L’objectif est un élément déterminant dans tout appareil photo. Quelles que soient les qualités du boitier, si l’objectif est médiocre, les résultats obtenus le seront tout autant.
Ceci veut donc dire que, lorsqu’on achète un compact ou un bridge (1), il convient de ne pas se tromper sur l’objectif associé car on ne pourra pas en changer comme avec un appareil reflex.
Le but de cet article n’est pas de se lancer dans un cours magistral d’optique (dont je serai d’ailleurs bien incapable). Pour en savoir plus sachez déjà qu’un article dans Wikipédia décrit de manière très détaillée ce qu’est un objectif, avec ses caractéristiques et les notions connexes. Dans ce qui suit je ne vais donc me borner qu’à évoquer les éléments pratiques essentiels en m’inspirant, voire quelquefois en reproduisant tout ou partie, de certaines sources citées en bas de page.
L’objectif photographique est un système optique dit « convergent », c’est-à-dire capable de concentrer la lumière qui le traverse en un point unique appelé point focal. C’est un assemblage complexe de plusieurs lentilles, donnant des images réelles sur la surface sensible de l’appareil photographique (pellicule ou capteur).
La complexité optique l’est d’autant plus que certains groupes d’éléments optiques sont mobiles les uns par rapport aux autres (voire motorisés) afin d’effectuer de la mise au point ou du zoom (Voir illustration ci-contre en cliquant sur l’image).
Si la liaison boitier-objectif était auparavant mécanique pour piloter le diaphragme, le pilotage est désormais électrique pour commander en plus la mise au point (autofocus), voire d’autres paramètres.
Un objectif se caractérise par sa distance focale, son ouverture, son angle de champ (définissant le format maximum avec lequel il est utilisable).
focale et angle de champ
La distance focale d’une lentille détermine la distance du point de convergence (foyer) des rayons de lumière par rapport au plan de la lentille (pour en savoir plus suivez ces liens vers Wikipédia à propos des lentilles et de la distance focale).
Dans le cas d’un système optique, cette distance est mesurée par rapport à son centre optique (notion complexe qu’il n’est pas utile de décrire ici).
Dans le cas de la photographie, la distance focale (exprimée en mm) est l’écart entre le centre optique (approximativement situé au milieu de l’objectif) et la surface sensible (le capteur ou la pellicule dans le boîtier). Plus la valeur est petite, plus l’angle de champ est grand. Par exemple, un objectif de 28 mm offre un angle de champ plus grand qu’un 200 mm.
Plus on augmente la distance focale, plus l’impression de proximité du sujet grandit. On parle alors de grossissement de l’image. A l’inverse, lorsqu’on utilise une petite focale, une déformation de l’objet et des perspectives peut être constatée.
Dans la pratique…
On appelle focale fixe les objectifs dont la distance focale ne change pas et ne permettent donc pas de « zoomer » (exemples : 20, 28, 50, 85 mm, etc). Ci-contre un grand angle de 14 mm.
En principe, l’avantage de la focale fixe est d’offrir, à prix équivalent du zoom, une meilleure qualité et une ouverture de diaphragme plus importante.
Chaque focale a également un domaine de prédilection, même si elles sont tout de même plus ou moins polyvalentes :
- Fisheye : grand angle à forte déformation.
- Grand angle : de 10 à 35 mm. Paysage, photos de groupe, reportage, architecture.
- Standard : de 35 à 50 mm. Reportage, portraits.
- Longue focale : de 70 à 200 mm. Portraits, macro, animaux, sport.
- Téléobjectif + : 200 à 600 mm (ou plus). Animaux, sports, très gros plans, sujets très éloignés.
Les objectifs à focale variable sont plus communément appelés zooms. Les avancées techniques permettent aujourd’hui d’avoir des zooms de très bonne qualité. Les meilleurs zooms rendent le changement de focale possible, du grand angle au téléobjectif, tout en gardant une ouverture de diaphragme constante (de 24 à 70 mm par exemple, avec une ouverture à f/2.8). Les zooms classiques dits trans-standard : offrent une focale variable allant du grand angle au petit téléobjectif (24-70 mm, 18-55 mm par exemple). Ci-contre en illustration un zoom qui couvre les focales allant de 50 à 200 mm.
Sur les compacts et sur les bridges (1) dont l’objectif est fixe, le zoom a toujours fait l’unanimité, pour le confort de son utilisateur et la flexibilité du matériel. On trouve des zooms de plus en plus puissants, allant de 24 à 800 mm (en équivalent 24×36, facteur causé par la taille du capteur).
Note : La notion de zoom « nnx » (nn fois…) correspond à la multiplication de la plus petite focale qui équipe l’appareil. Par exemple, un appareil équipé d’un 24 mm et qui a un zoom 35x, aura un téléobjectif de 840 mm maximum. Il le précise d’ailleurs dans sa fiche technique : équivalent 24×36 = 24-840 mm.
Capteurs numériques et conversion de focale
La taille des capteurs qui équipent les bridges (1), compacts, hybrides (2), et reflex de type APS-C a bouleversé le monde de la photographie. La notion de focale a toujours été calculée sur un format 24×36 mm, correspondant au négatif standard. Aujourd’hui, tous les fabricants d’objectifs ont gardé cette base pour avoir une échelle de l’angle de champ. Cependant, la taille des supports sensibles a diminué afin d’avoir des appareils moins encombrants (et moins onéreux également !).
A focale équivalente, l’angle de champ couvert sur un compact est plus petit qu’avec un reflex équipé d’un capteur plus grand. Cette conversion de focale, nommée aussi coefficient multiplicateur, a aussi de réels avantages dans la course à la miniaturisation. On arrive aujourd’hui à disposer de très longues focales, comme un 800 mm par exemple, dans un boîtier léger et peu encombrant.
Les bridges (1) comme les compacts, qui ont des objectifs embarqués, ont dans leur fiche technique un équivalent 24×36 donné par le constructeur. En revanche, sur les appareils à objectifs interchangeables (reflex APS-C, APS-H et hybrides (2)), c’est à l’utilisateur de faire le calcul avec le coefficient donné par le constructeur (x1.3, x1.5, x1.6, etc).
Lire également dans ce blog ces autres articles consacrés à la pratique photo :
- L’appareil Reflex.
- Le capteur numérique.
- La gestion de la lumière.
- La mise au point.
- La profondeur de champ.
- Le stabilisateur d’image.
- La balance des blancs.
et dans le domaine connexe de la retouche photo une série de tutoriels d’utilisation du logiciel Picasa.
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Sources : Wikipédia, Comment-ça-marche (Julien Achard), Pixel valley, Les numériques
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(1) Un bridge, c’est un compact plus ou moins déguisé en reflex : objectif volumineux, poignée généreuse et généralement viseur électronique. Leur vrai atout, finalement, c’est de pouvoir utiliser des objectifs plus généreux, donc de plus gros zooms parfois plus lumineux que les compacts ordinaires.
(2) Un hybride est un concept récent pour désigner en fait un bridge avec objectif interchangeable sans être toutefois un véritable reflex… 😉