Avec cet article, j’inaugure une nouvelle série consacrée au matériel photo et à son fonctionnement. Ici aussi, comme pour les articles consacrés au cadrage, je ne m’adresse bien évidemment pas à celles/ceux qui sont déjà très averti(e)s voire expert(e)s du domaine. En revanche je sais que, parmi mes « blogonautes », il y en a certain(e)s qui peuvent être intéressé(e)s.
L’essentiel de l’information a été puisée dans des sites tels que l’internaute magazine, Comment ça marche, etc. Au fur et à mesure que les autres articles de la série seront publiés, les liens seront mis à jour entre eux et avec celui-ci.
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Le reflex de type mono-objectif est un appareil photographique qui utilise un seul et même objectif pour la visée et la prise de vue. Il permet ainsi d’être plus précis puisque l’image vue dans le viseur est identique à l’image captée, évitant ainsi les parallaxes (angle formé par deux axes optiques différents). C’est aujourd’hui l’appareil le plus perfectionné et le plus apprécié pour les travaux difficiles qui demandent précision et rapidité.
Le principe du reflex est d’utiliser un miroir pivotant qui se relève lors du déclenchement. La visée se fait grâce au miroir qui restitue exactement ce que voit l’objectif et ce que capte la surface sensible : la pellicule ou le capteur numérique.
Le miroir reflète donc l’image transmise par l’objectif, laquelle passe alors par un dépoli. Le dépoli est un verre mat se rapprochant du papier calque. Sa surface mat, mais toutefois transparente, permet ainsi à l’image de se former. On l’appelle également verre de visée, et il en existe plusieurs sortes : quadrillé, stigmomètre, précision…
Une fois l’image sur le dépoli, celle-ci est toujours inversée par l’objectif qui retourne l’image, horizontalement et verticalement. Pour la mettre dans le bon sens, le haut du boîtier reflex contient un penta prisme : un bloc de verre à cinq faces dont trois sont miroitées. Ces trois faces permettent à l’image d’être ainsi redressée afin de la rendre lisible dans l’œilleton du viseur.
Nous n’avons pas encore parlé de l’objectif lui-même, un article y sera consacré ultérieurement. Celui-ci est bien souvent amovible ce qui veut dire que le photographe peut associer à son boitier l’objectif qui convient le mieux à ses besoins (angle de vue et grossissement associé, du grand angle au télé-objectif). Certains appelés « zooms » permettent de régler ce grossissement sans changer l’objectif. Enfin, cet équipement est doté d’un diaphragme qui permet de moduler la quantité de lumière qui va entrer dans le boitier. Il peut être réglé manuellement ou par pilotage automatique du boitier.
Le mécanisme de déclenchement n’a que très peu évolué depuis la fabrication du premier reflex en 1949 par Contax. Le système est identique, un objectif, un miroir, un verre de visée et un penta prisme. Bien évidemment, quelques améliorations ont été apportées avec le temps, notamment grâce à Nikon, Canon, Minolta ou encore Konica : mise au point automatique de la netteté (auto-focus), cellule de mesure de la lumière intégrée, automatismes, l’arrivée du numérique et même de la vidéo sur certains appareils, etc.
Les différentes étapes du mécanisme du reflex :
- Cadrage grâce au viseur (miroir dépoli + penta prisme).
- Réglages de la vitesse d’obturation et de l’ouverture du diaphragme (manuel ou automatique).
- Mise au point directement sur l’objectif (manuel ou auto-focus).
- Déclenchement.
- Le miroir se relève la lumière entre dans le boitier.
- L’obturateur s’ouvre pendant une durée limitée d’action de la lumière sur la surface sensible.
- L’obturateur se referme.
Les appareils à visée reflex les plus courants étaient ceux de type 24 x 36 mm, à l’ère de l’argentique (dimension de l’élément de pellicule).
Le numérique a beaucoup fait évoluer les formats et on trouve aujourd’hui des surfaces sensibles (capteurs) plus petites, qu’on appelle APS-C : leur taille varie de 14,8 x 22,1 mm à 15,8 x 23,6 mm. Même si les capteurs 24 x 36 existent (ils sont généralement appelés full frame), ils sont cependant plus chers et moins accessibles pour la plupart des amateurs. Un prochain article abordera plus en détail cette notion de capteur.
Il existe également des appareils photographiques reflex en moyen format dits 6×6 , 4,5×6, 6×7 ou 6×9. Les marques les plus connues de reflex moyen format sont Hasselblad, Mamiya, Kiev, Rollei, Pentax ou encore Zeiss. L’arrivée du numérique a également beaucoup changé le marché dans ce format, certaines marques ont disparu tandis que certains autres fabricants ne cessent de faire évoluer les grands capteurs avec des dos numériques de plus en plus performants : on trouve en effet des capteurs de 40,4×53,7 mm pour 80 millions de pixels chez Phase One (qui s’est allié à Mamiya fin 2007), ou encore un 60,1 millions de pixels chez Hasselblad avec le H4D sorti en 2010. On rencontre en général ce type d’appareils entre les mains de professionnels ou d’amateurs très, très avertis et surtout très, très fortunés… 😉
Enfin, pour être complet, et à titre historique, il faut également parler des appareils reflex bi-objectifs. Ce type d’appareil était surtout utilisé en moyen format entre 1930 et 1970. On trouve deux objectifs sur l’appareil, de même focale. L’un sert à la visée, l’autre à l’image qui deviendra une photographie 6×6 avec une pellicule de type 120 (ou 220). L’objectif servant pour la visée a également un miroir mais qui est fixe. Le dépoli (verre de visée), est juste au-dessus. En revanche, contrairement au reflex mono objectif, l’appareil n’a pas de penta prisme pour redresser l’image. On effectue ainsi directement la visée sur le dépoli. Une loupe est souvent ajoutée en accessoire pour avoir un meilleur visuel sur son dépoli, mais l’image est inversée droite/gauche, ce qui demande un peu d’expérience pour prendre ses repères. Il peut également y avoir une légère parallaxe, gênante sur des sujets proches. Le déclenchement diffère un peu et le mécanisme est réduit au stricte minimum : un bouton déclencheur, des réglages en manuel, une optique qui avance et recule pour la mise au point, et un obturateur central qui détermine le temps de pose. Aujourd’hui, de tels appareils ne sont plus beaucoup utilisés, sauf par quelques amateurs qui aiment encore la « visée poitrine » qui permet un angle différent, ou tout simplement séduits par le look rétro du boîtier. Les marques les plus connues sont Rolleiflex, Yashica, Lubitel, Mamiya, Semflex.
A suivre…!
Sources : Comment-ça-marche (Julien Achard)
A lire également dans ce blog ces autres articles consacrés à la pratique photo :
- L’appareil Reflex.
- Objectif et Focale.
- Le capteur numérique.
- La gestion de la lumière.
- La mise au point.
- La profondeur de champ.
- Le stabilisateur d’image.
- La balance des blancs.
Dans le domaine connexe de la retouche photo une série de tutoriels d’utilisation du logiciel Picasa.