Après une pause de plus de deux mois, je me suis dit qu’il fallait reprendre le cours de mes tutoriels relatifs à l’utilisation du logiciel PICASA. Aujourd’hui donc, pour faire suite à l’article consacré à l’ajustement de la lumière, nous allons nous intéresser à la retouche des couleurs.
Autant l’ajustement du contraste (en jouant sur le bon équilibre entre les hautes lumières et les ombres) relève d’une certaine objectivité, aidée de surcroît par l’histogramme, autant le réglage des couleurs est une affaire d’appréciation personnelle, et dépend beaucoup de « l’ambiance » que l’on veut donner à la photo, en fonction de ce que l’on a ressenti soi-même au moment du cliché (il y a indéniablement une composante émotionnelle), ou encore du message visuel que l’on voudrait faire passer.
PICASA n’est pas particulièrement bien armé pour gérer les couleurs mais il dispose tout de même de quelques outils de base qui vous permettront de « rattraper le coup » pour des photos un peu « palotes », qui manquent de chaleur ou qui, au contraire, ont une dominante trop marquée. Pour bien comprendre ce qu’il peut y avoir derrière ces outils, il convient de réviser un tout petit peu en relisant l’article que j’avais publié en mars dernier à propos de la balance des blancs.
Il faut déjà savoir que, avant d’entamer des retouches au niveau des couleurs, il convient d’avoir réglé au préalable tout ce qui peut être lié à la lumière et au contraste.
En effet, un bon réglage de contraste permet de mieux mettre en évidence les éventuels problèmes de couleur et de décider s’il est nécessaire ou non d’agir dessus.
Ainsi par exemple, regardez cette photo de Calvi et de sa citadelle vu d’en haut. Elle est plutôt brumeuse et le contraste est assez faible. D’autre part on constate que l’histogramme est assez resserré avec une tendance vers les hautes lumières. On constate également que les couleurs y apparaissent très pâles, et en particulier pour la végétation de premier plan qui a une teinte un peu grisâtre. Cliquez sur les images pour les agrandir.
Le simple fait d’agir sur l’équilibrage des hautes lumières et des ombres, en un seul clic sur l’icône « wizard » et en forçant un chouia en plus sur les ombres, donne ceci.
On constate que les couleurs sont devenues plus vives. Un rapide coup d’œil à l’histogramme montre que celui-ci s’est étalé avec les courbes associées à chaque couleur mieux différenciées.
Faut-il alors agir sur les couleurs ? Ce n’est pas vraiment nécessaire en effet. Tout au plus va-t-on pouvoir donner un « coup de patte » en réchauffant à peine les couleurs et donner ainsi un aspect plus ensoleillé aux façades des immeubles et aux remparts de la citadelle, ce qui équilibrera la masse bleutée de la baie. Voilà le résultat, vous voyez que la différence n’est pas flagrante, si ce n’est le vert des arbres qui s’est un peu adouci.
Pour réchauffer les couleurs, il existe deux moyens. Soit on utilise l’outil « réchauffer » qui est disponible dans le troisième onglet du centre de retouche, soit on agit manuellement sur le curseur prévu à cet effet dans le second onglet.
Je préfère, et de loin, cette seconde solution car l’autre outil ne dispose d’aucun moyen de modulation et, sauf coup de chance, l’image est « jaunie » uniformément, ce qui n’est pas forcément du meilleur goût.
Attention quand-même à ne pas trop « forcer » sur le curseur et à ne pas se laisser griser par le résultat car le réchauffement des couleurs a un peu tendance à dénaturer l’image :-(. J’en ai fait la mauvaise expérience à diverses reprises. Il convient donc de bien examiner le résultat, en prenant du recul, avant de valider.
Je trouve cette fonction de réchauffement des couleurs très pertinente pour donner bonne mine aux personnages lorsqu’il sont un peu trop « palôts » et en particulier avec les photos prises avec un flash (un moyen de donner du bronzage ;-). M’interdisant de publier des photos de personnes, je ne peux vous fournir ici des exemples mais testez le vous-même, vous verrez cela est parfois assez gratifiant.
Je l’ai par ailleurs utilisée pour donner encore plus de caractères aux vieilles pierres lorsque les conditions de prise de vue ne sont pas très ensoleillées.
A titre d’exemple, voici une façade d’un village du Volvestre prise un jour de temps nuageux. De gauche à droite vous voyez donc l’original, puis après avoir agi sur le contraste, et enfin avec la température des couleurs. Voyez ci-contre les réglages effectués.
Même si le résultat est un peu trop flatteur par rapport à la réalité, on remarque que, étape par étape, la teinte grisâtre des boiseries s’est estompée et que le torchis retrouve sa teinte chaude naturelle, voire celle qu’il pouvait avoir autrefois.
Il nous resterait peut-être encore à tester un petit coup de saturation afin de donner encore plus de « peps » aux couleurs, au risque toutefois de dénature un peu trop la réalité.
Tant que nous sommes sur cette partie du centre de retouches, remarquez la petite pipette de sélection de la couleur neutre. Ceci fait référence à ce que nous avions abordé dans l’article sur la balance des blancs avec ce principe d’étalonnage sur le fameux « blanc neutre » (sorte de gris très clair), à partir duquel tout le reste se cale. Ici, PICASA permet de sélectionner soi-même, sur l’image, la couleur de référence. Sinon il est possible de demander à la baguette du magicien, située juste à côté, de le faire automatiquement. A titre personnel, je n’ai jamais trouvé beaucoup d’intérêt à cette fonctionnalité. 😐
Ainsi donc, ceci nous amène à parler de la saturation laquelle consiste à raviver les couleurs, à les rendre plus intenses (on parle de « pureté » des couleurs). Autrement dit, une couleur peu saturée est considérée comme grisâtre. D’ailleurs, en l’absence totale de saturation, une photo devient en niveaux de gris. Pour les curieux qui veulent en savoir davantage, et qui seraient friands d’équations, reportez-vous à cet article de Wikipédia.
Dans PICASA, la saturation est accessible par une fonction disponible dans le troisième onglet du centre de retouches.
Il se présente avec un curseur qui permet d’ajuster le niveau de saturation que l’on souhaite donner à l’image, du moins saturé à gauche (niveaux de gris) au plus saturé à droite.
Profitez-en pour tester les différents réglages et observez en même temps la forme de l’histogramme.
Par défaut l’algorithme calcule de lui-même le niveau et il faut reconnaître que ce calcul est assez pertinent.
En guise d’illustration, voici une autre photo de vieille demeure du Volvestre sur laquelle je n’ai fait qu’appliquer une légère saturation et rien d’autre. C’est déjà mieux !
Pour terminer. Autant je trouve un réel intérêt à la fonction « contraste auto » disponible dans le premier onglet du centre de retouches, autant je suis plus réservé sur la fonction « couleur auto ». Le résultat peut s’avérer correct mais en tout cas rarement à mon goût. Quand je vous disais en début de cet article que la gestion de la couleur était éminemment subjective… 😉
De même la fonction magique « j’ai de la chance », laquelle doit plus ou moins combiner le contraste auto et la couleur auto, ne donne pas toujours l’effet escompté. Finalement, rien ne vaut quand même d’être « aux manettes »… 😀
Avec cet article, je pense vous avoir dit les choses essentielles pour retoucher simplement vos photos. Il me restera à vous parler encore de plein de fonctions des onglets 3 à 5 du centre de retouches mais je les considère un peu comme des gadgets pour faire de la photo créative, ce qui peut être intéressant mais d’un usage assez limité.
Ainsi donc mes prochains articles vont plutôt se focaliser sur l’exploitation de votre fond d’images et de la manière de le faire partager, tout ou partie, avec votre famille, vos amis et pourquoi pas avec la planète toute entière.
En attendant, profitez des vacances pour faire de belles photos.