Petite moisson pour ce mois de janvier, mais suffisamment toutefois pour réaliser cette chronique et ne pas attendre un mois de plus. A noter que le hasard a fait que beaucoup de films et téléfilms sont des biopic.
Parmi les 11 films listés ci-après, 7 ont tout de même retenu mon attention, dont deux plus particulièrement avec Talons aiguilles et De bon matin a qui j’attribue un 😀 afin de privilégier l’originalité du scénario par rapport aux autres qui ne sont que des biopic, certes intéressants et assez bien faits, mais sans réelle créativité, excepté pour celui sur Claude François.
Vous pouvez consulter les chroniques précédentes dans le récapitulatif de l’année 2012.
La signalétique, du meilleur au pire soit : 😀 🙂 😐 🙁 😡
- De bon matin. 😀 Paul, cadre quinquagénaire dans une banque, où il occupe un poste de chargé de clientèle, se rend ce matin là à son travail et, dès son arrivée, sort un revolver et tue froidement deux de ses responsables hiérarchiques, puis il rejoint son bureau et déroule sa vie à l’envers. Sa vie, c’est celle de quelqu’un qui n’a pas supporté les changements de stratégie de son entreprise ni les méthodes de management brutales de ses nouveaux chefs. Inspiré de faits réels, ce film aurait pu n’être qu’un plaidoyer à charge contre le harcèlement moral. En fait il n’en est rien, s’il dénonce des pratiques de plus en plus fréquentes dans le monde du travail, il fait également la part des choses en montrant également toute la complexité de la nature humaine au travers de cet homme en perte de repères qui « pète un câble », jusqu’à ce geste fatal. Il faut dire aussi que l’intensité du film tient pour beaucoup grâce à Jean-Pierre Darroussin qui est poignant et dont la dérive et la paranoïa nous glacent. Plus de détails sur AlloCiné.
- Talons aiguilles. 😀 On a toujours plaisir à revoir un film d’Almodovar, même si, comme celui-ci, il commence à dater sérieusement. L’oeuvre de ce réalisateur est intemporelle. Dans cette histoire qui aurait pu être simple et dont n’importe qui aurait tiré un vague film de type drame familial, Almodovar nous l’a transposée en une sorte de farce, dans un milieu complètement atypique avec des personnages improbables et des revirements de situations inattendus. S’agissant des décors et de l’ambiance générale du film, c’est assez kitch et très coloré ce qui accentue le côté jubilatoire. Enfin, un mot pour la bande son qui est, comme toujours, surprenante sans oublier de noter la superbe chanson mexicaine « piensa en me » chantée par Luz Casal. Plus de détails sur AlloCiné.
- Le territoire des loups. 🙁 Une équipe d’une société de prospection pétrolière en Alaska effectue un transfert vers un autre site en avion. Ils sont accompagnés d’un tireur d’élite dont le rôle est d’abattre les bêtes sauvages qui s’approcheraient un peu trop. On comprend assez vite que cet homme a eu une vie compliquée auparavant et, juste avant de partir, il a d’ailleurs bien failli se suicider. Pris dans une tempête, l’avion s’écrase et seule une poignée de survivants tentent de sauver leur peau au milieu d’une région hostile, peuplée de loups sanguinaires. Voilà, tout est dit, le reste n’est qu’une longue épopée de survie et d’affrontements avec les loups. Bref, rien de vraiment remarquable, on finit par s’ennuyer. Le film tient en partie grâce à Liam Neeson dans ce rôle de héros au caractère bougon mais cela ne suffit pas à faire un bon film. Plus de détails sur AlloCiné.
- Raspoutine. 🙂 Josée Dayan, spécialiste des films historiques, a choisi cette fois-ci de nous reconstituer la vie de ce prétendu moine mystique, un peu guérisseur mais surtout très dépravé, et qui a fini par s’introduire à la cour impériale de Russie, à l’aube de la première guerre mondiale. Il y a joué un rôle d’influence considérable, et en particulier auprès d’une impératrice déroutée et influençable. D’une manière générale on peut dire que ce téléfilm est assez réussi et fidèle à la véritable histoire de Raspoutine telle qu’elle est décrite ici ou là. On peut toutefois regretter que certaines périodes aient été traitées trop rapidement. Le choix de Gérard Depardieu est en revanche parfaitement adapté pour incarner ce personnage atypique. Il y est très crédible et il domine largement le film en reléguant au second plan une Fanny Ardant pas très convaincante dans le rôle de l’impératrice. Une mention toutefois pour l’interprétation très juste de Vladimir Mashkov dans le rôle d’un Tsar Nicolas II, un peu dépassé et envahi par les doutes. Enfin, ne boudons pas notre plaisir, les décors sont superbes. Plus de détails sur AlloCiné.
- The Lady. 🙂 A mon avis, Luc Besson a été injustement critiqué par la presse pour la réalisation de ce film qui n’a pas vocation à écrire une page d’histoire de la Birmanie au travers du combat politique mené par Aung San Suu Kyi. Il l’avait pourtant bien annoncé, c’est avant tout une histoire d’amour entre cette femme hors du commun et ce professeur Britannique, Michaël Aris, qui l’a soutenue sans cesse dans son combat. Certains disent que la junte Birmane y est caricaturale. Si tant est que ce soit le cas, elle ne vaut pas d’être mieux traitée…! Pour incarner Aung San Suu Kyi, l’actrice d’origine chinoise Michelle Yeoh est tellement convaincante qu’on en oublierait presque qu’il s’agit d’un film, tant la ressemblance est frappante. Plus de détails sur AlloCiné.
- Erin Brockovich – seule contre tous. 🙁 L’histoire de cette jeune femme qui, au hasard d’un petit boulot dans un cabinet d’avocats, découvre un scandale de pollution aggravée, est une histoire vraie. Steven Soderbergh en a fait un film qui retrace pas trop mal les faits mais cela s’arrête là. En effet, tout ceci est scénarisé de manière outrancière et en particulier par le jeu de Julia Roberts dans le rôle titre. Celle-ci en fait beaucoup trop à mon avis et finit par agacer avec ses mimiques et ses poses consistant essentiellement à faire état son physique avantageux. Tout ceci n’est pas très sérieux et un brin racoleur. Bon ! je ne dois pas être objectif car ce film a pourtant bénéficié d’une bonne critique et en plus Julia Roberts a même obtenu un Oscar et un Golden Globe…C’est dire ! Plus de détails sur AlloCiné.
- Le grand Georges. 🙂 Avec peu de moyens François Marthouret a réussi à faire un petit téléfilm qui a au moins le mérite de révéler une page de l’histoire de la résistance au travers de la vie de ce chef de maquis qu’était Georges Guingouin. C’est également une évocation intéressante de la position ambiguë du PCF de l’époque et de la paranoïa qui l’a amené à rejeter une parti des siens pour des raisons essentiellement idéologiques, sinon de lutte pour le pouvoir. Il est vrai que la réalisation et les décors paraissent un peu bâclés mais ceci est le reflet du manque de moyens dont Marthouret a souffert. Sinon les acteurs sont assez convaincants dans l’ensemble. Plus de détails sur AlloCiné.
- Mobbing (harcèlement) 😐 Téléfilm allemand sur le thème du harcèlement moral au travail. Un de plus allez vous dire ? Certes, le sujet inspire les réalisateurs avec plus ou moins de succès. Ici, nous sommes loin de « De bon matin » évoqué précédemment. Toutefois, ce téléfilm n’est pas sans intérêt. Il décrit le quotidien d’une famille dont le père de famille se trouve confronté, avec ses collègues, à un changement radical dans le management de l’équipe où il travaille du fait de l’arrivée d’une nouvelle responsable. Il se rebelle et finit par être licencié. Commence alors pour lui un long calvaire en attendant d’avoir réparation. Ses collègues le lâchent peu à peu, ses relations familiales partent en vrille. C’est déprimant au possible et ceci est filmé de telle manière qu’on se sent progressivement mal à l’aise comme si nous nous identifions aux personnages. C’est très réaliste, on en ressort assez glacé et sans voix. A voir si le sujet vous intéresse. Il est actuellement disponible en replay.
- Le vol des cigognes. 😡 Ce téléfilm en deux parties, produit par Canal+, scelle la rencontre entre deux personnages atypiques, chacun dans leur domaine. D’un côté il y a Jean-Christophe Grangé, écrivain prolixe dont les romans racontent généralement des histoires assez glauques et violentes mais soutenues par des intrigues haletantes (les rivières pourpres, l’empire des loups, le concile de Pierre, etc.). De l’autre côté Jan Kounen metteur en scène assez « allumé », auteur de films ou de documentaires aussi différents et controversés que Doberman, 99F, d’autres mondes, Coco & Igor, etc. L’intrigue va amener le personnage central du film de la Suisse (où un ornithologue vient d’être trouvé mort dans un nid de cigognes, ça n’est pas banal !) à la la Bulgarie, la Turquie, Israël, l’Afrique, etc. sur la route de la migration de ces fameuses cigognes, dont certaines disparaissent en chemin. Personne n’est vraiment très clair parmi les différents protagonistes et l’intrigue est toujours plus opaque. Alors il y a ceux qui, comme moi, n’ont pas encore lu le livre et qui considèrent qu’il s’agit d’un honnête thriller qui se laisse regarder, sans plus toutefois. Et puis il y a ceux qui ont lu le livre et qui, dès le début, sont plus ou moins horrifiés par les différences et les raccourcis abusifs. Je comprends ceci car j’avais eu la même réaction en regardant le film « les rivières pourpres » après avoir lu le livre. Ceci étant, c’était sans compter avec la seconde partie, laquelle m’a fait radicalement changer d’avis. L’honnête thriller qui se laisse regarder est carrément devenu une « daube » qui fait regretter de ne pas avoir zappé sur un autre programme. L’intrigue initiale fait place à un galimatias de séquences surnaturelles et on ne parle plus des cigognes mais du héros en quête de son passé au travers de séances d’hallucinations sous l’effet de drogues. Quand on sait que c’est JC Grangé qui a conçu le scénario tout spécialement pour la TV, c’est assez affligeant. Plus de détails sur AlloCiné.
- Crime d’Etat : 🙂 Ce téléfilm réalisé par Pierre Aknine se veut être une reconstitution des évènements qui ont entraîné la mort de Robert Boulin en 1979 alors qu’il était ministre de Raymond Barre sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Si la thèse officielle, confortée par plusieurs décisions de justice, est celle du suicide, le téléfilm en question reprend la thèse soutenue par un certains nombre de personnes (dont la famille de Boulin en premier lieu) qui sont persuadées qu’il s’agit en fait d’un assassinat politique. Ce docu-fiction est d’une grande qualité de réalisation et il se regarde comme un véritable thriller. On y croit jusqu’au bout et les acteurs sont très convaincants, chacun dans leur rôle. Ceci étant, la thèse du suicide reste celle qui prévaut. Toutefois, le débat qui a suivi fut instructif à plus d’un titre. Partisans des deux thèses s’affrontaient sur le plateau et j’ai été frappé par le peu d’arguments des partisans du suicide, voire les explications tarabiscotées de certains. Ceci m’a été confirmé par l’article paru dans Wikipédia, lequel se devrait d’être factuel, mais qui révèle en fait pas mal de choses qui laissent à penser qu’il pourrait bien s’agir d’un assassinat. Avec François Berléand (Robert Boulin), Florence Muller (Colette Boulin), Philippe Torreton (Henri Tournet), André Marcon (Jacques Foccart), etc.
- Cloclo : 😀 « Encore un biopic » me suis-je dit avec un certain a priori. Force est de reconnaître que celui-ci sur Claude François est très bien fait. Ce qui aurait pu n’être qu’un simple exercice hagiographique destiné à « passer la brosse à reluire » pour nous vanter les mérites du grand artiste, est en fait une biographie précise et fidèle, mais sans concession, afin de nous montrer un homme complexe, sensible, bosseur et ambitieux mais aussi très exigeant, caractériel à ses heures et au comportement affectif exacerbé. Bref, le film de Florent-Emilio Siri ne nous montre pas que le côté séduisant et sympathique de Claude François mais également son côté odieux et « tête à claques ». Pour servir ce film, qui est bien plus qu’un simple biopic, Jérémie Rénier est vraiment époustouflant, tant par le jeu d’acteur que par la ressemblance et les attitudes physiques. On finit par oublier que ce n’est pas Claude François. Les autres acteurs sont également très crédibles avec une mention particulière pour Benoît Magimel, lequel est méconnaissable dans le rôle d’un Paul Lederman plus vrai que nature. Plus de détails sur AlloCiné.
Le territoire des loups
: ça fait une ou deux semaines qu’on a prévu de le voir… Il paraît que c’est « pas mal » selon certains collègues… En effet peut-être pas « super génial » mais pourtant plutôt entendu du bien… On va peut être voir ça ce soir !
Raspoutine
: « la vie de ce prétendu moine mystique, (…) surtout très dépravé, et qui a fini par s’introduire à la cour impériale de Russie » En effet ça ne pouvait être que pour Depardieu, même pas un rôle de composition là pour le coup, dès son départ aviné pour la Russie et sa vodka, reçu en grande pompe par Poutine et propulsé ministre de la culture de la région locale…! Sacré Gégé…