Voici la dernière chronique cinéma avant la rentrée d’automne, après la grande trêve estivale. Nous nous retrouverons donc fin septembre, sinon fin octobre si ma « moisson ciné » n’a pas été suffisante d’ici-là.
Pour cette sélection de 10 films, seuls 3 m’ont véritablement enchanté. Pour le reste, à deux ou trois exceptions près, disons que c’est plutôt moyen, voir carrément mauvais pour deux d’entre-eux.
Pour mémoire, vous pouvez consulter les chroniques des mois précédents en suivant ce lien. Vous y trouverez également les récapitulatifs des années 2012 et 2013.
La signalétique, sur une échelle de 1 à 5, soit du meilleur au pire :
- Broken city. 😐 Billy Taggart est un ancien policier qui a dû se reconvertir en détective privé à la suite d’une bavure pour laquelle il n’a pu limiter les dégâts que grâce à l’intervention de Hostetler, alors maire de New-York, ce dernier l’étant toujours et s’apprêtant d’ailleurs à briguer un nouveau mandat. C’est alors que Taggart reçoit une curieuse demande de Nicholas Hostetler. Celui-ci lui demande, contre une prime conséquente, d’enquêter sur les agissements de son épouse qu’il soupçonne d’infidélité. Très rapidement Taggart se rend compte que les choses ne sont pas aussi simples que Hostetler les lui a présentées et il mesure, petit à petit, qu’il est entraîné dans une machination dont il se trouve prisonnier par le fait que le maire lui a rendu service quelques années plus tôt et que ce dernier le menace de faire ressortir l’affaire. Ce film, à la fois thriller et policier, se laisse regarder avec plaisir, d’autant plus qu’il est porté par un beau trio d’acteurs (Wahlberg, Crowe, Zeta-Jones). Certes l’intrigue est parfois un peu alambiquée mais on finit quand même par s’y retrouver dans cet imbroglio fait de corruption, de trahison, etc. En résumé, ce n’est pas le film du siècle mais un bon polar pour se divertir un dimanche soir… 😉 Plus d’information sur Allociné.
- Un heureux événement. 🙂 Barbara et Nicolas forment un jeune couple heureux et insouciant jusqu’à ce que Barbara annonce qu’elle est enceinte. Ceci ne manque pas de bousculer un peu leur vie ainsi que leur relation aux autres (copains, famille, etc.). Mais ce n’est encore rien car l’arrivée du bébé va être encore plus perturbante pour tout le monde. Barbara se retrouve alors comme une otage, coincée entre ce petit bout chou, un compagnon qui fait ce qu’il peut mais qui ne réalise pas vraiment, une mère peu aidante et une belle-mère un peu trop collante. Bref… la vie est loin d’être facile et pas toujours en accord avec les visions idylliques que l’on nous assène bien trop souvent. Avec ce film, Rémi Bezançon nous livre une vision assez réaliste de ce que représente l’arrivée d’un enfant dans un couple. Louise Bourgouin y incarne, avec une sincérité touchante, cette jeune Maman un peu désemparée. Même si j’ai apprécié ce film, je ne pense pas être aussi objectif que pourrait l’être une femme pour qui tout ceci ne peut qu’avoir plus d’impact. Plus d’information sur Allociné.
- Blood Diamond. 😀 Nous sommes à la fin des années 90 en Sierra-Leone, pays ravagé par une guerre civile sans merci où des troupes rebelles s’affrontent aux forces gouvernementales dans le but de prendre le contrôle des mines de diamants. C’est dans ce contexte que Solomon, modeste pêcheur, est capturé par les rebelles contraint d’aller travailler dans les mines. A la faveur d’une attaque de l’armée, il réussi à subtiliser, puis à planquer, un énorme diamant rose. Alors qu’il est fait prisonnier il croise Danny Archer, ex-mercenaire venu d’Afrique du Sud et trafiquant de diamants à ses heures. Chacun, pour des raisons différentes, décide de partir à la recherche du fameux diamant, et leur équipe se trouve fortuitement renforcée par une journaliste américaine qui cherche à relater les exactions qui ont lieu dans le pays et à dénoncer les pratiques peu reluisantes des pays occidentaux qui exploitent la situation. Derrière ce grand film d’aventure Hollywoodien se dresse également un tableau sans concession (et qui fait froid dans le dos) à propos de cette guerre sanglante qu’à subit ce pays (voir cet article à propos de la sierra-Leone) et surtout des magouilles des diamantaires et autres instances gouvernementales étrangères qui ont tout fait pour alimenter la situation de chaos. Tout ceci est haletant, certaines scènes de guerre sont parfois dures à supporter et les deux acteurs principaux sont plutôt convaincants (Leonardo DiCaprio et Djimon Hounsou) C’est un grand film qu’il faut absolument voir. Plus d’information sur Allociné, mais également sur Wikipédia qui en fournit un descriptif assez précis.
- Promised land. 🙂 Steve et Sue sont deux employés d’un grand groupe énergétique. Leur société les a dépêchés dans une petite ville du NE des Etats-Unis, en plein milieu rural. Ils sont chargés de démarcher les propriétaires locaux afin qu’il vendent leurs terres dans le but d’y exploiter du gaz de schiste. C’est avec un certain cynisme que Steve se lance dans ce travail, pensant que la crise économique va aider à convaincre les habitants. Pour sa part sa collègue Sue est un peu moins enthousiaste et un brin désabusée. Les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. D’une part, à l’occasion de réunions d’information, un professeur de science respecté dans la région ne manque pas d’alerter la population sur les dangers encourus. Par ailleurs un militant écologiste affronte de manière déterminée les deux agents en charge du démarchage. Dans ce film de Gus Van Sant, la psychologie des personnages a autant d’importance que contexte social et écologique dans lequel se déroule cette histoire. Même si l’on a parfois un peu tendance à s’ennuyer, l’intérêt est malgré tout soutenu jusqu’à un épilogue auquel on ne s’attendait pas forcément. Sinon, Matt Damon et Frances Mc Dormand sont plutôt convaincants et, en prime pour nous Européens, c’est une immersion instructive dans l’Amérique profonde et rurale. En résumé, c’est un film à voir, même s’il ne s’agit pas d’un chef d’oeuvre incontournable. Plus d’information sur Allociné.
- Le juge et l’assassin. 😀 Nous sommes à la fin du 19ème siècle. Joseph Bouvier (Michel Galabru) vient d’être révoqué de l’armée à cause de ses excès de violence. Après avoir gravement blessé celle qu’il considérait comme sa fiancée, il tente de se suicider sans succès. De sortie de l’hôpital psychiatrique dans lequel il avait été placé, il va alors parcourir la France du nord au Sud et semer la terreur en violant et en assassinant des personnes qu’il croisait sur son chemin, et en particulier de jeunes bergers. En Ardèche, un juge d’instruction ambitieux et opiniâtre (Philippe Noiret) s’intéresse à ce tueur en série et va tout faire pour le mettre hors d’état de nuire. C’est alors que commence une confrontation dantesque entre les deux hommes. Bertrand Tavernier nous offre là un de ses meilleurs films, un de ceux dont on se souviendra longtemps. Même si, presque 40 ans plus tard, la réalisation a pris quelques rides au niveau de l’image, cela reste une oeuvre d’anthologie et on retiendra surtout l’étonnante composition de Michel Galabru, totalement à contre-emploi de ce dont on avait l’habitude de lui à l’époque. Plus d’information sur Allociné.
- Les beaux jours. 🙂 Caroline était chirurgien dentiste et elle se trouve dorénavant avec le statut de retraitée, disposant devant elle de beaucoup de temps libre. Ses filles, craignant qu’elle ne s’ennuie, lui offre un « pack découverte » dans un club d’activités pour seniors. Les premiers contacts avec ce nouveau monde ne la convainc guère, voire même l’horripile. D’ateliers en ateliers elle se trouve un jour dans celui d’initiation à l’informatique et elle se laisse alors plus ou moins séduire par le jeune moniteur. Ce sera le début d’une belle aventure pour Caroline, laquelle va enfin trouver la solution à l’occupation de son temps libre. Petit à petit elle va s’émanciper de son milieu bourgeois et son mari ne pourra que le constater. Jusqu’où va-t-elle ainsi aller dans cette folle aventure ? C’est une bien sympathique comédie romantique qui nous est proposée ici. On vit avec l’héroïne les émois de cette redécouverte de l’amour et de ce sentiment d’interdit. Outre Fanny Ardant qui est d’un grande sincérité dans le rôle de Caroline, on appréciera également les interprétations toutes en délicatesse et en sobriété de Laurent Lafitte et de Patrick Chesnais. En résumé, s’il ne s’agit pas d’un grand chef d’oeuvre, cela reste un film qui se laisse regarder avec plaisir. Dans le même registre de l’amour passion éphémère, j’ai tout de même nettement mieux aimé « Le temps de l’aventure« . Plus d’information sur Allociné.
- Le passé. 😀 Marie vit en banlieue Parisienne avec ses deux filles et son nouveau compagnon Samir dont l’épouse est en coma profond à l’hôpital à la suite d’une tentative de suicide. Ahmad, le précédent époux de Marie, arrive de Téhéran, à la demande de cette dernière, pour finaliser leur procédure de divorce. Très rapidement, Ahmad se rend compte que la fille aînée de Marie, qu’il a connue autrefois, est en conflit ouvert avec sa mère, visiblement parce que celle-ci envisage de refaire sa vie avec Samir. Ces trois là vont tenter de cohabiter tant bien que mal avec Ahmad, pendant quelques jours durant lesquels ce dernier va tenter de concilier les uns avec les autres en essayant de percer les secrets du passé qui pourraient expliquer cette situation. Voici un film poignant de bout en bout. Le réalisateur iranien Asghar Farhadi dissèque avec une précision d’orfèvre les âmes de ces quatre personnages et nous entraîne inéluctablement au cœur de ce drame familial, dans le contexte difficile d’une famille recomposée, et tout ceci avec une sobriété et un impartialité remarquables, sans fioriture et sans pathos. Autant j’avais été un peu réservé à propos de son précédent film « une séparation », autant celui-ci m’a convaincu. Les acteurs principaux (Ali Mossafa, Bérénice Bejo et Tahar Rahim) sont parfaits et d’une très grande justesse dans leur jeu, ce qui les rend très attachants, au point qu’on en oublierait presque que c’est du cinéma. Une mention particulière pour l’acteur iranien Ali Mosaffa qui confère à son personnage une grande humanité. Plus d’information sur Allociné.
- The housemaid. 🙁 Euny est engagée dans une très riche famille Coréenne afin de seconder la très austère gouvernante Byung-shik. Dans cette maison, tout semble codifié et Hoon règne sur sa famille et son personnel avec un autorité glaçante. Son épouse Hera, enceinte de jumeaux, est une femme plutôt effacée et sous la double influence de son mari et de sa propre mère. Euny rencontre malgré tout un peu de sympathie de la part de Hera et de leur petite fille dont elle a particulièrement la charge. Ne pouvant satisfaire ses appétits sexuels avec son épouse, Hoon impose pratiquement Euny à devenir sa maîtresse, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte à son tour. Ceci va être le début d’un bouleversement dans ce microcosme familial où l’argent semble être l’arme absolue pour résoudre tous les problèmes. Décidément, j’ai un problème avec le cinéma asiatique, et Coréen en particulier. Avec ce remake d’un film culte des années 60, je n’ai absolument pas accroché à cette histoire alambiquée. Certains critiques disent que ce film est le reflet d’une certaine société Coréenne très conservatrice et méprisante pour les classes sociales inférieures, c’est bien possible mais je ne peux pas en juger objectivement. Plus d’information sur Allociné.
- La marque des anges. 🙁 A Paris, un meurtre étrange s’est produit : un chef de chœur a été retrouvé mort dans un e église, les tympans détruits, sans qu’aucun témoin n’ait apparemment assisté à la scène. Commissaire à la retraite et ami du curé de la paroisse, Lionel Kasdan enquête sur cette affaire au grand dam de la BRI dont il faisait partie. De son côté, Frank Salek, un agent d’Interpol menacé d’être mis à pied par ses supérieurs à cause de son comportement excessif, traque la piste d’une organisation secrète, spécialisée dans le kidnapping d’enfants. Lorsque Salek apprend la mort du chef de chœur, il pense avoir établi un lien avec sa propre enquête et finit par faire équipe avec Kasdan. Mais plus l’enquête avance, plus Salek semble perdre pied, comme rattrapé par un secret jusque-là enfoui. Dès lors, les deux hommes vont plonger dans une affaire qui trouve sa source dans les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. L’histoire est tellement compliquée que, en difficulté pour résumer le début de l’histoire, je me suis permis d’emprunter ce qu’en dit Allociné. Au final, il s’agit là d’un polar bien banal adapté, avec beaucoup de libertés d’ailleurs, du roman « Miserere » de Jean-Christophe Grangé. C’est compliqué et glauque à souhait, on ne croit pas une minute à tout ceci mais heureusement le duo constitué par Gérard Depardieu et Joey Starr finit par sauver un peu la mise. Plus d’information sur Allociné.
- La religieuse. 😐 Suzanne a 16 ans et elle est la troisième fille d’une famille d’aristocrates du 18ème siècle. Elle est plus ou moins contrainte d’entrer au couvent, sous le prétexte que ses parents n’ont plus les moyens de la marier après l’avoir fait pour ses deux sœurs. Bien décidée de vivre sa vie dans le Monde, Suzanne se rebelle et refuse de prêter serment. Reprise un temps par sa famille, elle est à nouveau envoyée au couvent en lui apprenant qu’elle est en fait la fille d’un autre homme que celui qu’elle croyait être son père. Elle doit dorénavant faire face à un changement de hiérarchie en la personne d’une Mère supérieure particulièrement cruelle. Malgré les humiliations et les tortures physiques, Suzanne va user de complicités pour faire sortir du couvent un manuscrit dans lequel elle raconte toute son histoire. Pour l’aider, un avocat va discrètement servir d’intermédiaire afin de la faire sortir de cet univers carcéral. Ce film de Guillaume Nicloux est l’adaptation du roman controversé de Denis Diderot. Les experts varient entre le fait qu’il ait ou non pris des libertés avec le roman. Pour ma part, ayant lu ce livre il y a très longtemps, je suis incapable de me prononcer là-dessus. Ceci étant j’ai trouvé ce film plutôt intéressant, à la fois du point de vue historique sur les pratiques obscurantistes qui prévalaient à cette époque, mais aussi du point de vue psychologique avec ce combat que mène l’héroïne pour retrouver sa liberté. En dépit d’un grand esthétisme, cette lenteur et cette ambiance feutrée qui caractérise ce film et qui sied certes bien au sujet, le rend parfois un brin ennuyeux. Plus d’information sur Allociné.