Comme je l’annonçais dans mon éditorial de janvier, cette année 2014 devait être marquée par un événement majeur pour moi, et d’une manière générale pour tous les amateurs de voitures de légende, avec la 7ième édition du Mans Classic.
Organisée tous les 2 ans depuis 2002, cette manifestation est l’occasion d’un vaste regroupement de plusieurs milliers de voitures, et de plus de mille pilotes, en provenance du monde entier (1).
Les véhicules concernés sont tous ceux qui ont participé (ou qui auraient pu) aux 24 heures du Mans depuis les années 20 jusqu’aux années 70. Tout comme la course des 24 heures du Mans, Le Mans Classic se déroule sur 3 journées, du vendredi au dimanche. Cette année, encore ce sont plus de 110 000 spectateurs qui y ont assisté.
Le cœur de ce fabuleux événement est, bien entendu, l’organisation de 24 heures de course (du samedi 16 h au dimanche 16 h) découpées en 18 séquences distinctes afin de tenir compte des différentes époques. La première journée du vendredi, à laquelle j’ai pu assister, est réservée à la préparation des voitures et aux essais de qualification.
Tout ceci se déroule sur le grand circuit des 24 heures du Mans (un peu plus de 13 kilomètres) dont une partie est constituée de tronçons appartenant au réseau routier classique.
Compte tenu de la grande disparité des véhicules concernés, les participants sont répartis en 6 groupes distincts appelés plateaux (dans la liste ci-après vous trouverez entre parenthèses quelques marques représentatives de cette édition 2014) :
- Plateau 1 : 1923 – 1939 (Bugatti, Bentley, Talbot, Delahaye, Lagonda, Jaguar, Alfa-Roméo, BMW, Aston-Martin, Riley, Invicta, etc.)
- Plateau 2 : 1949 – 1956 (Maserati, Jaguar, Mercedes, Porsche, Lotus, Aston-Martin, Panhard, Lancia, Austin-Healey, Triumph, etc.)
- Plateau 3 : 1957 – 1961 (Ferrari, Porsche, Jaguar, Lotus, Alfa-Roméo, Maserati, Lister, Morgan, Aston-Martin, Austin-Healey, etc.)
- Plateau 4 : 1962 – 1965 (Ford, Porsche, Ferrari, Lola, Chevron, Shelby, Jaguar, Matra, Chevrolet, Alpine, etc.)
- Plateau 5 : 1966 – 1971 (quasiment les mêmes marques que pour le plateau 4).
- Plateau 6 : 1972 – 1979 (Porsche, Ferrari, BMW, Chevron, Lola, Ford, Alpine, Alfa-Roméo, Mirage, Cheetah, Rondeau, Ligier, etc.)
Chaque plateau comporte un maximum de 76 véhicules, tous n’étant pas forcément qualifiés pour disputer les courses du samedi et du dimanche. A l’intérieur d’un même plateau peuvent se trouver des véhicules très différents avec des différentiels de puissance pouvant atteindre un rapport de 1 à 3 ou 4. Peu importe, il semble bien que l’essentiel soit de participer, de montrer ces superbes voitures et de se mesurer à leurs alter-ego.
Les voitures appartiennent souvent à des particuliers, mais également à des structures plus importantes telles que des garages, des associations, ou des écuries spécialisés dans le domaine des voitures anciennes, etc.
Pour qui voudrait en savoir davantage, il est possible de consulter la liste des engagés en suivant ce lien.
S’agissant des pilotes, chacun peut intervenir sur plusieurs voitures et une même voiture peut être pilotée successivement par différents pilotes.
Il s’agit en général de propriétaires passionnés, d’anciens pilotes, voire même d’un ancien premier ministre originaire de la région… 😉 (à vous de deviner de qui il peut s’agir).
Cette édition 2014 s’est déroulée du 4 au 6 juillet, sous des conditions météorologiques variées (tendance orageuse) qui ont vraisemblablement contribué à donner du piquant aux épreuves, et en particulier pour la journée du samedi où certaines se sont déroulées sous des averses.
Pour ma part, je n’ai pu assister qu’à la journée du vendredi consacrée aux préparations et aux qualifications. Si ceci peut sembler un peu court pour une telle manifestation, c’est malgré tout une bonne formule pour une première expérience.
En effet, cette journée est déjà l’occasion de parcourir les différents paddocks dans lesquels les concurrents préparent leurs bolides en toute simplicité et où il est possible d’approcher les voitures sans grande contrainte. L’ambiance y est plutôt bon enfant avec ce parfum de passion, aussi bien du côté des propriétaires, des pilotes et des mécaniciens, que de celui des spectateurs.
D’autre-part, même si l’enjeu de la compétition n’est pas réellement présent ce jour-là, les séances d’essai de qualification sont malgré tout de véritables spectacles avec cette ambiance caractéristique de course, d’activité fébrile dans les stands, de vrombissement des belles mécaniques et parfois même de quelques acrobaties dans les virages, sans parler des échanges qui s’engagent spontanément entre les spectateurs dans les tribunes.
Enfin, il faut savoir qu’une telle manifestation est également associée à de nombreuses expositions de clubs ou de constructeurs, à des concours, à une vente aux enchères, mais également à de nombreux stands commerciaux dédiés à l’équipement ou à la restauration automobile. Notons au passage que Le Mans Classic est aussi une affaire de business avec de nombreux sponsors et des enjeux économiques qui ne sont pas négligeables.
Nous étions une petite équipe familiale de trois personnes, chacun avec des approches plus ou moins différentes vis-à-vis de l’événement et ceci s’est révélé être un atout indéniable.
En effet, autant j’étais concentré sur les voitures en elles-mêmes dont j’avais « potassé » bien avant la liste, autant le plus jeune d’entre nous n’avait aucun a priori et s’est davantage attaché à capter les ambiances. S’agissant du troisième membre de l’équipe, de la même génération que moi, s’intéressant à la mécanique et d’une manière générale à l’automobile, il avait déjà pas mal entendu parler des voitures de ces époques. N’étant en revanche pas polarisé comme je l’ai (trop) été sur certaines marques, voire sur certains modèles emblématiques, il a apporté un complément tout à fait précieux en pointant des voitures auxquelles je n’aurais pas forcément prêté attention.
Enfin, vous noterez au passage que nous avons fait quelques efforts vestimentaires pour être en accord avec le dress code recommandé par les organisateurs :-D.
Après une douzaine d’heures passées sur le site, ravis mais les pieds en compote et les oreilles bourdonnantes, il était temps de rejoindre les parkings à la recherche de notre modeste automobile afin de rentrer à la maison. Nous n’avons pas vraiment eu le courage de rester pour assister aux essais de nuit. Ce sera peut-être pour une autre fois…
De notre périple, il en résulte une moisson d’un bon millier de photos, avec certes quelques redondances, et dont une bonne partie méritera de figurer dans des galeries que je compte publier petit à petit via d’autres articles à la suite de celui-ci.
A lire également :
- Ambiance dans les paddocks.
- Séances d’essais de qualifications.
- Les expositions Ferrari et Heritage Club.
- Les photos bonus.
Cet ensemble de billets dans mon blog n’a pas du tout l’intention de rivaliser avec ce que nous prépare Nicolas Jeannier et son site Arthomobiles. Il vient d’ailleurs de publier le premier volet de son reportage, consacré justement à la journée de vendredi avec, entre autres, de superbes photos de nuit.
A bientôt pour la suite… 🙂
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(1) Le Mans Classic est co-organisé par l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) et la société Peter-Auto. Y sont associés de nombreux sponsors parmi lesquels sont omniprésents Richard Mille, EFG, Motul, Alain Figaret et beaucoup de constructeurs automobile tels que Ferrari, Jaguar, Porsche, etc.
Bravo Gilles pour ce compte rendu, en attendant la suite ! C’est un grand plaisir de lire votre vision de cet événement. En fait, j’y (re) découvre pleins d’infos, anecdotes, auxquelles un habitué comme moi ne prête plus forcément attention. Ce qui rend l’ensemble particulièrement intéressant.
J’ai lu quelque part sur le net le calcul assez précis qu’avait fait un acharné, sur 4 jours de présence : il a parcouru plus de 43kms à pieds ! Ca vous laisse donc une belle marge de progression pour les futures éditions… car je suis sûr qu’après y avoir goutté vous êtes évidemment en attente de la prochaine, en 2016 !
Super article, qui explique bien ce que nous avons vécu lors de cette mémorable journée du vendredi au Mans Classic !
… Et maintenant, si tu veux en faire plus… Rendez-vous dans 2 ans, tu connais un bon hébergement pas si loin que cela du Mans ! 😉