Chronique des séries 2016-2

Avec cette seconde chronique de l’année 2016, ce sont 4 nouvelles séries qui m’ont été donné de découvrir durant ce second semestre, et en particulier avec de très bonnes surprises comme l’ont été Mr Robot et La trêve. On notera également la saison-2 de True Detective qui doit être considérée comme quelque chose de totalement différent de la saison 1 et qui ne démérite absolument pas pour autant.

Tempérons toutefois notre enthousiasme, tout ceci n’arrive pas à la hauteur du Bureau des légendes, que j’évoquais dans la chronique précédente, et dont on attend avec impatience le troisième volet. Celui-ci est actuellement en cours de tournage. De même, j’ai beaucoup d’espoirs sur le second volet de Baron noir, lequel devrait être diffusé au printemps prochain, et peut-être même en pleine campagne électorale. 😉

  • la-treveLa trêve. 😀 Yoann Peeters était policier à Bruxelles mais il ne travaille plus depuis la mort de sa femme. Un poste s’étant présenté à Heiderfeld, le village de son enfance, il y postule et l’obtient. Il déménage donc, avec sa fille Camille, dans cette région austère des Ardennes belges. A peine est-il arrivé que le village est secoué par un événement important. En effet, Driss un jeune footballeur togolais est retrouvé noyé dans la rivière. Sebastian Drummer, le jeune enquêteur local, ne se sentant pas en mesure de traiter seul cette affaire, fait appel à Peeters. Tandis que tout le monde semble conclure à un banal suicide, Peeters ne s’en tient pas là et accumule les indices qui montrent qu’il pourrait bien s’agir d’un meurtre. Il va ainsi mettre à jour, petit à petit, tous les petits secrets et les turpitudes des uns et des autres au sein de cette petite communauté de village. Ceci étant, pour s’investir toujours plus dans cette affaire qui l’obsède, Yoann semble faire usage de médicaments, et ceci toujours plus. Par ailleurs, les raisons pour lesquelles il a quitté Bruxelles ainsi que les circonstances de la mort de sa femme ne sont pas très claires. Son entourage professionnel ne manque pas de s’interroger sur la personnalité du nouveau venu. « La Trêve » est une série de haute volée, intelligente, passionnante, bien construite et qui plus est, originale dans son séquencement. En effet, tout au long du déroulement de l’action, celle-ci est émaillée de séquences de flashforward dans lesquelles Peeters est interné, et sous le feu des questions d’une psychiatre qui cherche à lui faire retrouver la mémoire de ce qu’il s’est passé jusqu’au moment où il a visiblement commis l’irréparable. On se doute ainsi que l’enquête a dû tourner court sans que l’on sache ce qu’il s’est réellement passé, ni pourquoi, ni comment. L’intrigue n’en est que plus intense et ceci jusqu’au dernier épisode. En regardant cette série, je n’ai pu m’empêcher de penser à « Broadchurch », que j’avais déjà eu l’occasion d’évoquer dans une chronique précédente. Par d’autre côté, on peut également penser à la première saison de « True detective ». En conclusion, une série qu’il faut absolument voir si l’occasion se présente à nouveau. Le buzz sur internet évoque la possibilité d’une saison-2 mais sans plus de détails ni de certitudes. Plus d’information sur Allociné.
  • mr-robotMr Robot. 😀 Elliot est un informaticien spécialisé dans la sécurité. Il travaille chez AllSafe, une société spécialisée dans ce domaine dont le rôle est de tout mettre en oeuvre pour que les infrastructures de ses clients ne soient pas piratées. Parmi ceux-ci Evil-Corp, l’un des plus grands groupes industriels de la planète. Si Elliot peut être considéré comme un surdoué dans son métier, il se montre par ailleurs totalement asocial, dépressif, paranoïaque, addict à la morphine et il fait parfois même l’objet d’hallucinations de toutes sortes. Ayant de grandes difficultés à communiquer avec ceux qui l’entourent, ou qu’il est amené à rencontrer, son réflexe est de chercher à tout savoir sur eux en piratant leurs comptes informatiques. Parmi ses collègues, seule Angela a un lien privilégié avec lui car ils se connaissent de puis l’enfance et leurs parents respectifs (le père d’Eliott et la mère d’Angela) sont décédés des suites d’une exposition à des déchets toxiques dont l’origine semble justement provenir de l’activité de Evil-Corp. A la suite d’une opération réussie de détournement d’une attaque informatique, Eliott est contacté par un mystérieux personnage qui se fait appeler « Mr Robot ». Ce dernier est une sorte d’anarchiste qui dirige une petite organisation secrète de 4 ou 5 hackers dont le but est de faire tomber les plus gros piliers du capitalisme et de la mondialisation en détruisant leurs réseaux informatiques, et par voie de conséquence tout ce qui en dépend. Autant Eliott est psychologiquement vulnérable, autant « Mr Robot » est manipulateur et persuasif. Il va ainsi se retrouver dans un jeu de plus en plus dangereux et complexe, à devoir agir sur deux tableaux. De mon avis, « Mr Robot » est certaine l’une des séries les plus originales que j’ai pu voir. Même si tout cela est assez frénétique et parfois même assez confus (surtout au début), d’épisode en épisode, on ne peut s’empêcher de vouloir regarder très vite la suite. Si cela pourrait apparaître un peu comme de la science fiction, il n’en est rien en réalité. En effet tout ceci est très bien fait, tout est plausible même dans le contexte actuel, sinon à court ou moyen terme. Le cyber-terrorisme, la perméabilité de la vie privée, via internet et les réseaux sociaux, etc, etc. y sont très bien traités. Par ailleurs cette série délivre également un message politique qui n’est pas stupide sur le capitalisme outrancier et la mondialisation avec les conséquences sociales et écologiques que l’on connait. Ceci étant, attention ! la suite est pleine de surprises et il convient de ne pas se laisser trop influencer par une vision au premier degré. Dans cette série, il y a indiscutablement des gênes en provenance de films comme « Inception » ou « Fight Club ». Pour terminer, une mention pour le formidable jeu d’acteur de Rami Malek dans le rôle d’Eliott, bien entouré par ailleurs par une série de comédiens tous aussi étonnants et attachants les uns que les autres. Pour en savoir un peu plus, je vous conseille de lire cet article de Wikipédia ou encore ce qu’en dit Allociné et les critiques des téléspectateurs. Attention, si vous n’avez pas vu la série, évitez de lire les synopsis des épisodes qui sont proposés par Wikipédia. La lecture en différé est en revanche assez utile car on se perd parfois un peu et il est important de recadrer tout ceci régulièrement.
  • innocenteInnocente. 🙁 Responsable de la section archéologie de l’université de Marseille, Roxane Delage (Julie De Bona) se réveille hébétée et à moitié dévêtue dans un appartement à côté du cadavre d’un homme. Elle se souvient être en effet venue ici à la demande d’un collectionneur afin d’estimer la valeur d’un masque maya. Paniquée, elle quitte les lieux mais elle est reconnue par un passant et elle se fait rapidement arrêter. Bien qu’elle nie farouchement avoir tué la personne en question, une quantité d’indices troublants jouent contre elle, même si la plupart semblent avoir été fabriqués de toute pièce. Condamnée à 12 ans de réclusion, elle sort de prison 8 ans plus tard et n’a pas perdu sa détermination pour découvrir qui l’a ainsi trahie. Entre temps, son mari a refait sa vie avec la fille d’un riche armateur chez qui il travaillait. Quant’à sa fille, désormais âgée de 16 ans, celle-ci ne veut plus lui parler. Dans sa quête, Roxane va croiser à nouveau Hugo Combas (Sagamore Stévenin), l’un des deux policiers qui avait été chargés d’instruire son affaire. Celui-ci, de retour d’une longue maladie, reprend son activité et se souvient de cette affaire pour laquelle il continue de penser que tout n’a pas été clair. Sur une intrigue initialement prometteuse on aurait pu s’attendre à une bonne petite série policière. C’est tout du moins le sentiment que j’ai eu après avoir vu les deux premiers épisodes. Hélas, la suite n’a pas du tout confirmé cette première impression et, au final, il s’agit d’une intrigue totalement tarabiscotée et pas du tout crédible dans laquelle les rebondissements « à l’eau de vaisselle » s’enchaînent. Bref, c’est « too much »…! Sinon, en dehors des deux acteurs principaux qui ne s’en sortent pas trop mal (et je suis gentil) pour les autres « c’est la cata ». On se croirait dans des épisodes de « Plus belle la vie ». En conclusion, à éviter sauf si vous n’avez vraiment rien de mieux à faire. Plus d’information sur Allociné.
  • true-detective_s2True Detective saison-2. 😀 Dans la ville imaginaire de Vinci, tout près de Los-Angeles, les choses sont loin de l’idéal californien qui est généralement véhiculé par les films et les séries TV. La ville est ultra polluée, les entreprises mafieuses sont florissantes, la police n’est pas au dessus de tout soupçon et le maire lui-même ne semble pas être un modèle d’intégrité. Franck Seymyon est un des caïds de la cité et il règne sur un petit empire de trafics de toutes sortes et d’établissements de jeux. Il soutient, pour l’instant, un grand projet consistant à acquérir massivement des terrains, afin de mieux les revendre, dans la perspective de la construction prochaine d’une ligne de train à grande vitesse.  En marge de ses hommes de main il a parfois recours à Ray Velcoro un policier local corrompu qui lui doit reconnaissance pour un service rendu autrefois. C’est dans ce contexte que Ben Caspere, l’administrateur général de la ville, impliqué dans ce projet de ligne ferroviaire, disparaît. Il est retrouvé mort quelques heures plus tard, horriblement torturé, sur une aire d’autoroute, par le policier à moto Paul Woodrugh, vétéran de la guerre d’Irak. Conjointement, Ani Bezzerides est policière du conté et traque les pervers et les trafiquants de tous bords. La disparition de Caspere va amener ces trois policiers à collaborer tant bien que mal du fait, d’une part de leurs origines professionnelles très différentes, et d’autre part de leurs personnalités respectives, chacun avec ses propres fêlures psychologiques et familiales. Avec ce nouvel opus, Nic Pizzolatto nous livre une histoire totalement différente de celle de la saison-1, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans cette autre chronique, aussi bien au niveau du contexte que des personnages ou encore des lieux. Ici il n’est plus question des marécages du Bayou mais de la noirceur d’une métropole pourrie de Californie. Ici, il n’est pas question non plus de rites sataniques mais de pratiques mafieuses. Non, nous sommes bien dans un policier noir et âpre, à l’ambiance étouffante et aux rebondissements imprévus.  Si j’ai beaucoup aimé la saison-1, je reconnais que ce nouveau volet n’est pas aussi passionnant mais il mérite malgré tout amplement d’être vu. Les personnages sont parfaitement bien campés et le scénario particulièrement soigné. De plus la brochette de comédiens est de premier plan avec, entre autres, Colin Farrell, Rachel McAdams, Vince Vaughn, Taylor Kitsch, etc. etc. Ne boudons pas notre plaisir, car en dépit de certaines critiques assez négatives en comparaison avec la première saison, cela reste une excellente série. Plus d’information sur Allociné ou encore sur Wikipédia qui détaille l’ensemble des 8 épisodes (à lire en différé bien évidemment pour préserver le suspens !).
  • House of cards saison-4. 😐 Enfin, pour terminer cette chronique, et bien qu’ayant déjà abondamment parlé de cette série devenue incontournable, je me dois de vous dire tout de même un mot de ce que j’ai pensé de cette 4ème saison. Ainsi, après une saison 3 un peu morne, et essentiellement marquée par la discorde qui s’installe dans le couple Underwood, nous voici plongés maintenant dans la grande aventure des primaires pour l’élection présidentielle, chose qui n’est pas forcément très parlante pour qui ne connais pas très bien le système électoral américain. Nous avons donc affaire à une nouvelle saison passionnante mais, en ce qui me concerne, mon intérêt s’est toutefois quelque peu émoussé. En effet, à force, on finit par connaître un peu trop bien le couple infernal des Underwood et leurs acolytes qui sont tous aussi intrigants les uns que les autres. Au final soit tout est trop prévisible, soit on finit par se dire que, de rebondissements en rebondissements, tout ceci est « un peu too much » et au final pas forcément très crédible. Ceci étant, l’étau semble se resserrer de plus en plus autour de Franck Underwood et les événements relatés lors des deux premières saisons (assassinats des gêneurs) risquent bel est bien de lui « pêter à la figure ». Toujours est-il que l’on reste, une fois de plus, sur notre faim et j’aurais préféré que la série se termine ici plutôt que de jouer les prolongations avec une cinquième saison qui risque d’être la saison de trop. Néanmoins, les récentes péripéties liées à l’élection présidentielle américaine (qui s’est traduite par une campagne de caniveau et s’est soldée par la victoire inattendue de Donald Trump) nous laissent un peu à penser que « House of Cards » n’est finalement pas autant « too much » que je voulais bien le dire. Pour terminer, en guise de clin d’oeil, si les futurs électeurs de Trump on vu House of Cards, il n’est pas étonnant qu’ils aient autant d’aversion pour l’élite démocrate… 😉
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