J’inaugure ici une série d’articles sur la technique photo dont les contenus ont été extraits des lettres d’informations hebdomadaires de l’Internaute Magazine, lettres auxquelles je vous conseille vivement de vous abonner.
Je précise que ces articles sont sans prétention et ne s’adressent qu’aux néophytes (dont je suis) et en aucune manière à celles et ceux d’entre-vous qui maîtrisent déjà parfaitement l’art de la photographie (j’ai des noms en tête, mais que je ne dévoilerai pas… 😉 ). D’ailleurs, à l’intention de ceux auxquels je pense, je les invite à participer à l’amélioration de cette rubrique didactique en y apportant commentaires, critiques, rectifications et, le cas échéant, propositions d’articles complémentaires.
Ainsi donc, aujourd’hui, je commence par un sujet, que j’avais trouvé intéressant, et qui concerne le recadrage, chose que vous pratiquez certainement, dans la mesure où, avec le numérique, de très nombreux outils informatiques le permettent sans difficulté. Ceci ne vous empêche pas toutefois de mettre directement en pratique ces conseils dans viseur de votre appareil, mais j’admets que c’est plus difficile, et surtout lorsque la scène est dynamique.
Compte tenu du nombre de thèmes, je fractionnerai ce sujet en plusieurs « épisodes », un peu comme dans tous les bons feuilletons… 😀
Principe de base – La règle des tiers
La photographie a repris à son compte les canons de la composition picturale, et comme principe de base la règle des tiers sur laquelle repose la construction de bien des toiles de maître.
Il s’agit de projeter sur la scène une grille imaginaire qui découperait le cadre en trois parties égales, horizontalement et verticalement. Sauf volonté marquée de contrarier la règle (par exemple pour jouer sur la symétrie), on placera son sujet sur l’un de ces axes forts, idéalement, à l’un de leurs points d’intersection. Ainsi, contrairement à l’idée partagée par beaucoup, et au réflexe compréhensible de laisser son sujet là où l’on a fait la mise au point, au beau milieu du viseur, il convient de déporter le centre d’intérêt de la scène sur le côté. A priori, côté gauche car c’est là que notre cerveau façonné par la lecture de gauche à droite, viendra le chercher.
Il ne rimerait à rien de composer systématiquement ses photos de cette façon, d’autant que c’est souvent en prenant le contre-pied de la règle que l’on surprend… Néanmoins, lorsque l’on ne sait trop comment appréhender une scène, il est bon de se souvenir de la règle des tiers. C’est ce que nous avons tenté de faire, en recadrant la photo ci-dessus. Au demeurant, l’image n’était pas désagréable, mais loin de mettre la coccinelle en valeur, le feuillage très présent sur la photo avait tendance a prendre trop d’importance. En recadrant l’image, nous avons tâché de renforcer la présence de la coccinelle, en la plaçant dans le coin supérieur gauche de l’image, précisément à l’intersection des axes imaginaires.
Laisser de l’espace devant les sujets en mouvement
La moto est nette, le cadrage honnête et des marques sur le sol viennent suggérer la vitesse, bref, on se gardera bien de reprocher quoi que ce soit à cette photo réussie.
Il ne s’agit pas tant d’en corriger un éventuel défaut que de sentir à quel point le cadrage peut influer sur notre perception de la scène.
Placez la roue avant de la moto contre le bord gauche du cadre, et le véhicule apparaît à l’étroit ou figé en bout de course. Excentrez-là sur la droite comme nous l’avons fait, et le bolide déboule à toute berzingue, notre regard anticipant sa course.
D’une façon générale, qu’il s’agisse d’êtres vivants ou de machines, il convient d’accompagner le mouvement des sujets mobiles. En clair, si l’on veut « voir » un sujet bouger, il faut lui en laisser la place.
Pensez-y dès la prise de vue, le recadrage n’est pas toujours possible. Idéalement, placez d’entrée de jeu le sujet en mouvement du côté opposé à celui de son déplacement. Si vous disposez d’un appareil haute résolution, centrez-le prudemment, vous aurez tout loisir de recadrer par la suite.
A suivre… !