Avec cet article, un peu plus copieux que les deux précédents, se termine la série de conseils consacrés au recadrage.
Je rappelle que ces recommandations sont extraites des lettres d’informations hebdomadaires de la revue électronique Internaute Magazine.
Pour celles/ceux qui auraient « zappé » les deux articles précédents, voici les liens pour les retrouver facilement.
Supprimer les éléments superflus
Absorbé par la vue qui s’offre à lui, le photographe peut laisser dans son cadre des éléments superflus. Cette analyse est d’autant plus difficile à faire lorsque la photo doit être prise rapidement….
C’est pourquoi l’élimination des éléments superflus se fait bien souvent en post- production, avec l’outil recadrage des logiciels de retouche numérique.
Ainsi, plutôt que de faire entrer un maximum de chose dans votre cadre, cherchez à l’épurer pour ne pas encombrer votre image avec des éléments perturbateurs qui risqueraient de dévier l’attention par rapport au sujet.
Dans l’exemple de la photo ci-dessus, les bouts de roche sombre que l’on voit au premier plan sont à la fois trop coupés pour offrir un réel intérêt et trop présents pour ne pas gêner la lecture de l’image. Le contraste qu’ils forment avec le sable clair les rend trop visibles. C’est pourquoi nous proposons de les supprimer complètement du cadre.
[NDLR] Attention toutefois, il arrive que des avant-plans soient au contraire tout à fait de nature à rendre une photo plus attrayante. Lorsqu’ils sont significatifs, cela peut donner du relief.
Bien cadrer l’horizon : l’aligner
Les photos dont l’horizon semble légèrement penché sont souvent perturbantes, voire désagréables à regarder, même si cela se justifie parfois pour dynamiser l’image avec un angle de rotation de l’appareil important.
En effet nous sommes habitués à regarder un paysage en posture debout, la tête droite et non penchée. C’est pourquoi la moindre inclinaison de l’horizon nous est perceptible et crée un sentiment de malaise, voire de mal au cœur.
La photo ci-dessus, par ailleurs très belle, souffrait d’un problème d’horizon penché qui la rendait imparfaite. Un très léger recadrage plus serré permet de corriger cela et de souligner la béatitude ressentie à la vue du coucher de soleil depuis l’île de Moora. Ici plus qu’ailleurs, la sérénité évoquée a besoin d’un horizon stable pour être sont perceptible !
[NDLR] Il est parfois difficile de s’aligner sur une véritable ligne d’horizon. Il faut en particulier se méfier d’horizontalités trompeuses et recourir alors aux verticales, lesquelles sont en général indiscutables. Les logiciels de retouche comme Picasa proposent des grilles d’alignement qui associent horizontales et verticales.
Épouser l’orientation du sujet quand cela s’impose
La photo est belle, le thème intéressant, mais le sujet a, selon nous, besoin d’occuper une part plus importante du cadre et bien sûr d’être excentré, l’ombre du personnage et les pousses de riz complétant la composition.
Le sujet et son ombre formant en effet un bloc vertical au milieu du vide, l’image ne peut bien se structurer que dans un cadre vertical.
D’une manière générale, à moins d’avoir énormément de recul, ne cherchez pas à intégrer un gratte-ciel, le clocher d’une église ou un cyprès dans une composition horizontale. Vous ne parviendriez qu’à écraser votre sujet, dans une scène où le vide occuperait la part prépondérante.
Identifier le sujet de la photo
Parfois la photo peut présenter plusieurs sujets et cela peut se révéler nuisible à la lecture de l’image et lui conférer même un aspect « brouillon ».
Il est nécessaire alors de choisir un sujet principal et de recadrer l’image en fonction, de manière à diriger le regard du lecteur.
En effet, la photographie, en tant qu’œuvre, est une construction de son auteur, et celui-ci doit affirmer son regard. Cela se traduit par une image claire, compréhensible par des personnes qui n’ont pas vu la scène photographiée.
La prise de vue aérienne est un parfait exemple de ce type de travail de la part du photographe : bien souvent le choix du sujet se fait encore une fois après la prise de vue, en isolant un monument, une prairie, un personnage, au recadrage.
Nous proposons, dans l’exemple ci-dessus, d’isoler l’Arc de Triomphe et les Champs-Élysées par un cadrage plus serré et vertical, qui rendra compte de la longueur de l’avenue. De cette manière, le regard du lecteur n’est pas perdu dans la multitude de bâtiments et de rues que présente la photo. Le sens de lecture de l’image se fait de bas en haut en suivant la diagonale de l’avenue, ce qui permet de traverser du regard toute la photo.
Oser le format panoramique
On n’y pense peu et pourtant le format panoramique se prête particulièrement bien aux photos de paysages.
Il est idéal pour des points de vue un peu éloignés, pour gommer les premiers plans neutres et renforcer l’intérêt sur le sujet de l’image.
Il est étonnant de voir comme cela donne une sensation de grand angle alors qu’au final, on s’est contenté de rogner les 2/3 la photo originale !
L’exemple ci-dessus illustre très bien un bon usage de ce format si particulier. Il permet de faire ressortir les montagnes de l’arrière-plan et pose d’avantage l’image. L’œil peut alors se promener et inspecter chaque botte, chaque pic, au lieu de s’égarer dans la paille du premier plan.
Cet effet simple et particulièrement gratifiant !
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Fin de la séquence consacrée au recadrage. A bientôt pour d’autres thèmes…!
Belle conclusion…!
Pour le panoramique, j’ai en effet testé ce recadrage avec succès sur des photos du mexique, en recardant au format 16/9 ou 16/10 avec picasa.
De suite, ça redonnait un effet d’immersion à la photo, on s’y croyait de suite plus (pour des paysages par contre en effet)