Chronique cinéma 2012-5

Ce nouvel article couvre la période allant de novembre à décembre, laquelle n’a pas été particulièrement riche, pas plus quantitativement que qualitativement.

Malgré tout, j’ai retenu quelques films qui valent le détour comme The Reader et, dans un autre registre, Le Havre. Sinon on retiendra quand même quelques honnêtes productions avec Les neiges du Kilimandjaro, Take Shelter et Le Renard et l’Enfant.

Enfin, j’ai le sentiment d’avoir été un peu dur avec Ici bas mais j’avais quand même des scrupules à lui mettre un 🙂 compte tenu de la faiblesse de la réalisation, en dépit de l’excellente composition de Céline Sallette.

Rappel sur les billets mensuels précédents : février, mars, avril, mai, juin, juillet-septembre, et octobre.

La signalétique, du meilleur au pire soit :  😀  🙂  😐  🙁  😡

Vous noterez enfin que, suite à une suggestion d’Antoine, j’ai rajouté un lien vers la fiche AlloCiné en fin de chaque commentaire.

  • Ici bas. 😐 Pendant l’occupation allemande, une jeune religieuse, qui se dévoue corps et âme pour soigner les blessés de l’hôpital, est amenée à croiser un résistant, lequel est lui-même prêtre mais en rupture de vocation. Elle en tombe rapidement amoureuse et se trouve alors confrontée, d’une part à son engagement religieux, et à la stricte discipline du couvent, et d’autre part à la réticence de cet homme. La suite va la mener petit à petit dans une spirale dramatique. Inspiré d’un fait réel, ce film de Jean-Pierre Denis tient en grande partie grâce à ‘interprétation de l’excellente Céline Sallette, laquelle donne une dimension poignante au destin de cette religieuse. On n’oubliera pas de si tôt son regard fiévreux, et l’expression de souffrance qui s’en dégage. Sinon, le principal reproche que je peux faire à ce film est une mise en scène un peu trop classique et plate, sans dynamique, sans élan. C’est dommage. Plus de détails sur AlloCiné.
  • Le renard et l’enfant. 🙂 Luc Jacquet, déjà auteur du célèbre « la Marche de l’Empereur », nous livre à nouveau un superbe conte animalier dont l’action se situe cette fois-ci au cœur de la forêt du Jura. Au-delà des paysages somptueux et des animaux magnifiquement filmés, ce film est également une manière de nous interroger sur notre relation à la nature. A ce sujet, la fin nous délivre un message subliminal qui mérite qu’on s’y arrête. Si certains critiques ont été assez durs vis à vis de ce film, c’est peut-être parce qu’ils ont oublié de le regarder avec leurs yeux et leur âme d’enfants. A noter des acteurs tous excellents, du renard au hérisson en passant par les sangliers, les loups et l’ours 😉 Toutefois une mention spéciale tout de même pour cette charmante petite fille nommée Bertille Noël-Bruneau qui est vraiment adorable et pleine de spontanéité dans son jeu. Plus de détails sur AlloCiné.
  • The reader. 😀 Dans l’Allemagne de la fin des années 50, un jeune adolescent, Michael, croise Hanna une jeune femme discrète et solitaire. Une liaison s’établit très vite entre eux. Elle l’initie à l’amour tandis qu’il lui fait découvrir la littérature en lui lisant régulièrement des livres. Des années plus tard, devenu étudiant en droit, Michael découvre, en assistant à un procès d’anciens gardiens des camps de concentration, que Hanna se trouve dans le box des accusées. Une nouvelle relation va alors s’établir entre eux. Ce film porte en lui une intensité dramatique extraordinaire au travers d’un scénario original et d’une mise en scène toute en finesse. De plus ce sont deux très grands acteurs qui transcendent l’œuvre de Stephen Daldry. En effet, Kate Winslet et Ralph Fiennes y sont impressionnants (sans oublier David Kross dans le rôle de Michael adolescent). A noter que Kate Winslet a obtenu, avec ce film, l’Oscar de la meilleure actrice en 2009. Accessoirement, The reader est aussi l’occasion de montrer l’Allemagne d’après guerre, aussi bien dans les décors que dans l’état d’esprit des allemands soucieux de tourner la page. Plus de détails sur AlloCiné.
  • Sport de filles. 🙁 Une jeune femme, cavalière émérite (incarnée par Marina Hands), quitte l’élevage où elle s’entraînait à la suite d’un conflit. Elle décide de repartir à zéro, comme palefrenière, dans le centre d’entraînement voisin mené de main de fer par une femme (Josiane Balasko) et dont l’entraîneur (ancienne célébrité) incarné par Bruno Ganz est adulé par les riches propriétaires du monde entier. Elle va tenter de montrer son talent à tout prix et en bousculant la hiérarchie qui prévaut dans ce milieu. En dépit de critiques globalement bonnes, ce film ne m’a pas du tout convaincu, et j’ai bien failli jeter l’éponge avant la fin si ce n’était les belles images de chevaux et de figures de concours. Avec des noms comme Marina Hands et surtout Bruno Ganz je m’attendais à bien mieux. Ganz semble s’ennuyer à mort dans son rôle de cynique désabusé, Hands se la pète un peu trop et Balasko est à contre emploi dans son rôle. C’est ennuyeux au possible et assez invraisemblable me semble-t-il. Peut-être faut-il mieux connaître ce milieu pour apprécier ? Plus de détails sur AlloCiné.
  • Les neiges du Kilimandjaro. 🙂 Avec ce film on retrouve tout l’univers cher à Robert Guédiguian, du quartier de l’Estaque et du port de Marseille, à la bande de proches que sont Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin et plein d’autres seconds rôles que l’on a croisés dans d’autres de ses films. Sur fond de drame social et de licenciement, c’est l’histoire d’un couple de quinquagénaires heureux, et de leur entourage chaleureux, dont la vie bascule à la suite d’un acte de violence dont ils sont victimes. Bien qu’elle soit cousue de fil blanc et pétrie de bonnes intentions, la suite de ce film est touchante et cela se laisse regarder avec un certain attendrissement en faisant fi des invraisemblances et des utopies. Enfin, ce film est surtout remarquable pour la formidable bouffée d’optimisme et d’humanité qui s’en dégage, le tout porté par une troupe d’acteurs tellement naturels dans leur jeu qu’on finirait pas se demander si l’on ne fait pas partie, nous aussi, de la famille. Plus de détails sur AlloCiné.
  • Zodiac. 😐 Dans les années 60, un tueur en série sévit dans la région de San Francisco. La police peine à le retrouver, et ceci va durer une dizaine d’années. Sur la base de ce fait divers, David Fincher en a fait un film fleuve de 2h30 dans lequel le personnage central est un journaliste illustrateur local, un peu réservé, qui s’investit parallèlement aux fins limiers de la police et à son collègue spécialiste judiciaire du journal. Il finira par triompher au prix du sacrifice d’une partie de sa vie. Il en résulte un film haletant, soutenu par une mise en scène, certes maîtrisée, mais très nerveuse avec beaucoup de retours arrière, de changements de lieux et de personnages, le tout donnant un peu « le tournis ». C’est certes un bon film mais un peu trop long, un peu trop confus et loin des deux autres films de Fincher que sont Benjamin Button et Seven. Plus de détails sur AlloCiné.
  • Le Havre. 😀 Marcel vit la bohème avec ses maigres revenus de cireur de chaussures, à l’époque où la majorité des gens sont chaussés de baskets. Il est toutefois heureux dans son quartier du Havre, au milieu des habitants et commerçants, solidaires entre eux, et comme sortis d’une autre décennie, celle des années 60. Sa vie est toutefois chamboulée avec la découverte d’un enfant Africain, émigré clandestin, qui cherche à traverser la Manche. Voici un bien curieux film de Aki Kaurismäki, réalisateur Finlandais qui m’était jusque-là inconnu. C’est décalé à souhait. On navigue, sans crier gare, entre aujourd’hui et  les années 60, les personnages sont « sortis de nulle-part », surprenants de naïveté, mais également plein de gentillesse, d’optimisme et de solidarité. En face, le monde d’aujourd’hui est hostile, froid, impersonnel, procédurier, bref pas sympathique. C’est une grande fable un peu déjantée, avec beaucoup d’humour, des dialogues et une manière de jouer qui pourraient en dérouter certains, mais surtout un grand fond d’humanisme et une formidable leçon d’optimisme. Pour apprécier un tel film, tout dépend de l’état d’esprit du moment. On peut ne pas aimer du tout, ou au contraire, comme moi, tomber sous le charme. D’une certaine manière j’y ai un peu retrouvé des accents du cinéma de Jean-Pierre Jeunet tout en gardant une signature bien particulière. Les acteurs sont peu connus pour la plupart mais on peut quand même noter André Wilms et Jean-Pierre Darroussin. A noter enfin que ce film a obtenu le prix Louis Delluc 2011, ce qui n’est pas tout à fait un hasard. Plus de détails sur AlloCiné.
  • La solitude du pouvoir. 🙁 Josée Dayan se lance dans le film de politique fiction et ce n’est franchement pas une réussite. Ce téléfilm évoque 12 heures de la vie d’un Président de la République confronté à la pire crise d’impopularité consécutive à un projet de réforme. Pour l’incarner Pascal Elbé fait tout ce qu’il peut pour rendre ce président crédible mais hélas ses efforts ne suffisent pas pour sauver le film. Certains ont tenté de le comparer avec « La conquête » ou avec « L’exercice de l’Etat ». Cela n’a rien à voir, la comparaison n’a aucunement lieu d’être. Avec ce téléfilm on sent le « truc un peu bâclé » à petit budget, rien de mieux, pas plus dans le casting que dans les décors. Enfin, on passe beaucoup de temps à voir des défilés de limousines de la marque Audi…! A croire qu’il s’agirait d’un des sponsors ? (Renault, Peugeot ou Citroën n’étaient-ils pas disponibles ?) ;-D Plus de détails sur AlloCiné.
  • Take shelter. 🙂 Côte est des États-Unis, un père de famille est de plus en plus sujet à de violents cauchemars, et parfois même d’hallucinations tout éveillé qui mettent en scène des catastrophes naturelles avec des accents de fin du Monde annoncée. Il se met alors en tête de construire un abri pour protéger sa famille. Ceci prend alors des dimensions terrifiantes et bien qu’il soit plus ou moins conscient qu’il sombre dans la folie, il ne peut s’empêcher de continuer dans ses projets au risque de perdre son emploi et de détruire son couple. Ce film étrange jouit d’une excellente critique, laquelle n’est pas usurpée. En dépit d’une certaine lenteur, laquelle participe d’ailleurs à accompagner la descente aux enfers de cet homme, on reste collé à son fauteuil jusqu’au bout. Ce voyage dans l’univers de la maladie mentale est à la fois terrifiant et poignant jusqu’à un épilogue qui laisse sans voix… Certains critiques disent que ce film porte une sorte de message subliminal sur la société Américaine en perte de repères. Je n’ai rien ressenti de la sorte, n’étant pas suffisamment au fait de cet aspect de l’Amérique. Plus de détails sur AlloCiné.
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