Comme je l’évoquais dans ma présentation générale, le Mans Classic est également le lieu de nombreuses expositions et concours, soit sur des thématiques particulières, soit de la part de constructeurs (Maserati, Porsche, BMW, etc.), sans parler des regroupements de clubs.
En une journée, comme nous l’avons fait ce vendredi, il était illusoire de pouvoir visiter toutes ces expositions, et encore moins d’aller jeter un œil aux véhicules proposés à la vente aux enchères d’Artcurial (1).
Nous nous sommes donc restreints à ne visiter que deux de ces expositions, celle consacrée aux Ferrari 250 et celle dénommée Le Mans Héritage Club. Ainsi donc, en intermède entre l’ambiance dans les paddocks et les séances d’essais de qualification que je prépare, je vous propose d’évoquer succinctement ces deux expositions.
Les 250 retournent à la maison (Le 250 tornano a casa).
C’est sous ce titre qu’a été organisée une exposition de quelques dizaines de Ferrari, toutes dotés du fameux moteur 250 de 3 litres de cylindrée. Dans un précédent article intitulé la gamme des Ferrari 250, j’avais déjà eu l’occasion de parler de ces voitures.
Ici, il s’agissait plus particulièrement de véhicules engagés dans un rallye qui devait les mener jusqu’en Italie, à Maranello, la maison mère de la marque.
C’est au cœur des paddocks que ces voitures étaient exposées dans un espace que j’ai personnellement jugé bien trop étriqué pour accueillir de tels joyaux de la marque.
Garées en épis serrés sur trois rangées, mais avec seulement une allée, il était assez difficile d’approcher les voitures et en particulier celles du troisième rang.
A ce détail près, l’exposition valait tout de même la peine d’y passer un moment car elle comprenait quelques modèles d’exception parmi lesquels :
- Deux Testa-Rossa qui ont respectivement remporté les 24 heures du Mans en 1958 et 1960 (2). Rien que ces deux modèles exceptionnels valaient le détour.
- Tout aussi emblématiques les GTO étaient au nombre de 4 dont un modèle 63 qui préfigurait, au niveau carrosserie, la future 330 LM. Certaines se sont également illustrées au Mans dans les années 60.
- Egalement rarissimes, 2 berlinettes GT « interim » étaient présentes. Il s’agit en fait des modèles de transition entre les 250 GT dites LWB (châssis long) et les fameuses SWB (châssis court) dont elles préfigurent la carrosserie définitive à quelques petits détails près (3). A noter qu’une berlinette 250 SWB (dite Passo Corto) était également présente.
- Venaient ensuite au moins 3 (peut-être même 4 ?) sublimes cabriolets California dont rien que le nom fait rêver. Ces voitures sont vraiment intemporelles.
- Dans la troisième rangée, quasi inaccessibles, j’ai reconnu deux très beaux coupés 2+2 GTE et peut-être aussi deux modèles de type Lusso (?).
- Une majestueuse GT Tour de France de couleur bleue.
- Enfin, il y avait quelques autres modèles pour lesquels je n’ai pas réussi à y mettre un nom dessus. Parmi celles-ci un joli coupé bicolore bleu et blanc carrossé par Zagato.
Au fond de l’allée d’exposition la marque présentait quelques modèles actuels mais, à l’heure où nous sommes arrivés, l’accès était interdit au visiteur « vulgaris ».
Grace à un « coup de zoom » j’ai quand même réussi à voler la photo d’une 166 sport de la fin des années 40.
Ayant beaucoup misé sur cette exposition de prestige, je n’ai pas été trop déçu mais malgré tout pas été aussi enthousiaste que je ne le pensais l’être. Pour mieux apprécier, il aurait fallu être présent le lendemain où il était prévu qu’elles défilent en parade.
Ceci étant s’il fallait élire ma voiture coup de cœur je désignerai sans hésitation la 250 TR de 1960 qui portait ici le numéro 11. En seconde position sa grande sœur de 58 puis, sans conteste, les « California » et en particulier celle avec la livrée bordeaux (4).
Pour vous donner un aperçu plus complet, je vous propose de visionner ce diaporama.
Alors que je m’apprêtais à publier cet article, je me suis rendu compte qu’Etienne Vanaret (dont j’ai déjà eu l’occasion de parler) venait de publier un très bel album, intitulé Le 250 tornano a casa, montrant ces voitures en action lors de leur périple vers Maranello.
Tant mieux car nous aurons ainsi l’occasion de les voir bien mieux que ce qui nous a été permis de le faire au Mans.
Je vous livre ci-après son petit commentaire d’introduction lequel apporte quelques précisions relatives à ce rallye d’exception :
Quand Brandon Wang invite ses amis, 24 Ferrari 250 traversent la France par Lyon, Briançon, puis rejoignent Sanremo avant de prendre la direction de Maranello. La discrétion est de mise, le secret bien gardé, mais il est forcément tentant d’en (sa)voir plus ! Résumé en images de ce périple haut en couleurs…
— 0 —
Le Mans Héritage Club
A chaque édition, Le Mans Classic organise un concours destiné à juger des voitures qui ont participé aux 24 heures. Les critères sont l’authenticité du véhicule, l’esthétique, la qualité de la restauration, le palmarès, etc.
Nous sommes allés visiter cette exposition hélas un peu trop tard, au moment où nous commencions à en avoir « plein les guibolles ». Par voie de conséquence, nous en avons fait le tour trop rapidement et ne nous sommes pas attardé sur chacun des modèles présentés.
Est-ce parce que j’avais vu des tas de choses auparavant, j’ai été plutôt déçu par cette exposition. Malgré tout quelques véhicules ont attiré mon attention :
- Pour commencer, un superbe coupé Talbot-Lago du début des années 50 dont on a de la peine à l’imaginer en configuration compétition comme ce fut le cas de 1949 à 1953. Dans sa livrée bleu marine, elle est sublime.
- Toujours chez Talbot-Lago, cette monoplace qui a terminé seconde en 1951. Elle est impressionnante avec sa prise d’air et les ailettes de refroidissement en avant du pare-brise, dont je ne sais d’ailleurs pas à quoi cela servait à refroidir.
- On ne passera pas sous silence cette autre Ferrari 250 Testa-Rossa, très belle et parfaitement restaurée, mais au final pas mieux que celles que nous avons vu le matin même à l’exposition Ferrari.
- De même, comment ne pas évoquer cette jolie petite Alpine A-210 avec son modeste petit moteur 1500 cc, son aérodynamique recherchée et son poids plume qui lui permettaient de rivaliser avec des concurrentes bien plus musclées.
- Sinon j’ai apprécié cette Bentley dite « old number one » qui aurait été victorieuse en 1929 et 1930. Ceci étant, le plateau 1 comportait des véhicules équivalents tout aussi beaux et aussi bien entretenus (je pense à des Bentley mais également à des Alfa-Roméo, des Lagonda, des Aston-Martin, des Invicta, etc.).
- Pour le reste, rien de vraiment enthousiasmant, sinon une impression de déjà vu. Pour en savoir davantage, je ne saurais trop vous recommander cette page du site Arthomobiles (faite une recherche sur le mot « heritage »).
— 0 —
A lire également :
- Le Mans Classic 2014 en résumé.
- Ambiance dans les paddocks.
- Séances d’essais de qualifications.
- Les photos bonus.
— 0 —
(1) Pour ceux qui seraient intéressés par cette vente, cette page du site Arthomobiles en parle avec détails (faite une recherche sur le mot « heritage »). Attention, cela risque de vous donner le tournis lorsque vous verrez les prix auxquels certaines voitures ont été adjugées…! (2) Pour l’une elle était pilotée par Phil Hill et Olivier Gendebien en 1958 tandis que l’autre l’était également par Olivier Gendebien, associé à Paul Frère en 1960. (3) La carrosserie d’une « interim » se distingue par une taille un peu plus longue que celle de la SWB et surtout par une petite custode située à l’arrière des portières.