J’ai eu récemment l’occasion d’aller voir en concert deux artistes que j’apprécie beaucoup et dont j’ai déjà souvent parlé dans ce blog. Il s’agit, d’une part de Thomas Fersen, et d’autre part d’Yves Jamait.
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S’agissant du premier, il faut reconnaître qu’il se fait relativement rare à l’affiche mais Môssieu Thomas, même « s’il n’a que deux pieds » (comme il le dit dans l’une de ses chansons), semble avoir décidé de se produire sur scène durant les prochains mois dans diverses villes de France, de Roubaix en mars à Clermont/Oise en mai. Pour plus de détail sur le calendrier voir cette page sinon celle-ci. Cette petite tournée (qui en annoncera peut-être d’autres, sait-on jamais ?) est sous le signe de son tout dernier album qu’il vient de réaliser sous le titre toujours assez peu banal « Un coup de queue de vache ».
Le concert de Toulouse était en configuration minimale, sans aucun musicien, rien que Fersen et son piano, dans une salle de quelques centaines de places. Après un démarrage un peu laborieux et sans réelle dynamique, les choses ont commencé à prendre forme à partir du moment où des échanges ont commencé à s’établir timidement entre l’artiste et le public. Une petite part du programme a été effectivement puisée dans les chansons du tout dernier album mais la grande majorité l’a été dans les grands « classiques Ferseniens » des albums précédents, et particulièrement de ceux de la période médiane. A noter enfin que le concert a été émaillé de monologues en vers. Il s’agit d’ailleurs d’une particularité qu’il avait déjà expérimentée lors de la précédente tournée avec le texte « coccinelle ».
Ceci étant dit, ayant déjà eu deux fois l’occasion de voir Thomas Fersen en concert, je reste cette fois-ci un peu sur ma faim même si, sur le fond des chansons et des textes, cela reste du grand Fersen. Enfin, ceci fait peut-être partie de l’image qu’il veut se donner, mais on dirait parfois que Fersen se « paie un peu la tête des gens » et cela se retrouvait un peu dans l’ambiance de ce concert.
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Le concert d’Yves Jamait était, quant à lui, sous le signe de son dernier et très bon album « Je me souviens » lequel commence à dater un peu maintenant (octobre 2015). Les prochains concerts qui sont annoncés par les différents sites de réservation vont se dérouler jusqu’à mi/fin mai avec un passage important à la salle Pleyel à Paris le 13 mai. Pour plus de détail sur le calendrier voir cette page sinon celle-ci.
Ce concert en région toulousaine était sous l’égide du festival « Détours de chants » lequel se termine précisément après-demain. Il a eu lieu dans une salle relativement spacieuse d’environ 100 à 1500 places du complexe culturel Le Bascala à Bruguières au nord de Toulouse.
Sur scène, la configuration était constituée, outre Yves Jamait lui-même bien évidemment, de trois musiciens qui se sont révélés être de véritables hommes orchestre (piano, accordéon, bandonéon, clavier pour l’un, guitare, clavier pour l’autre et enfin un percussionniste époustouflant qui, de plus, jouait de temps autre de cuivres). La sono, un peu trop forte au début, s’est finalement montrée de bonne qualité.
Contrairement à Thomas Fersen qui visait plutôt le côté confidentiel et intimiste dans sa prestation, Yves Jamait s’est révélé comme un véritable homme de scène qui « vit » ses chansons avec une intensité et une émotion remarquables. Le rythme a été soutenu durant les 2 h 1/2 qu’a duré le concert avec des moments crescendo où le public a été largement mis à contribution. S’agissant du répertoire, celui-ci a été largement puisé dans tous les albums. Enfin, les intermèdes ne manquaient pas d’humour et ont révélé une facette a priori peu connue du personnage.
En bref, un super concert au-delà de mes espérances. Par rapport au tout premier concert dit « privé » auquel j’avais pu assister il y a dix ans, on peut dire qu’Yves Jamait a considérablement progressé sur scène, que c’est un grand artiste et qu’il mériterait d’être encore mieux connu du grand public.
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En conclusion, si vous êtes un inconditionnel de Fersen ou de Jamait, ou des deux pourquoi pas, ces deux concerts sont pour vous mais, malgré la grande admiration que je nourris pour les textes et les chansons de Fersen, j’ai passé malgré tout un bien meilleur moment au concert d’Yves Jamait.