Brian Lister – L’incroyable ascension d’un autodidacte

Dans l’article consacré à la jeune garde britannique j’ai eu l’occasion d’évoquer quelques personnages marquants du sport automobile d’outre Manche parmi lesquels John Cooper, Colin Chapman et Eric Broadley, mais également d’outsiders tels que Brian Lister dont l’histoire est significative de cette époque d’après guerre où tout redevenait possible à qui voulait entreprendre.
Aux côtés des « grands » qu’étaient alors Jaguar et Aston Martin, de nombreux passionnés se lançaient dans l’aventure de la compétition automobile, mêlant, le plus souvent avec des moyens limités, des composants d’origines diverses (châssis, moteur, transmission, etc.) issus des nombreuses marques qui avaient subsisté au conflit, et parmi elles de nombreux motoristes.

Né en 1926  d’une famille d’industriels de Cambridge, Brian Horace Lister s’engage dès l’âge de 16 ans comme apprenti dans l’entreprise familiale où il se familiarise avec l’ingénierie mécanique.
Durant cette période, la compétition automobile prend un essor sans cesse croissant et le jeune Lister n’échappe pas à cet engouement. Dès 1951, il fait ses premières armes avec un véhicule de sa conception, basé sur un châssis Cooper et un moteur MG.

Brian s’intéresse par ailleurs au travail de son voisin, l’ingénieur John Tojeiro, lequel vient de concevoir une petite voiture de compétition dont il sous-traite une partie de la réalisation à l’entreprise Lister.
Avec l’accord de Tojeiro, Il décide d’en réaliser un exemplaire pour lui-même auquel il apportera quelques modifications. Sur un châssis basique de type « échelle » était installé un moteur de moto JAP bicylindres de 1100 cm³ accouplé à une boîte de vitesse Jowett à 4 rapports. Le motoriste en vogue de l’époque, Don Moore, avait été sollicité pour la préparation à la compétition.
Ce drôle de véhicule ne brillait ni par ses performances ni par son esthétique mais, à qui savait l’apprivoiser, il permettait d’afficher d’honorables performances et donc de susciter un certain intérêt dans ce milieu des nouveaux pionniers de la compétition. En dépit d’une motorisation modeste, la voiture était légère et finalement plutôt rapide.

C’est ici qu’il convient d’évoquer un personnage clef en la personne de Archibald Scott Brown. Cet écossais, négociant dans le tabac, s’intéressait également à la compétition automobile et, en dépit d’un handicap physique important, il s’avérait être un pilote particulièrement doué (1).

Conscient du fait qu’il ne sera jamais un grand pilote, Brian Lister confiera ainsi sa voiture à son ami Archie, lequel saura tirer le meilleur parti de la Lister-JAP et saura se faire remarquer sur les circuits où il est accepté, en dépit du fait qu’il n’a pas de licence de par son infirmité. L’aventure va ainsi durer jusqu’en 1953, période à laquelle le nom de Lister commence à compter dans le milieu de la compétition automobile britannique.

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L’année 1954 sera un tournant dans la carrière de Brian Lister. Il commence déjà par créer sa propre société « Lister Motor Company » avec l’ambition de se hisser au même niveau que les grands outsiders qu’étaient Cooper, Lotus et quelques autres, sans parler des  leaders, Jaguar et Aston Martin.
En observant ce qui se faisait autour de lui, il eut l’idée de s’en inspirer et, pour commencer, de convaincre son père de réaliser un châssis tubulaire léger et innovant selon ses propres spécifications. Les suspensions seront modernes avec double triangles à l’avant et ressorts hélicoïdaux sur amortisseurs télescopiques tandis que l’arrière sera doté d’un Essieu De Dion avec double bras oscillants, également complété par des combinés ressorts amortisseurs. Le freinage sera assuré par des tambours lesquels seront, à l’arrière, directement accolés à la transmission. La motorisation et la transmission, seront d’origine MG. Le moteur sera un modeste 4 cylindres de 1250 cm³ toujours préparé par l’incontournable Don Moore qui saura le booster. L’ensemble est habillé par une carrosserie profilée assez banale pour l’époque (2).

Ainsi, sous le nom de « Lister-MG », et avec le numéro de série BHL1, la voiture fût bien évidemment confiée à l’ami Archie, lequel a enfin obtenu sa licence nationale britannique. La voiture n’a pas vraiment pu rivaliser avec une concurrence très affûtée et bien souvent plus fortement motorisée. Toutefois la Lister-MG aura permis de montrer l’existence de la marque afin de préparer la suite.
Qu’à cela ne tienne, Brian ne va pas baisser les bras et va investir dans une motorisation plus puissante. Le sorcier Don Moore va ainsi peaufiner un moteur Bristol 6 cylindres de 2 litres et 145 Ch qui devrait permettre d’affronter plus sérieusement les Aston Martin DB3S, Jaguar C-type, Maserati A6-GCS et autres Cooper T25. Par la même occasion la voiture sera allégée et la carrosserie légèrement adaptée dans un premier temps avec un bossage sur le capot afin d’intégrer un bloc moteur plus volumineux. Sous la dénomination « Lister-Bristol », et le numéro de série BHL2, cette nouvelle voiture sera engagée dès le milieu de l’année 1954.

En cette année 54, les Lister (MG ou Bristol) ont été présentes dans une vingtaine d’épreuves britanniques (3) et s’y sont assez largement imposées avec un quinzaine de places sur le podium dont près de la moitié sur la plus haute marche. A quatre exceptions près, c’est Scott Brown qui tenait le volant. Le point d’orgue fût pour le Grand Prix de Silverstone où, face à un plateau très élevé – tant au niveau des voitures que des pilotes – la Lister de Scott Brown a brillamment décroché une 5^ème place et surtout la première de sa catégorie des 2 litres où, à défaut d’avoir pu vaincre les Aston Martin usine, elle a supplanté toutes les Jaguar C type. L’avenir se présentait donc sous de bons auspices…!
Parmi les autres pilotes on notera des noms devenus célèbres tels que Jack Sears et Strirling Moss, ce dernier ayant pris la seconde place au Goodwood International à 6 petits dixièmes de secondes derrière la Maserati A6-GCS de Roy Salvadori.

Lister Bristol BHL-10 – (C) canepa.com

L’année 55 et les suivantes vont être celles de la consécration pour la firme Lister. Les modèles se succédèrent en améliorant à chaque fois le châssis et l’aérodynamique de la carrosserie.
D’autre part, l’idée était de proposer à terme de nouveaux châssis à l’intention de clients potentiels et d’amorcer ainsi une phase de capitalisation qui permettrait de soulager les finances de l’entreprise.
Au niveau des motorisations, le bloc Bristol continuait à être exploité mais plusieurs expériences ont été menées avec à nouveau le souci de diversification qui pourrait amener de nouveaux clients. C’est ainsi que des tests ont été menés avec des moteurs Climax (également utilisés par Cooper et Lotus) mais aussi en 1956 avec le célèbre moteur Maserati de 2 litres et 170 Ch qui équipait les A6-GCS et 250-F.

(C) Vente Bonhams 03/2020

Si cette dernière expérience ne s’est pas avérée des plus probantes du fait d’un manque de fiabilité du moteur, elle l’aura été en termes de design du châssis et de l’aérodynamique. Plus basse et plus profilée, avec une superbe carrosserie qui épouse au plus près les éléments mécaniques, il en résultait un gain très appréciable en terme de Cx (4).
Même si quelques bases techniques sont encore héritées des modèles précédents, il s’agit malgré tout d’un véritable tournant. D’autre part un gain de poids appréciable a été obtenu avec seulement 535 kg, ce qui, avec 170 Ch sous le capot, en faisait une concurrente très sérieuse face aux indéboulonnables DB3S d’Aston ou aux récentes Jaguar type D. Comme la plupart des concurrentes, le freinage était désormais assuré par des disques sur les 4 roues.

Au final, les résultats en course ont été certes peu nombreux mais tout de même remarqués quand le moteur avait le bon goût de tenir le coup jusqu’au bout… Ainsi, Archie Scott Brown a réussi à faire quelques podiums significatifs (Brands Hatch, Snetterton), sinon des places d’honneur comme à Aintree (photo ci-contre) ou Oulton Park.
Malgré cela, Brian Lister décida de ne pas continuer dans cette voie mais cela lui aura au moins donné l’occasion de moderniser fortement sa voiture laquelle va préfigurer ce qui va suivre. Elle sera cédée pour les deux saisons suivantes à l’écurie Issard-Davies entre les mains du pilote Allan Moore, saisons pendant laquelle elle obtint plusieurs bons résultats.

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Alors que les commandes commencent à arriver, assurant ainsi un peu plus de souplesse dans les investissements en développement, Brian Lister va se tourner vers un moteur plus fiable avec le très célèbre XK de Jaguar, la firme de Coventry ayant décidé d’autoriser la vente de ses moteurs à d’autres constructeurs (5). Il s’agira d’un 6 cylindres en ligne de 3,4 litres capable de délivrer entre 200 et 250 Ch.
Sur le nouveau châssis ultra léger développé précédemment, la voiture montre d’étonnantes capacités avec un 0-160 km/h en 11 secondes et une vitesse de pointe qui tutoie les 200 km/h.
Le résultat ne s’est pas fait attendre. Dès avril, Scott Brown remporte le très prisé British Empire Trophy coiffant sur le poteau Roy Salvadori et son Aston Martin DBR1 suivie d’une meute de DB3S et autres Jaguar D type. Il y avait de quoi marquer sérieusement les esprits et semer le doute parmi la concurrence. D’autres succès viendront durant cette année 1957 lesquels ont permis de dire que Lister était bel et bien devenu le leader face à Aston Martin, Jaguar, Cooper, Lotus, etc. La presse s’était même avancée à qualifier les Lister de « Jaguar killers ».

Il restait alors à passer le cap en s’engageant dans les grandes épreuves internationales et à prouver ainsi que les voitures seront capables de tenir la distance sur des courses d’endurance, ce qui ne serait pas forcément facile.
Par ailleurs, Archie Scott Brown n’avait pas encore sa licence pour concourir à l’étranger mais ceci allait être chose faite pour la saison suivante et d’ailleurs quelques écuries britanniques commencent à lui proposer des volants.
De l’autre côté de l’atlantique d’anciens châssis Bristol avaient déjà concouru mais Briggs Cunningham et son fidèle mécanicien Alfred Momo ne s’y sont pas trompés et ont commencé à prendre commande de nouveaux modèles auprès de la petite firme de Cambridge.

Dès le milieu de l’année 57, la voiture va encore évoluer pour devenir celle qui, sous le sobriquet « Knobbly », marquera l’apogée de la marque. Encore plus fignolée au niveau du châssis, des trains roulants, du freinage, du moteur et de la transmission elle se distinguait surtout extérieurement par une nouvelle carrosserie tout en aluminium et magnésium inspirée de celle des dernières Bristol mais encore plus modelée afin de mieux « coller » au châssis tubulaire et aux éléments mécaniques. Ceci va donner une robe toute en rondeurs et en particulier avec un important renflement de capot entre les deux passages de roues, ce qui lui valut son célèbre surnom, lequel peut se traduite par noueux, bosselé, plein de bosses… En dépit d’un capot qui s’ouvre en basculant vers l’avant, une trappe y a été ménagée pour accéder directement aux éléments de réglage moteur. Il semblerait qu’il y ait eu toutefois deux variantes de carrosserie dont une avec les passages de roues effilés vers l’arrière et plus rarement une autre où ce n’est pas le cas.

En guise d’illustration voici quelques photos  prises lors du Mans Classic 2014 et 2018.

Il s’agissait bien là de la quintessence du travail réalisé durant les 6 années précédentes. Avec son moteur XK de 3785 cm³, bloc fonte et culasse alu à double ACT, et 3 carburateurs Weber, l’ensemble pouvait délivrer 300 Ch à 5500 t/mn ce qui, associé à un poids de 900 kg, permettait d’afficher une vitesse de pointe de 275 km/h.

Par ailleurs, afin de séduire des clients américains qui commençaient à s’intéresser à ces voitures, Lister proposa la Knobbly avec un moteur V8 Chevrolet de 5,3 litres et 350 Ch. Parmi les clients célèbres d’outre atlantique on peut citer les écuries de Caroll Shelby et de Briggs Cunningham.

En Europe, outre de nombreux gentlemen drivers qui en font l’acquisition, les Lister sont également présentes au sein de plusieurs écuries parmi lesquelles l’écurie Ecosse pour laquelle courait le jeune et intrépide Masten Gregory, ce dernier commençant à faire de l’ombre à Scott Brown… 😉
Parmi les autres pilotes célèbres on notera Stirling Moss, les frères Whitehead, Ivor Bueb, André Pilette, Freddy Rousselle, Jim Clark, et aux Etats-Unis Walt Hansgen, Ed Crawford, Jim Hall, etc.

Spa 1958 – Ecurie Ecosse Masten Gregory

Les résultats de l’année 58 sont édifiants. Sur un peu plus de 60 épreuves auxquelles des Lister ont participé (en Europe et aux Etats-Unis), la petite firme de Cambridge a pu s’énorgueillir de 42 podiums dont 26 sur la plus haute marche.

Il convient toutefois de tempérer tout ceci par le fait que les Lister n’ont été majoritairement engagées que dans des épreuves secondaires au Royaume Uni, sinon dans des championnats américains, mais très peu dans les grandes classiques internationales pour lesquelles on ne notera que les participations à Sebring, Spa, Le Mans, Silverstone, Brands Hatch, etc. et ceci avec des résultats mitigés.
On retiendra malgré tout les 1000 km de Spa où Masten Gregory remportera l’épreuve, mais aussi hélas où Archie Scott Brown trouvera la mort, il n’avait que 31 ans (6). Cet évènement de triste mémoire pour Brian Lister va totalement chambouler l’avenir de la marque alors qu’elle est pourtant promise à un bel avenir.

Silverstone 1958 – Stirling Moss

Au Mans, deux Lister étaient engagées, l’une par l’écurie Nationale Belge, avec l’équipage Dubois-Rousselle, qui fût contrainte à l’abandon au bout de 4 heures, et l’autre de Bruce Halford, en équipe avec Brian Naylor, qui réussira à terminer honorablement à la 15^ème place.
Enfin, un mois plus tard à Silverstone, Stirling Moss l’emportait en coiffant d’une courte tête les Lotus XV Climax de Salavadori et Allison.

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Dévasté par le décès de son fidèle Archie, puis l’année suivante de ses amis Jean Behra et Ivor Bueb, Brian Lister a immédiatement pensé à cesser toute activité dans la compétition automobile mais, face à une demande croissante et à des contrats en cours, il se résigna à continuer mais la motivation et l’enthousiasme n’étaient plus présents.
Dès fin 58, il va céder la direction technique et sportive à Franck Costin. Celui-ci est un ingénieur issu de l’aéronautique et spécialiste dans le domaine de l’aérodynamique. Il a largement contribué au design chez Lotus mais également chez Vanwall ou encore chez Marcos.

Le point faible de la Lister Knobbly étant sa vitesse de pointe, Franck Costin commença par en construire un exemplaire avec une carrosserie en magnésium à la place de l’aluminium, permettant ainsi de réduire significativement le poids. C’est avec cette voiture que Stirling Moss remportera l’épreuve de Silverstone en juillet 58.
Pour la saison suivante, il décida d’en revoir totalement l’aérodynamique avec une carrosserie nettement plus fluide et encore plus enveloppante. Plutôt que de longs discours, les images ci-dessous, empruntées au site Motorlegend, suffisent à apprécier le travail réalisé.

Le Mans Classic 2018

A la demande, la voiture pouvait être équipée du moteur Jaguar XK de 3,8 litres mais également d’un V8 Chevrolet de 5,3 litres. Même si elle fût jugée particulièrement performante par les pilotes auxquels elle a été confiée, cette voiture est arrivée un peu tard par rapport à une concurrence de plus en plus prégnante (Aston Martin, Ferrari, Cooper, Lotus, Porsche, etc.).
Ainsi les résultats sur les circuits se sont montrés décevants, excepté toutefois aux Etats-Unis où Walt Hansgen,  pour le compte de l’écurie Cunningham, a trusté les podium des épreuves SCCA et autres championnats nord américains.
Au total, 14 exemplaires de Lister-Costin seront produits parmi lesquels une version coupé qui fût engagée au Mans en 1963 puis au Nürburgring en 1964.

A la fin de l’année 1959 Brian Lister se retire de la compétition automobile mais la société continuera pendant encore quelques temps à produire des voitures et à fournir le support pour ses clients. On retrouvera ainsi des Lister Knobbly ou Costin pendant encore plusieurs années jusqu’au milieu des années 60, période à laquelle Brian Lister abandonnera définitivement cette activité pour revenir, aux côtés de son frère, au cœur de métier de l’entreprise familiale. Il décédera en 2014 à l’âge de 88 ans après une vie bien remplie durant laquelle il aura su aller au bout de ses rêves d’autodidacte, ou presque, en sachant s’associer aux meilleurs talents pour y arriver (Tojeiro, Don Moore, Scott Brown, Costin, etc.).

Epilogue

Au début des années 80, Laurence Pearce se lance dans une activité de préparateur et en particulier sur la base de Jaguar XJ-S. En 1986 il démarche la  famille Lister pour obtenir le droit d’utiliser le nom, lequel va ainsi apparaître dans plusieurs de ses sociétés (7). Entre autres activités il se lancera dans la fabrication de répliques de modèles Knobbly dont il ne sortira que quelques rares exemplaires. En 1993 ce sera la création d’une super GT Lister Storm dont il existera une version de compétition. Enfin, plus récemment, c’est une version LMP qui sera produite mais sans grand succès.

L’histoire veut qu’en 2012, la famille Whittaker (8) se mette en quête de pièces détachées pour restaurer une Lister Knobbly dont ils venaient de faire l’acquisition. C’est ainsi qu’ils ont découvert l’existence d’un stock de pièces détachées d’origine mais surtout des plans de réalisation et d’une grande partie de l’outillage de fabrication, lesquels étaient restés dans un hangar de l’entreprise Lister. Après une longue procédure de rachat des droits et des fournitures, il en a résulté la mise en production d’un petit nombre de répliques certifiées. Les heureux acheteurs se sont même vus en remettre les clefs par Sir Stirling Moss…himself ! Par ailleurs l’entreprise Whittaker a procédé à la remise aux normes des productions antérieures, dont celles de Pearce.
Ceci étant, en plus de la cinquantaine de voitures produites initialement par Lister, il en existe certainement autant qui ne sont que des reconstructions, voire des répliques non certifiées. Il n’en demeure pas moins que les Lister (essentiellement des Knobbly ou des Costin) sont omniprésentes dans les manifestations telles que le Goodwood Revival, le Mans Classic, et autres manifestations du même type où elle font en général bonne figure face à la concurrence.

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Pour terminer, fidèle à mon habitude, je vais parler de modèles réduits. En fait, contrairement à beaucoup d’autres marques de voitures de sport, les Lister n’ont été que très peu reproduites. A mon sens, la seule marque qui mérite d’être citée est Matrix qui a réalisé, en résine, la Lister Knobbly victorieuse du grand prix de Silverstone avec Stirling Moss. Cette reproduction est disponible aussi bien à l’échelle 1/18 qu’au 1/43^ème.

Il s’agit en effet d’une assez belle réalisation tant au niveau de la fidélité à l’originale, des proportions, des couleurs ou encore du niveau de détail du poste de pilotage. On déplorera malgré tout l’absence de parties ouvrantes et le côté bâclé de l’envers, ce qui est un peu regrettable pour une miniature au 1/18 à plus de 200 €. Les photos ci-dessous vous donneront un premier aperçu. Pour le diaporama complet, cliquer ici.

En cherchant bien, il semblerait que des reproductions de modèles Costin auraient été réalisés au 1/43 par la société Pinko, dont une du coupé LM 63. A priori ces miniatures ne sont plus commercialisées.

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Notes :

(1) Archie Scott Brown était atteint de plusieurs malformations à la naissance du fait que sa mère a contracté la rougeole durant sa grossesse. Entre autres il ne disposait que d’une seule main et de déformations des membres inférieurs. Suite à de très nombreuses opérations il a réussi à marcher tant bien que mal.
(2) Selon les cas, pour des raisons d’ordre techniques ou d’aérodynamique elle pouvait arborer une proue rallongée ou encore des caches d’optiques en forme d’obus.
(3) A cette époque au Royaume Uni, il existait de très nombreux circuits et il ne se passait pas un mois sans qu’au moins une épreuve soit organisée. Parmi les circuits les plus célèbres on peut citer Brands Hatch, Silverstone et Goodwood mais aussi Aintree, Oulton Park, Snetterton, Fairwood, Castle Combe, Crystal Palace, Charterhall, et quelques autres.
(4) Parallèlement les modèles équipés de moteurs Bristol ont progressivement adopté cette nouvelle carrosserie.
(5) En effet, c’est à cette époque que Jaguar a décidé de se retirer de la compétition et d’en laisser le soin aux écuries, lesquelles étaient nombreuses à l’époque. De ce fait, le 6 cylindre XK est devenu accessible pour les petits constructeurs.
(6) Alors que la course était dominée par deux Lister, dont celle de l’écurie Ecosse avec Masten Gregory, les deux pilotes se disputaient de manière acharnée la première place. Sur une piste mouillée, lors d’une tentative de dépassement, Scott Brown a heurté un panneau routier et a perdu le contrôle de sa voiture, laquelle s’est embrasée. Il décédera quelques heures plus tard à l’hôpital.
(7) Son père Warren Pearce était un ancien pilote et ami de Brian Lister.
(8) Les Whittaker sont une famille de riches hommes d’affaire rompus aux activité d’assurance, de finance, etc.  et collectionneurs de voitures anciennes à leurs heures…

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Références :

Ici comme dans tous mes articles, je n’ai fait que synthétiser au mieux les nombreuses informations rencontrées sur internet et dans la littérature spécialisée. Voici donc la liste de mes principales sources :

• Pour commencer, il convient de citer un excellent article paru en 2019 sur le site Retromotiv.
• De même le site Mecanicus propose deux articles très intéressants (partie 2 et partie 3).
• Enfin, très instructif, l’interview de Brian Lister dans la revue Motorsport sous le titre « The life of Brian ».
• Pour les caractéristiques détaillées des différents modèles, comme à mon habitude, j’ai eu recours à l’incontournable site Ultimate Car Page.
• Plus ciblé on notera cet autre article de Classic & Sports Cars consacré à la première Lister JAP.
• De même s’agissant de la Lister Maserati, cet article paru dans Le Figaro.

Nous n’oublierons pas bien évidemment Wikipedia pour sa page très documentée sur la société Lister ainsi que pour les biographies multiples des différents acteurs de cette épopée, Archie Scott Brown, Franck Costin, John Tojeiro, et beaucoup d’autres dont il serait difficile de les citer tous ici.

Et enfin comme à mon habitude, pour les palmarès détaillés, j’ai largement consulté le site de référence Racing sport Cars.

Enfin, s’agissant des illustrations de cet article, je me suis efforcé d’en citer les auteurs toutes les fois que j’ai pu les identifier. Toutefois, dans de nombreux cas, certaines photos se retrouvent sur plusieurs sites distincts sans pouvoir déterminer qui en est vraiment l’auteur. Si vous avez des informations à ce sujet, merci de me les transmettre afin que je puisse rectifier ou compléter.