Voici un mois bien rempli. Pas moins de treize films, dont une bonne moitié mérite selon moi plus que la moyenne. A vous maintenant d’en juger si vous les avez déjà vu et n’hésitez pas à apporter vos avis en déposant des commentaires.
Sinon, une fois n’est pas coutume, un film de cette sélection vient tout juste de sortir. Il s’agit d’Hyppocrate. Disposant dorénavant d’un bon cinéma à proximité, je suis bien décidé à faire de temps en temps des infidélités à mon téléviseur et à mon abonnement Canal+ pour aller voir quelques films sur grand écran. 😉
Pour mémoire, vous pouvez consulter les chroniques des mois précédents en suivant ce lien. Vous y trouverez également les récapitulatifs des années 2012 et 2013.
La signalétique, sur une échelle à 5 niveaux, soit du meilleur au pire :
- Eyjafjallajökull. 😡 Alain et Valérie sont divorcés depuis longtemps déjà et ils se détestent au plus haut point. Ceci étant, ils ont une fille qui va se marier sur une île Grecque. Ils vont donc s’y rendre séparément mais le hasard fait qu’ils sont dans le même avion, et que celui-ci doit interrompre la liaison et atterrir en Allemagne du fait du nuage de poussière engendré par le volcan Islandais qui est entré en éruption quelques jours avant. Contraints à chercher un autre moyen de transport, ils vont finir par accepter de cohabiter dans un véhicule de location. S’ensuit alors toute une série de péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres. Je pense qu’il n’est pas utile de perdre son temps à commenter ce film lequel est aussi mauvais que le nom du volcan qui lui a servi de prétexte est imprononçable… C’est du gros comique, sans intérêt et même les deux acteurs principaux n’arrivent pas à sauver, même un petit peu, l’affaire. A éviter à tout prix. Plus d’information sur Allociné.
- Crime d’amour. 🙂 Christine est une femme froide et charismatique qui dirige d’une main de fer l’agence parisienne d’une multinationale spécialisée dans la communication. Son adjointe, Isabelle, est une jeune et brillante diplômée qui vit dans le sillage de Christine en lui vouant une admiration sans borne, ce qui n’a pas échappé à cette dernière qui sait parfaitement exploiter la situation à son avantage. Petit à petit, de petites vacheries, en trahisons, voire même en séances publiques d’humiliations, le harcèlement que Christine opère va devenir insupportable pour Isabelle, cette dernière sombrant progressivement dans une grave dépression, jusqu’au jour où Christine est retrouvée poignardée chez elle. Très rapidement, la police et la justice vont s’orienter vers Isabelle qui pourrait avoir un sérieux mobile, qui n’a aucun alibi, mais au contraire des preuves accablantes contre elle. Ce film est le dernier qu’a réalisé Alain Corneau. Force est de constater que c’est réussi. Bâti comme un véritable thriller psychologique, il nous amène petit à petit vers une issue que l’on ne soupçonne pas un seul instant. Ludivine Sagnier est bluffante dans le rôle d’Isabelle face à une Kristin Scott-Thomas plus vraie que nature en femme d’influence manichéenne et perverse à souhait. A noter que Brian De Palma a réalisé, deux ans plus tard, un remake Américain sous le titre « Passion » que je n’avais pas du tout aimé. Comme quoi… l’original est toujours préférable à la copie. Plus d’information sur Allociné.
- Blue Jasmine. 🙁 Jasmine est une fort jolie femme, épouse d’un riche homme d’affaire, qui vit à New-York dans le luxe et la frivolité. Tout ceci va s’assombrir petit à petit lorsqu’elle se rend compte que son mari la trompe à tout va. Ce dernier fait par ailleurs des affaires de plus en plus douteuses dans le contexte fou de la crise financière de 2008. Par vengeance, ou par désespoir, Jasmine finit par dénoncer son époux à la police. Ce dernier est alors arrêté et il est sévèrement condamné. Pour Jasmine, le retour de bâton va être sévère. Elle se retrouve sans un sou et va tenter de se reconstruire chez sa demi-sœur Ginger laquelle vit plus que modestement à San-Francisco. La plongée dans cet univers populaire, aux antipodes de ce qu’elle avait connu jusque-là, va être une dure expérience. Il est difficile de descendre en flammes un film de Woody Allen, et ceci d’autant plus lorsque la critique l’encense de manière quasi unanime. Quand on sait en plus que Cate Blanchett a obtenu un Oscar pour l’occasion, vous imaginez ma gêne… 😉 Bref, je suis honteux mais je l’assume, je n’ai pas du tout apprécié ce film. Je m’y suis ennuyé ferme, à la limite de la désertion de mon fauteuil à mi-parcours. C’est confus, c’est surjoué, ça traîne en longueur, bref c’est énervant. Je ne vous en dis pas plus car je ne voudrais quand même pas vous faire passer à côté d’un chef d’oeuvre…! Alors, regardez-le et dites-moi ce que vous en avez pensé. Plus d’information sur Allociné.
- Lost in translation. 😀 Bob, la cinquantaine bien sonnée, est acteur. Sa carrière est en déclin et, pour gagner de l’argent, il doit accepter des tournages pour des publicités. C’est ainsi qu’il se trouve à Tokyo pour quelques jours. Dans son luxueux hôtel, le décalage horaire aidant, il s’ennuie et se dit qu’il pourrait être chez lui avec sa famille, ou encore à chercher un travail plus intéressant. Conjointement, dans le même hôtel, Charlotte s’ennuie aussi beaucoup. Elle accompagne son mari, lequel est photographe de mode, entièrement accaparé par son travail et donc très peu présent et attentif à sa jeune épouse. Dans l’univers artificiel et impersonnel de ces hôtels de luxe internationaux, tout le monde croise tout le monde, aux mêmes endroits, sans prêter attention les uns aux autres. Tout le monde ? C’était sans compter sur Bob et Charlotte qui, en dépit de leur différence d’âge, ont su repérer leurs solitudes respectives et vont tenter de les adoucir en se libérant de l’ambiance très superficielle qui les entoure. Ainsi, une véritable complicité s’établit entre eux laquelle va évoluer peu à peu en une douce et tendre affection, en tout bien tout honneur. J’ai beaucoup aimé ce film, lequel est porteur d’une forte charge émotionnelle. Sofia Coppola nous emmène dans cette histoire toute simple avec une délicatesse et une sensibilité extraordinaires. On se laisse porter et on finirait presque par s’identifier aux personnages, à leurs solitudes, à leurs appréhensions, à leurs émois, etc. Pour cela, Scarlett Johansson et Bill Murray nous y aident bien tant ils sont d’une crédibilité sans faille. En prime, ce film est également une sorte de documentaire sur la mégalopole de Tokyo et ses habitants. Bien qu’ayant maintenant plus de 10 ans, ce film reste à voir absolument. Dans cette société individualiste où nous vivons, c’est une formidable bouffée de bonheur et d’espoir en la nature humaine. Plus d’information sur Allociné.
- Sous le figuier. 🙂 Nathalie, Christophe et Joëlle ont une vie un peu chaotique, entre contraintes familiales et obligations professionnelles, avec en plus quelques questions sur l’avenir et le sens de la vie. Ce qu’ils ont également en commun c’est Selma, une sympathique nonagénaire qui, du fait de son âge, ne se pose pas les mêmes questions mais qui a l’intention de profiter des derniers instants que voudra bien lui prêter la vie, et ceci d’autant plus qu’elle se sait atteinte d’une grave maladie qui ne devrait pas lui permettre de passer l’été qui commence. Émus par cette perspective, les trois amis de Selma décident de l’accompagner, le temps des vacances, dans sa maison de campagne sur les bords de la Moselle. ils se fixent pour objectif de l’accompagner dans ses derniers jours. La vieille Dame va leur montrer que l’amour de la vie n’a pas nécessairement besoin de perspectives à long terme. Tout en finesse, par petites touches émotionnelles, mais sans tomber dans le larmoyant, Anne-Marie Etienne nous livre une petite, mais bien belle, tranche d’humanité. Il faut rajouter que la prestation de Gisèle Casadesus dans le rôle de Selma porte le film au risque d’éclipser ses trois compagnons (Anne Consigny, Jonathan Zaccaï et Marie Kremer). Plus d’information sur Allociné.
- Arrêtez-moi. 🙁 Le lieutenant de police Pontoise (Miou-Miou) est de permanence au commissariat pour la nuit. C’est alors qu’arrive une jeune femme (Sophie Marceau) qui vient se rendre en expliquant que c’est elle qui a tué son mari, il y a bientôt dix ans, tandis que l’enquête avait conclu à un suicide. Elle explique qu’elle a été amenée à ce geste du fait que son mari la battait et que la vie devenait de plus impossible pour elle et pour son jeune fils. Au fur et à mesure du récit, la policière se remémore des fragments de sa propre vie d’enfant pendant laquelle elle avait été témoin de violences faites à sa mère par son père. Rien ne permettant de soupçonner la jeune femme, le lieutenant Pontoise lui conseille de partir et propose qu’elles oublient l’une et l’autre cette rencontre. C’était sans compter sur la détermination sans faille de la coupable qui n’envisage pas autre chose que d’être emprisonnée. L’idée de départ n’était pas forcément mauvaise avec ce suspens, maintenu jusqu’à la fin, pour découvrir la raison de l’obsession de cette femme à vouloir aller en prison. Ce qui fait que je n’ai pas trop aimé ce film, c’est essentiellement à cause de la réalisation et de l’interprétation des deux personnages centraux. Pas plus l’une que l’autre n’est crédible, tout est surjoué et parfois de manière grotesque. Par ailleurs, l’ambiance de huis-clos, et la tension dramatique qui aurait dû en découler, n’est pas du tout mise en valeur. J’ai lu des critiques qui font un parallèle avec « Garde à vue ». J’ose espérer que leurs auteurs plaisantaient. Jean-Paul Lilienfeld (1) n’est pas Claude Miller, tant s’en faut ! Plus d’information sur Allociné.
- Hippocrate. 🙂 Benjamin vient de terminer son premier cycle de 6 années d’études de médecine. Il commence le second cycle dit d’internat et, pour son premier stage, il intègre pour 6 mois le difficile service dit de « médecine interne ». Bien que le patron en soit son propre père, la vie n’en est pas moins rude. Il se trouve rapidement happé par un rythme de travail incroyablement soutenu et va devoir se confronter, sans trop de préparation, aux patients avec leurs souffrances, leurs angoisses, leurs interrogations, etc. mais également aux familles, aux autres médecins, à la hiérarchie, au personnel infirmier, etc. Plein d’enthousiasme et parfois un peu trop sûr de lui, il va devoir également travailler avec son « co-interne » Abdel, médecin Algérien qui « fait office d’interne » afin de valider un cursus qui lui permettrait d’exercer par la suite en France. Plus âgé, Abdel est également plus expérimenté et Benjamin va devoir également composer avec cela. A mi-chemin entre fiction et documentaire, ce film décrit de matière très réaliste la vie des futurs médecins durant leurs années d’internat. Il n’est certes pas impossible que quelques invraisemblances se soient glissées ici ou là mais, dans l’ensemble, la peinture du milieu hospitalier est plutôt fidèle. Tous les acteurs sont parfaitement crédibles à commencer par Reda Kateb que j’ai trouvé d’une grande justesse dans le rôle du co-interne. Ce film parlera certes davantage à ceux qui connaissent déjà ce milieu, ou à ceux qui ont des médecins parmi leur entourage. Pour les autres, je pense qu’il aura un rôle pédagogique indéniable. Plus d’information sur Allociné.
- Les invités de mon père. 😐 Lucien (Michel Aumont) ancien médecin à la retraite continue à œuvrer pour des causes humanitaires. Ses enfants Babette (Karine Viard) et Arnaud (Fabrice Luchini) voient plutôt d’un bon oeil une telle activité. Les choses vont changer lorsque Lucien annonce qu’il va faire un mariage blanc avec Tatiana, jeune femme Moldave dont il veut éviter l’expulsion. Cette dernière prend ses quartiers sans complexe, avec sa fille, dans la maison de Lucien. Celui-ci semble transformé par cette nouvelle vie et il commence à prendre des décisions qui choquent sa famille. Petit à petit le ton monte et le fossé se creuse entre Lucien et ses enfants pétris dans leurs petites conventions bourgeoises et soucieux de la préservation de leur patrimoine. Deux ans après le très beau film « Ceux qui restent », Anne Le Ny revient avec cette comédie décapante où elle dissèque avec application les petites faiblesses et les lâchetés ordinaires qui sont sous la « croûte » de chacun. De la famille bobo plutôt sympathique, décontractée et bien-pensante, on va voir apparaître des comportements plus sombres où l’intolérance et la xénophobie ne vont pas manquer de pointer leur nez. Nettement moins bien que « Ceux qui restent » mais meilleur que « Cornouaille », Anne Le Ny laisse ici un honnête petit film mais qui ne restera certainement pas dans les annales. Plus d’information sur Allociné.
- World War Z. 😡 Alors qu’il vaque à ses occupations habituelles, Gerry se trouve immobilisé dans un vaste embouteillage au coeur de New-York. A la vue des hélicoptères et des véhicules de police qui quadrillent la ville, il se rend rapidement compte qu’il se passe quelque-chose de grave. Il semblerait en effet qu’un virus se soit propagé et que ceux qui en sont atteints deviennent des zombis qui s’attaquent à ceux qui ne le sont pas en leur inoculant la maladie. Tout ceci se propage à une vitesse incroyable, au point d’atteindre les quatre coins de la planète. Ainsi, des hordes de zombis mettent alors en péril les états et on s’achemine vers une disparition complète de l’humanité. Gerry, ancien enquêteur de l’ONU, a fait l’objet d’une mise en sécurité avec sa famille et il se voit confier, en échange, une mission périlleuse consistant à partir enquêter dans le monde entier afin d’identifier d’où vient cette épidémie et comment tenter de l’enrayer. Que dire de plus…? Cela intéressera sans aucun doute les amateurs de films catastrophe, mais rien de plus. C’est violent, c’est incohérent, c’est tout à fait « abracadabrantesque », bref c’est totalement inintéressant. Même la présence de Brad Pitt dans le rôle du sauveur de l’humanité n’est pas suffisante. A fuir. Plus d’information sur Allociné.
- La vie domestique. 🙂 Juliette, dont le mari vient d’être muté comme proviseur dans un nouveau lycée, est amenée à s’installer, avec sa famille, dans un confortable pavillon d’une banlieue résidentielle de la périphérie parisienne. Au travers des enfants et de l’école, elle fait la connaissance d’autres mamans. Juliette se sent plutôt mal à l’aise dans cette société bourgeoise de mères au foyer. A défaut de retrouver un poste de professeur, et en attendant une réponse à un job dans l’édition, elle s’implique dans une activité bénévole de réinsertion de jeunes en difficulté. La vie est ainsi rythmée entre l’école, les courses, les invitations, les maris qui ne parlent que d’eux ou de leur travail et les discussions de salon aux propos plus ou moins intolérants, voire parfois xénophobes ou racistes, vis à vis de ceux qui ne font pas partie du petit microcosme aisé de la résidence. Si ce film ne raconte pas vraiment une histoire, il décrit avec une précision chirurgicale, et sans concession, une partie de notre société que l’on pourrait qualifier de « classe moyenne supérieure ». C’est très bien fait et de plus soutenu par trois superbes actrices, plus vraies que nature, avec en tête une Emmanuelle Devos parfaite dans le rôle de Juliette, sans oublier pour cela Julie Ferrier, Natacha Régnier ou encore Hélena Noguerra. Pour leur part, les maris en prennent pour leur grade et sont également bien interprétés. A noter enfin la participation remarquée de Marie-Christine Barrault dans une séquence jubilatoire où elle déroule une sorte de monologue qui résume parfaitement le thème du film. Plus d’information sur Allociné.
- Pas de scandale. 🙂 Grégoire Jeancour est un grand patron qui, suite à des malversations financières, est amené à faire un séjour en prison de plusieurs mois. A sa libération, il retrouve sa famille, laquelle n’a comme principal objectif que de préserver l’honneur familial et l’avenir de l’entreprise, plutôt que de contribuer à l’accompagnement psychologique de Grégoire. Cela tombe bien car ce dernier ne semble pas du tout pressé de reprendre une activité au même rythme qu’auparavant et il passe beaucoup de temps à découvrir, avec étonnement, et parfois émerveillement, le monde qui l’entoure et les gens qui le composent, ces derniers lui apparaissant bien différents de de ceux qu’il avait connus jusque-là dans son petit univers bourgeois. Toute ceci ne fait, bien évidemment, pas l’affaire de son entourage, que ce soit son épouse avec qui il n’a qu’assez peu d’atomes crochus, ou son frère avec qui il ne s’est jamais très bien entendu. Bref, le comportement atypique de Grégoire va provoquer un bouleversement familial dont l’issue pourra peut-être s’avérer salutaire. Sous ses airs de comédie douce-amère ou encore de fable sociale, ce film de Benoît Jacquot est un petit pamphlet sur une bourgeoisie, totalement coupée des réalités. On y retrouverait presque l’ambiance de certains films de Claude Chabrol. Dans le rôle de Grégoire Jeancour, Fabrice Luchini prend visiblement plaisir à jouer ce rôle d’emmerdeur à qui on n’ose pas le lui dire. Plus d’information sur Allociné.
- Grand central. 😀 Afin d’échapper à la précarité des boulots à la petite semaine Gary (Tahar Rahim) se fait embaucher comme décontamineur dans une centrale nucléaire. Il rejoint ainsi son équipe et découvre alors une communauté d’itinérants, plus ou moins refermée sur elle-même. Logés de manière sommaire dans des bungalows de camping, ces hommes et ses femmes sont en quelque sorte des mercenaires du nucléaire qui, au péril de leur santé et peut-être de leur vie, font place nette pour rendre les centrales fréquentables par les entreprises « nobles ». La vie pour Gary est ainsi faite, à la fois de camaraderie et de solidarité mais aussi de promiscuité, de dangers et de violences. Gilles, le chef d’équipe (Olivier Gourmet), orchestre tout ceci en essayant de maintenir, autant que possible, la cohérence du groupe. Dans ce contexte, la peur au ventre entre deux incidents au travail, une lumière brille malgré tout pour Gary en la personne de Karole (Léa Seydoux) la très belle fiancée de son collègue Toni (Denis Ménochet). Ils tombent vite amoureux l’un de l’autre et, aux dangers de l’atome s’ajoutent pour eux ceux d’une passion fulgurante interdite qui risque de les conduire au drame. Ce film de Rebecca Zlotowski est d’une grande force et laisse le spectateur anéanti. Elle a réussi à mêler, avec une extraordinaire dextérité, la chronique sociale de ces damnés de l’atome (2) et une histoire d’amour flamboyante. C’est du très bon cinéma, certes un peu sombre, mais qui, après le générique d’une fin énigmatique, nous laisse encore à réfléchir longuement. Plus d’information sur Allociné.
- A l’origine. 🙁 Paul est un petit malfrat qui vit, sous le nom de Philippe Miller, de diverses escroqueries et d’abus de confiance. A l’occasion de ses pérégrinations sur les routes de France il découvre le chantier abandonné d’un tronçon d’autoroute. A la suite d’un concours de circonstances, des entrepreneurs et des notables de la ville voisine le prennent pour un ingénieur venu inspecter le chantier afin de le relancer. Parmi eux la Maire de la ville qui se débat avec une situation critique de l’activité de sa commune à la suite de l’abandon du chantier. Miller voit progressivement tout l’intérêt qu’il aurait à continuer à laisser croire ceci et il se lance dans une opération de mythification consistant à monter une équipe, à engager des ressources logistiques alentours, le tout associé à des pots de vins en termes de remises. Ainsi il va aller très loin, jusqu’à engager réellement les travaux. Tout ceci va vite se gâter et le mensonge va être de plus en plus difficile à gérer. L’annonce et l’affiche de ce film annonce fièrement « d’après une histoire vraie ». Certes, ceci a été inspiré par la folle aventure de Philippe Berre. En réalité, il ne s’agit que d’une adaptation, très libre et très romancée, qui ne colle pas vraiment à la réalité de l’escroquerie. En effet, Berre n’est jamais allé plus loin que la constitution d’une équipe et la mise en oeuvre de contrats de logistique. De ce détournement de la réalité, il en résulte un film dont l’action devient de plus en plus invraisemblable. Autant on peut admettre la supercherie durant la première demi-heure, autant on ne peut croire une once de la suite. Pour finir, il est tout à fait malhonnête de laisser courir un générique de fin avec des affirmations, sur l’épilogue de la véritable affaire, qui sont totalement fausses. Pour toutes ces raisons, je porte un avis très négatif sur ce film. Il reste François Cluzet qui incarne avec conviction le rôle de Miller et Emmanuelle Devos toujours aussi fascinante mais qui, selon moi, ne méritait pas pour cela un césar de la meilleure actrice dans un second rôle. Plus d’information sur Allociné.
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(1) De Jean-Paul Lilienfeld, le seul film qui, à mon sens, vaille la peine d’être vu est « La journée de la jupe », lequel se déroule également en grande partie dans un huis-clos.
(2) Les conditions de travail de ces ouvriers de sociétés sous-traitantes peuvent paraître incroyables et sorties du fruit de l’imagination de la réalisatrice. Il n’en est rien. En effet j’ai eu récemment l’occasion de visionner un reportage sur la chaîne Arte à propos de ce qui était intitulé « Nucléaire : le démantèlement impossible ». Il y fût un moment question de ces personnes itinérantes qui, de chantier en chantier, mènent une vie de mercenaires et vivent dans des conditions à peine imaginables. D’où cette phrase tout à fait pertinente, prononcée par Olivier Gourmet dans le film, où il dit en substance « tu vois, nous on nettoie pour que les aristos d’EDF puissent y venir ensuite ».