Voici le second volet dans la série des conseils concernant le recadrage, toujours à partir des informations collectées dans les lettres d’informations hebdomadaires de l’Internaute Magazine.
Pour celles/ceux qui auraient « zappé » l’article précédent de cette série, cliquez ici.
Accompagner le regard de son sujet
De la même façon que le photographe doit suggérer le mouvement, il doit accompagner le regard des personnages, tout bêtement en laissant du champ dans cette direction : autrement dit, en plaçant le sujet du côté opposé à la direction de son regard.
Quand l’homme ou l’animal, de face, regarde fixement l’objectif, cela n’interfère pas outre mesure avec la composition de la scène. En revanche, s’il a les yeux rivés dans une autre direction, a fortiori sur quelque chose qui ne figure pas sur la photo, son regard constitue un axe fort qui doit être pris en compte sous peine de déséquilibrer la composition.
L’idée est de s’appuyer sur le regard pour structurer l’image, et non de lui sacrifier tout le reste. Sur la photo ci-dessus, au demeurant fort plaisante, le regard du félin à l’affût attire notre attention sur la droite du cadre. L’animal étant centré, toute la partie gauche de la photo devient superflue. Le recadrage que nous proposons ci-dessus vise à structurer l’image autour de ce regard en diagonale, et non plus autour du chat.
Éliminer les espaces vides
De même que l’on a tendance à placer ce qui fait l’intérêt d’une photo en son centre, on fixe instinctivement la ligne d’horizon au beau milieu du cadre. Mais le résultat est souvent plus heureux lorsque l’on applique la règle des tiers c’est à dire que l’on cantonne le ciel au tiers supérieur de l’image, ou qu’on lui en cède les deux tiers, selon l’effet recherché.
Dans le cas présent, le défaut de la composition ne tient pas moins aux proportions qu’au manque d’intérêt des bords haut et bas de l’image.
Le sujet principal est alors affadi, comme « dilué » sans le décors. Il nous semble plus judicieux de mettre franchement les bottes de paille à l’honneur, en renforçant leur statut de « sujet » par un cadrage plus serré.
Équilibrer la présence du ciel en fonction du sujet
Contre-jour oblige, le premier plan de cette photo est complètement sous-exposé et totalement écrasé par le ciel qui, lui, ne manque pas d’intérêt.
Un ciel aussi moutonneux et contrasté soit-il, suffit rarement à faire une image originale, mais quitte à donner dans le déjà vu, dans le cas présent, il nous semble judicieux d’abaisser la ligne d’horizon, au-delà même du tiers inférieur du cadre. Ainsi on obtiendra une image plus forte.
Dans l’absolu, plutôt que de mettre la ligne d’horizon au centre du cadre, si le ciel fait la beauté ou l’expressivité de la scène, autant abaisser la ligne d’horizon.
C’est particulièrement vrai par gros temps, quand des nuages noirs sont déchirés par les éclairs, ça l’est tout autant pour immortaliser un coucher de soleil sur la mer.
Cela étant dit, dites-vous bien qu’un ciel est un sujet un peu faible qui suffit rarement à asseoir une composition. Pour y parvenir, on aura besoin de s’appuyer sur les éléments qui pourraient se détacher sur la ligne d’horizon, typiquement des monticules rocheux en Arizona ou des cyprès en Toscane.
A suivre… !
Même si je savais déjà tout ça, ce n’est pas toujours facile à appliquer en vrai ! 🙂
Bonne synthèse et piqûre de rappel en tout cas, très bons articles sur le recadrage!
Bisous