charge, démarrer le lave-vaisselle, etc. en oubliant que tout ceci dépend certainement de la centrale située à portée de neutrons de chez nous… Plus d’information sur Allociné.
Bon ben voilà qui fait un bon petit paquet de films à voir un de ces jours !
En tout cas chapeau, tu as un réel talent pour écrire les critiques cinéma je trouve, c’est tres agreable a lire et prenant… 🙂